Electricité : faut-il s'attendre à un nouvel hiver perturbé ? Istock
Après un hiver 2022-2023 rude, l'inquiétude se fait déjà ressentir pour de nombreux Français à l'horizon de cette période. Toutefois, certains indicateurs voient une tendance plus favorable. On vous explique.
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Le courant devrait passer entre les Français cet hiver. C'est du moins ce en quoi les acteurs de l'énergie de l'Hexagone veulent croire. Lors d'un débat organisé fin août durant la rentrée du Medef (le syndicat patronal), le ton se voulait rassurant sur la question de l’énergie à l’approche de la saison hivernale. ''Nous abordons l'hiver prochain avec beaucoup plus de confiance que le précédent'', avait déclaré à cette occasion Luc Rémont, le PDG d'EDF, lors d’un débat.

Un élan d’optimisme dans le paysage économique confirmé par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Avec "la consommation de gaz et d'électricité (qui) a baissé de 12% entre le 1er août 2022 et le 31 juillet 2023", la France aborde l’hiver avec une certaine sérénité. La hausse des prix de l’énergie étant dans toutes les mémoires : elle a impacté autant le pouvoir d’achat des ménages que les professionnels, comme les TPE (très petites entreprises) et les PME (petites et moyennes entreprises) énergivores. Toutefois, le plan de sobriété énergétique a été plutôt bien accueillit voir même accepté et a porté ses fruits. Voici un tour d'horizon des points clés de cette prochaine période hivernale

Hiver 2023-2024 : le nucléaire en bonne voie 

En outre, d'autres facteurs devraient contribuer à cette prochaine ''tranquilité'' hivernale. Il faut dire que l'année dernière, la France était au plus bas de sa production électrique sur ces trente dernières années. Rien que ça. Cependant, le pays comptait avec moins de réacteurs nucléaires. Depuis cet été, onze d'entre eux ont pu être remis en fonction, suite à leur réparation pour cause de corrosion, comme le rapporte Cnews. Parmi eux, cinq seront en marche avant la fin de cette année 2023. 

Ce bilan plutôt positif est même partagé par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français. D'après leurs informations, plus que fiables donc, la production sera plus élevée. Mais ce n'est pas tout : les stocks hydrauliques sont satisfaisants, à l'instar des stocks gaziers jugés suffisants à l'ensemble des pays européens. 

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Hiver 2023-2024 : une prudence toutefois "de mise"

Si la plupart des paramètres précédemment évoqués laissent entendre un hiver tranquille pour l'ensemble des Français, la prudence reste le maître-mot. "La vigilance reste de mise, car on ne revient pas encore à une situation "nominale", c'est-à-dire d'avant crise (2014-2019). Cette prévision plus favorable reste soumise à ce que les efforts de consom­mation continuent durant l'hiver et à ce que la disponibilité des centrales se confirme. Notamment en cas de vague de froid cet hiver", rappelle néanmoins RTE, qui maintient son dispositif d'alerte 'Écowatt' à destination des particuliers et des entreprises.

Hiver 2023-2024 : des prix toujours à la hausse 

Plusieurs vecteurs expliquent cette bascule d'une année sur l'autre. D'une part, les Français, particuliers et entreprises, poursuivent leurs efforts de sobriété. Après avoir baissé de 9 % l'hiver dernier, la consommation d'électricité est restée en recul de 7 % à 9 % cet été. "La France a décorrélé la consommation d'énergie de la croissance", salue Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. La hausse des prix de l'électricité, qui devrait perdurer (les prix ne devraient pas retomber à leurs niveaux d'avant-crise), encourage aussi les consommateurs à se montrer économes. Sur le marché de l'électricité, le prix du méga­watt­heure a plus que triplé par rapport à 2019, pour évoluer autour des 100 euros.