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Le 2 avril, le groupe des "5+1" (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran sont parvenus à un accord-cadre sur le nucléaire de ce dernier. Après des années de tensions, accentuées ces derniers mois et un véritable marathon diplomatique ces huit derniers jours, les deux parties ont finalement réussi à s'entendre sur les "paramètres clés" pour résoudre ce dossier. Si rien n'est entériné avant l'accord final du 30 juin prochain, pourquoi ce compromis a été si difficile à trouver et fait d'ores et déjà beaucoup de bruit ?
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Un conflit de plus de 10 ans
La sensibilité du sujet est le résultat d'un conflit étalé sur plus d'une décennie. En 2002, deux sites nucléaires iraniens jusqu'alors inconnus sont découverts. Immédiatement, Washington s'interroge sur les fins du pays. Et s'il souhaitait aller au-delà du programme civil d'énergie nucléaire, à l'uranium faiblement enrichi, pour produire du nucléaire militaire ?
S'en suivent des tentatives de négociations sur cette distinction, parfois de bonne foi, parfois pas. Face à l'impossible compromis, des sanctions internationales tombent. En 2011, un embargo sur le pétrole iranien (principale ressource du pays) est décidé.
Deux ans plus tard, l'élection du président Hassan Rohani est synonyme d'espoir. Étant plus modéré, les négociations peuvent alors reprendre. Une première échéance est alors fixée avant d'être repoussée au 30 juin 2015. D'où ce fameux accord-cadre.
Changements profonds pour l'Iran
Outre la potentielle fin d'un conflit de plus de 10 ans, l'accord-cadre trouvé ce jeudi laisse présager de profonds changements en Iran. En acceptant de réduire de deux tiers le nombre de ses centrifugeuses et de ne pas construire de nouvelles installations d'enrichissement d'uranium pendant 15 ans, l'Iran peut espérer la levée des sanctions. Un contrôle régulier des sites nucléaires iraniens permettra de vérifier que le pays tient bien ses engagements, auquel cas les sanctions unilatérales américaines et européennes seront suspendues. Une bouffée d'air frais, quand on sait à quel point les représailles ont frappé ce pays.
Mais ce jeudi soir, Téhéran était en fête car cet accord peut aussi déboucher sur la fin d'un isolement sur le plan international mais également régional, où l'Iran a été ostracisé au profit de la Turquie ou de l'Arabie Saoudite, explique le géographe Bernard Hourcade relayé par FranceTvInfo. D'autant plus que ces deux pays ont encouragé les sunnites radicaux, parfois ralliés aux djihadistes. La nouvelle position de l'Iran, ennemi de Daech, pourrait rétablir un certain équilibre dans la région.
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Craintes et scepticisme
Si les protagonistes de cet accord-cadre l'ont qualifié "d'historique", il est nécessaire de relativiser cette avancée. Les autorités américaines ont d'ailleurs souligné que "les détails de leur mise en œuvre (des points clés) sont encore à négocier" et que "rien n'est accepté tant que tout n'est pas accepté". En effet, il faudra attendre le 30 juin prochain pour constater un contrat unique. Dailleurs, tout n'est pas encore joué, la question de la levée des sanctions étant toujours débattue.
Si certains sont sceptiques en attendant le 30 juin prochain, d'autres dénoncent tout simplement ces travaux. Benjamin Netanyahou a déjà déclaré qu'un "accord sur ces bases menacerait la survie d'Israël". Selon l’État hébreu, il "ne bloquera pas la voie de l'Iran vers la bombe, mais l'ouvrira". Si tous les pays à l'origine de cette entente s'en sont félicités, l’État d'Israël souhaite la modifier. Rappelons simplement qu'il ne fait pas partie des débats et qu'il n'a donc, a priori, aucune légitimité pour exiger ceci.
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