De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
En France, il a tué plus de 85 000 individus. Le coronavirus Covid-19, qui paralyse tout du pays ou presque depuis février 2020, est brutal. Il malmène les jeunes, dont la voix semble désormais entendue... puisque le Premier ministre a pris le temps de parler avec l’un des plus médiatiques d’entre eux, de lui assurer son soutien et de l’action à venir de l’État. Peut-être pas de quoi les rassurer, mais au moins de quoi envoyer un message.
Ce dernier, explique Le Figaro, a été très bien reçu par leurs aînés. Peut-être mal interprété, néanmoins. "La tension entre les générations est réelle même si elle reste conjoncturelle", affirme en effet Edouard de Hennezel, président du cercle Vulnérabilités et société, qui commandait récemment un sondage sur le risque d’un conflit générationnel. Premier enseignement de cette étude : l’incompréhension entre les deux partis est manifeste. Les seniors ont le sentiment que les plus jeunes ne réalisent pas quelles difficultés ils ont aujourd’hui à traverser et inversement.
Crise du Covid : les plus de 50 ans seront-ils les grands oubliés du gouvernement ?
Sans même parler des retraités, lesquels constituent très souvent le gros des groupes des personnes à risque, les actifs de plus de cinquante ans font en effet face à bien des obstacles, rappelle Le Parisien.
Car la crise sanitaire n’est pas le seul danger qui les guette. Elle les expose dorénavant à d’autres formes de dangers, plus sociaux, dont l’un pourrait sembler irrévocable à leur âge : le chômage.
Crise du Covid : les seniors auront-ils droit à un coup de main gouvernemental, eux aussi ?
Sur la seule année 2020, l’Insee recense 360 500 destructions d’emploi dans le secteur privé. De quoi inquiéter les seniors… mais aussi les experts ! Ces derniers, expliquent nos confrères, "tirent la sonnette d’alarme". Ils sont nombreux à militer en faveur d’un "plan seniors", lequel comporterait un certain nombre d’aides, sur le modèle de celui pensé pour les jeunes.
"Nous considérons que les seniors vont être plus exposés au chômage dans la période qui s'ouvre", affirme en effet le vice-président de l’ANDRH (Association nationale des directeurs de ressources humaines), Benoît Serre. L’association demande notamment l’extension des coups de pouce à l’embauche déjà existants pour les 18-25 ans, mais pour les seniors et les chômeurs de longue durée.
Crise du Covid : les seniors ont peur
"Dans ce contexte anxiogène, la crainte du licenciement augmente en particulier chez les plus jeunes et les seniors", expliquait récemment l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), dans son baromètre des intentions de recrutement, dévoilé en février dernier. Au total, 84% des cadres seniors sont persuadés qu’en cas de rupture de leur contrat, ils ne seraient pas en mesure de retrouver un emploi équivalent au leur. Du moins, pas facilement.
La situation est d’autant plus inquiétante que les seniors au chômage le restent généralement plus longtemps. En plus d’être souvent des cibles assez évidentes en cas de restructuration interne… "C'est récurrent : quand une entreprise cherche à se restructurer, elle regarde les postes les plus coûteux. Or, ce sont les salariés les plus anciens qui coûtent cher", rappelle Olivier Mériaux, directeur d'études au cabinet Plein sens.