De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La France est "profondément inquiète du très lourd bilan pour les populations civiles palestiniennes des frappes israéliennes contre le camp de Jabaliya", affirme un communiqué publié mercredi 1er novembre par le ministère des Affaires étrangères, énième prise de parole qui n'a plus rien de la prise de position. Par la même occasion, le Quai d'Orsay réitère "son appel à une trêve humanitaire immédiate" dans la bande de Gaza. La demande reste pour l'instant un voeu pieu, destiné à de sourdes oreilles. Après avoir tergiversé quelques temps, Emmanuel Macron s'est finalement rendu en Israël et en Cisjordanie fin octobre, pour faire valoir la volonté réconciliatrice de la France auprès des autorités israéliennes et palestiniennes. Il aurait tout aussi bien pu s'abstenir, tant la parole française est restée lettre morte.
Ainsi en est-il de la proposition macronienne de ressusciter le modèle de la coalition contre Daesh, cette fois contre le Hamas. Une formulation plutôt floue et inattendue précisée plus tard par l'Elysée : il s'agirait "de s'inspirer de l'alliance formée en 2014 contre les jihadistes du groupe État islamique en Syrie et en Irak, pour voir quelles actions seraient réplicables contre le Hamas". Le président français cherche à imprimer la résolution du conflit dans une dimension internationale, mais pour l'instant, rien ne parait s'enclencher (comment pourrait-il en être autrement, alors que la coalition compte de nombreux pays musulmans). D'ailleurs la proposition a été accueillie plutôt tièdement par Benyamin Netanyahou, qui s'est contenté de répliquer : "Si le Hamas perd et est vaincu, alors les forces de la civilisation gagneront".
La France impuissante à l'ONU
A l'ONU, la volonté de la France, écrasée par celles des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine, n'a pas non plus permis d'aboutir à une décision. Le Conseil de sécurité, lézardé par les divisions entre ses membres, a rejeté quatre projets de résolutions. Certains ont été bloqués entre autres par les Etats-Unis, alliés d’Israël, parce qu’ils ne mentionnaient pas le droit d’Israël à se défendre. Un autre présenté par les Américains a été bloqué par la Russie et la Chine notamment parce qu’il ne réclamait pas clairement un cessez-le-feu. C'est finalement l’Assemblée générale de l’ONU qui a pris le relais en adoptant vendredi à une large majorité une résolution non contraignante demandant une "trêve humanitaire immédiate", mais ne mentionnant pas le Hamas. Israël a violemment décrié ce texte.
La position de la France : entre équilibre et mollesse
Le discours français induit à ce stade une position perdante-perdante : l'appel à protéger les Palestiniens est perçu par Israël comme une négation de son droit à se défendre, le soutien du droit à se défendre israélien est perçu par les Palestiniens et plus largement par le monde musulman comme un soutien à l'état hébreu. Ne pouvant ouvertement réclamer un "cessez-le-feu" de peur de provoquer l'ire des uns et des autres, Paris doit se contenter de demander une trêve, trêve qui semble ne jamais pouvoir arriver.
"Ce qui manque à la France, c’est une vision politique et diplomatique à l’égard de ces pays", analyse Myriam Benraad, politologue et spécialiste du terrorisme."Aujourd'hui, dans la forme, la France se contente de réaffirmer les principes du droit international mais sans grande substance."
Une France en retrait sur le dossier israélo-palestinien
Une situation qui n'a pas toujours été. Alors que Jacques Chirac s'était attiré la sympathie d'Israël, en reconnaissant la responsabilité française dans la rafle du Vel-d'Hiv, et celle de la Palestine notamment par son lien avec Yasser Arafat, la France est "moins allante dans le dossier israélo-palestinien" depuis 2005, analyse Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques, dans une vidéo sur son compte Youtube. La ligne de la France n’a plus évolué sous Nicolas Sarkozy, François Hollande ou Emmanuel Macron. Officiellement, la France continue de réclamer une solution à deux États, mais en sourdine.
Certains observateurs voient même dans la position française sur ce conflit un postulat "atlantiste" car aligné sur les positions américaines, rappelle Myriam Benraad. "Or, pour un pays avec une importante population musulmane et qui continue de gérer une problématique postcoloniale intergénérationnelle, cette image est problématique, en particulier au regard des tensions qui parcourent notre propre société."