Issu des rangs de La République en Marche, Mustapha Laabid a été élu en 2017. Ce député de la majorité vient d'être condamné pour abus de confiance. Il a détourné des dizaines de milliers d'euros.

"Mea culpa", s’est excusé Mustapha Laabid, devant le tribunal correctionnel de Rennes. Ce député macroniste, élu en 2017, a plus d’une fois plaidé l’erreur lors de son procès pour abus de confiance. En l’occurrence, il devait se justifier pour une liste de courses des plus surprenantes : pour quelques yaourts à boire, des lingettes, des pâtes et de la semoule, le montant de la facture grimpe à plus de 12 000 euros, indique Capital qui reprend les informations du journal local Ouest-France.

Le député de la première circonscription d’Ille-et-Vilaine, qui a régulièrement invoqué des "erreurs de gestions" engendrées par un "manque de temps", a tout de même été condamné à six mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 10 000 euros d’amende. Au total, il était accusé d’abus de confiance et de détournement de fonds publics à hauteur de 21 545 euros.

Pourtant, l’élu conserve pour son siège à l’Assemblée nationale : son avocat a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel du jugement. Par ailleurs, la décision du tribunal correctionnel de Rennes n’est pas exécutoire, c'est-à-dire qu’elle peut encore être remise en question à la suite d’un recours.

Un député condamné pour abus de confiance : ces petits plaisirs qu’il ne se refusait pas

Outre l’impressionnante liste de course déjà évoquée, Mustapha Laabid – qui fait l’objet d’une enquête depuis un signalement de Tracfin – a du répondre de nombreux autres faits. Différentes factures ont été scrutées, comme les 1300 euros déboursés au fast-food. Problème ? Le parlementaire, qui n’était "que" président d’association à l’époque, n’a pas payé de sa poche. Il a réglé la somme via le compte de l’organisme qu’il dirigeait.

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"Peut-être qu’il y a eu des négligences dans la gestion. Peut-être qu’il y a eu des incohérences. Mais il n’y a aucun esprit malhonnête à inviter des jeunes du quartier McDo", a essayé l’accusé devant les magistrats.

Tous les faits remontent à l’époque ou il présidait le collectif rennais Intermed. Dans toutes les situations, c’est l’argent de cette association qu’il aurait détourné. A des fins personnels, puisqu’il s’en est servi pour financer tout ou parti d’un voyage familial au Maroc, qu’il dit avoir remboursé depuis. "Je devais payer un supplément de 1 000 euros à notre arrivée. Ma carte et la carte de mon épouse ne passaient pas à cause des plafonds. J’ai payé 1 000 euros avec la carte de l’association. Ils ont été remboursés", a-t-il fait savoir.

Autre problème ? Deux factures dans des hôtels parisiens, dont les montants s’élèvent à 522,66 et 502,44 euros. "L’Assemblée nationale me rembourse une partie de ces paiements. Je pensais faire un emprunt bancaire", s’est-il justifié.