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Pauvreté en France : qui sont les plus concernés ?
Quasi-gel des pensions, hausse – partielle, certes – de la CSG… Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a régulièrement tapé les retraités au portefeuille. Dans un contexte de montée générale de la pauvreté en Europe, faut-il craindre pour autant que celles et ceux trop âgés pour continuer à travailler finissent aussi trop démunis pour vivre ? A en croire le dernier relevé de l’Insee, dont Le Figaro reprend les informations, pas nécessairement…
En France, l’Insee chiffre le nombre de pauvres – soit les individus dont les ressources sont très éloignées du revenu médian – à près de 9 millions de personnes. Cela représente 14% de la population et parmi eux on ne compte pas moins de 3 millions d’enfants.
Fondamentalement, en 2017, les plus touchés avaient entre 16 et 24 ans. 22% d’entre eux perçoivent moins de 60% du revenu médian. Les jeunes de moins de 16 ans sont 14% à vivre dans une situation similaire tandis que 13% des Français âgés de 25 à 54 ans sont considérés comme pauvres. En revanche, seuls 8% des plus de 65 ans sont concernés… Et entre 55 et 64 ans, on recense 9% de foyers vivant sous le seuil de pauvreté, rappelle le quotidien.
Autre profil qui souffre particulièrement de la croissance de la pauvreté ? Les mères célibataires qui doivent prendre en charge leurs enfants. 25% des pauvres sont d’ailleurs issus d’une famille monoparentale, indique l’Observatoire des inégalités…
Pauvreté en France : de quoi parle-t-on au juste ?
Concrètement, combien touchent les pauvres dont il est question dans la note de l’Insee ? En 2016, le revenu médian français s’établissait à 20 520 euros annuels, c'est-à-dire 1710 euros mensuels pour un adulte seul.
Sont comptabilisés dans le décompte de la pauvreté l’ensemble des individus percevant moins de 60% de cette somme. Cela signifie qu’au dessus de 1026 euros mensuels, un adulte célibataire ne sera pas considéré comme pauvre par l’Insee. L’OCDE, qui mène le même calcul, est plus restrictif. Selon l’organisme, chaque Française et chaque Français percevant plus de 50% du revenu médian – soit plus 855 euros par mois – n’est pas pauvre.
Dans tous les cas, un Français gagnant moins de 40% de ce montant par mois est considéré en situation de misère, ou de grande pauvreté, rappelle Le Figaro.
Naturellement, la composition d’un foyer influe sur ces paliers. Pour chaque personne de plus de 14 ans, après le premier adulte, l’Insee compte une demi-part. Ceux de moins de 14 ans comptent pour un tiers de part. Cependant, malgré ces précautions, le calcul de la pauvreté demeure incomplet et relatif ; comme le précise le journal. D’abord parce que la notion de précarité évolue avec le temps et ensuite parce que l’Insee ne tient pas compte du patrimoine immobilier…
Pauvreté en France : sauvés par notre système social ?
Malgré la crise de 2008, qui a mis un coup sévère à la lutte contre la précarité en Europe, le taux de pauvreté en France reste assez bas, souligne Le Figaro. Une heureuse nouvelle que l’Hexagone doit essentiellement à son modèle social. Si coûteux qu’il puisse sembler, il fournit de réel résultat puisque sans lui, c’est 22% de la population – contre 14% actuellement – qui connaîtrait une telle situation de détresse.
C’est ce même système social qui, permettant une relative redistribution des richesses, a permis de limiter la croissance des inégalités comme en témoigne le coefficient de Gini. Ce dispositif mesure les différences entre les plus forts et les plus faibles revenus. Il classe ensuite le degré d’inégalité sur un axe allant de 0 – égalité parfaite – et 1, qui correspond à une inégalité absolue. En France, il s’établit à 0,30.
Cependant, là encore, ce coefficient ne prend pas en compte les inégalités de naissance : cela signifie qu’il n’y est pas fait mention des difficultés supplémentaires que rencontrent – entre autres – les enfants issues de familles démunies pour gravir l’échelle sociale…