De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un manque d’électricité dès 2035 ? C’est ce que la Cour des comptes évoque dans son rapport du 21 mars 2023 sur l’adaptation des centrales nucléaires au réchauffement climatique, rapporté par Ouest-France. D’après ce rapport, si les réacteurs d’EDF sont mis à l’arrêt dans 40-50 ans, comme prévu, la capacité énergétique du parc français chuterait drastiquement. Elle passerait à moins de 20 gigawatts en 2035 pour une capacité actuelle de 61 gigawatts : une perte colossale.
Actuellement, le parc nucléaire français fournit près de trois quarts de l’électricité nationale. Dans les années 2000, sur une production annuelle d’électricité de 530 térawattheures, le nucléaire en produisait plus de 400. En 2022, en raison de difficultés techniques, le niveau a chuté à 279 térawattheures. Une baisse qui n’augure rien de bon pour les années à venir.
Pénurie d’électricité : une baisse de la production électrique nucléaire
Le gouvernement et EDF souhaitent que les réacteurs nucléaires entrés en service entre 1978 et 1999 puissent fonctionner pendant encore une soixantaine d’années. Mais cette décision dépend uniquement de l’Autorité de la sûreté nucléaire qui refuse de se laisser influencée par une perte de sécurité énergétique potentielle.
En attendant le remplacement progressif du parc nucléaire , comment la France produira-t-elle l’électricité dont elle a besoin ? Sera-t-elle capable de produire suffisamment d’énergie en 2035 ?
Pénurie d’électricité : une hausse de la demande en électricité d’ici 2035
Le gestionnaire du réseau électrique haute tension en France (RTE) a publié un document intitulé "Bilan prévisionnel 2035". Dans celui-ci, RTE estime que, d’ici 2035, nous assisterons à une forte hausse de la demande en électricité.
Toujours d’après ce bilan, le bouquet énergétique évoluerait en 2035 pour privilégier des énergies bas-carbone, donc l’électricité. Pour Thomas Veyrenc, directeur exécutif chargé de la stratégie chez RTE, "l’électricité représenterait environ 55 % de la consommation d’énergie finale en 2050, contre 27 % aujourd’hui" (propos rapportés par Ouest-France).
Une consommation nationale d’électricité de 500 térawattheures en 2035 correspondrait à un scénario de grande sobriété. Il faut, en réalité, s’attendre à des besoins énergétiques compris entre 540 et 620 térawattheures en 2035. Comment satisfaire cette demande en électricité avec une offre en difficulté ? Où trouver les 140 à 260 térawattheures manquants ?
Comment éviter des pénuries d’électricité à venir ?
"Aucun réacteur nucléaire en dehors de l’EPR de Flamanville n’est susceptible d’entrer en service avant 2035", rappelle Thomas Veyrenc, directeur exécutif chargé de la stratégie chez RTE, à Ouest-France. "Quand nous disons qu’on ne pourra pas atteindre nos objectifs climatiques sans développer les énergies renouvelables, ce n’est pas une posture politique, c’est le résultat des équations."
En 2022, les énergies renouvelables ont produit 116,9 térawattheures, grâce aux barrages hydroélectriques, à l’éolien, au solaire et aux centrales alimentées par des combustibles renouvelables. Il manque donc encore 24 à 144 térawattheures pour compenser la production énergétique nucléaire actuelle. Cela correspond à l’équivalent de 15 à 90 parcs éoliens offshore tels que celui de Saint-Nazaire ouvert en novembre 2022. D’autres parcs éoliens devraient voir le jour mais cela ne suffira pas à assurer la sécurité énergétique escomptée en 2035.
La France a pris du retard dans l’instauration d’un bouquet énergétique reposant plus largement sur des énergies renouvelables. Les parcs éoliens et solaires français ne correspondent qu’à la moitié de ceux britanniques et qu’à un cinquième de ceux allemands. Qu’en sera-t-il en 2035 ?