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Pelleteuses de 20 tonnes, drone, militaires, archéologue, détecteurs de métaux… Durant quatre jours, d’importants moyens ont été engagés par Sabine Kheris, juge d’instruction parisienne. Objectif : déboiser une zone d’environ trois hectares dans le vaste bois du château du Sautou (Ardennes), ancienne propriété de Michel Fourniret, pour tenter de retrouver le corps d’Estelle Mouzin, disparue en 2003. Bien que ces endroits n’aient "jamais été explorés", "les fouilles sont terminées et ne reprendront pas demain", a déclaré à l'AFP vendredi 11 décembre Didier Seban, l’un des avocats de la famille Mouzin. Et d’ajouter : "Il n’a malheureusement pas été trouvé d’éléments utiles à l’enquête."
Toutefois, on en sait à présent un peu plus sur le mode opératoire du couple Fourniret-Olivier. Monique, l’ex-femme de Michel, a en effet longtemps été sa complice. D’ailleurs, dans un article du Monde paru le 10 décembre 2020, l'une de ses anciennes codétenues de la prison pour femmes de Rennes dévoile comment la criminelle préparait les petites filles enlevées par son ex-époux.
Monique Olivier : elle a aidé Michel Fourniret à violer et à tuer
Monique Olivier a rencontré l’Ogre des Ardennes par le biais d’une petite annonce, alors qu’il était en prison, dans les années 80. S’il était incarcéré à Fleury-Mérogis pour une dizaine d'agressions et viols sur mineurs en région parisienne, son casier judiciaire ne semblait pas apeurer Monique Olivier. Après sa libération pour conduite exemplaire le 22 octobre 1987, le couple s’installe à Saint-Cyr-les-Colons, dans l'Yonne.
C’est ainsi que des années durant, Monique Olivier a ensuite aidé celui qui était encore son mari au moment des faits, à violer et à tuer. Voici comment…
Monique Olivier : sa codétenue raconte son rituel glaçant
En 2008, Michel Fourniret, est condamné par la cour d’assises des Ardennes à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes filles entre 1987 et 2001. Monique Olivier, jugée complice dans quatre des meurtres et le viol en réunion d'une jeune fille, écope, elle, d’une condamnation à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 28 ans.
En 2012, alors à l’isolement dans la division D2 de la prison pour femmes de Rennes, elle rencontre l'une de ses codétenues, la Yougoslave Milica Petrovic. Comme le rapporte Le Monde, celle-ci tente de soutirer des informations à Monique Olivier, après avoir visionné un documentaire sur l'affaire Estelle Mouzin.
Avant de lui avouer que son ex-mari avait tué la petite fille de 9 ans, Monique Olivier lui a raconté, en détail, "sans émotion, en buvant un café", son terrible rituel pour préparer les victimes :
"Pendant quinze jours, elle m’a parlé des autres petites filles, qu’elle a lavées, habillées en blanc et déposées sur un lit blanc."
Et d’ajouter : "Les filles appelaient leurs mères, suppliaient Monique, Michel n’était pas là, elle aurait pu les laisser partir, elle ne l’a jamais fait. Elle m’a dit : "Je gardais les victimes comme les gardiennes qui nous gardent ici !"
Monique Michel n’est pas la seule à avoir aidé Michel Fourniret. Selim, le fils de l’Ogre des Ardennes, a quant à lui servi d’appât, sans même le savoir…
Michel Fourniret : son fils Selim sort du silence
Selim, le fils du meurtrier qui va prochainement faire l’objet d’un téléfilm TF1 "Fourniret, la traque", était l’invité de Balance ton post sur C8, ce jeudi 10 décembre 2020. L’émission, présentée par Eric Naulleau, était consacrée aux plus grands criminels français, avec les témoignages des enfants de Jacques Mesrine, Emile Louis et Michel Fourniret.
C’est cagoulé et avec des lunettes que Selim est revenu sur son enfance dans l’Yonne puis dans les Ardennes, avec les deux criminels. Il a ensuite été interrogé sur un souvenir traumatisant, lorsqu’il a servi d’appât pour le rapt de l’une des jeunes filles. "C’est dur à vivre... On se sent coupable. Je sais que je n’ai rien à voir là-dedans, mais ça a été dur. Me dire que c’est à cause de moi que cette fille a été...", a-t-il indiqué, encore bouleversé.
"Je sais que ce n’est pas de ma faute, mais entre le savoir et l’accepter c’est différent. J’étais bébé, j’ai servi d’appât, elle a été mise en confiance par moi."
Il redoute également que d’autres crimes aient été commis : "Je suppose qu'il y en a d'autres."