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Ils sont captifs depuis le 7 octobre, date de l'attaque meurtrière du Hamas sur les territoires isréaliens. Ils étaient résidents des kibboutz, localités proches de l'enclave palestinienne, ou fêtards de la rave party "Supernova" qui battait son plein dans le désert du Néguev, à quelques kilomètres de là. Les otages français pris par le Hamas lors de son offensive "Déluge d’Al-Aqsa" voient leur nombre se restreindre inexorablement, au gré des nouveaux bilans partagés par le Quai d'Orsay, qui confirment toujours plus de morts. Plus d'un mois après l'attaque, 239 personnes manquent encore à l'appel, dont 8 Français.
L'espoir s'est encore amenuisé mardi 14 novembre, lorsqu'Israël a affirmé, après les avancées de Tsahal dans l'enclave palestinienne, ne pas avoir eu de "preuve de vie" d’otages détenus à Gaza. "Jusqu'à aujourd'hui, personne n'a rencontré les otages", a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien, Eli Cohen, à l'issue d'une rencontre avec la présidente du Comité international de la Croix-Rouge à Genève. "Nous avons fait entrer de la nourriture, de l'eau et des médicaments à Gaza. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun de nos otages n'a rencontré la Croix-Rouge", a-t-il ajouté.
Des otages dans un hôpital ?
L’armée israélienne a toutefois affirmé lundi 13 novembre avoir rassemblé "des indices qui font penser que le Hamas détenait des otages ici" sous l’hôpital pour enfants al-Rantissi, dans le nord de la bande de Gaza, où Tsahal a poussé l'incursion. Vidéo à l'appui, le porte-parole de l’armée Daniel Hagari détaille les indices qui laissent penser que des otages ont été retenus dans le sous-basement de l'édifice, une "zone fermée par rapport au reste de l’hôpital". "Nous pouvons voir la ventilation qui a été faite de manière improvisée et nous pouvons voir l’infrastructure qui a été construite ici - toilettes, douche, une petite cuisine - pour répondre aux besoins des terroristes", suppose-t-il.
"Il y a des rideaux sans rien derrière, juste un mur. Il n’y a aucune raison de mettre un rideau ici, à moins de vouloir filmer des otages (…) Dans cette pièce, il y a une liste, en arabe, qui dit : nous sommes dans une opération contre Israël qui a commencé le 7 octobre. Il s’agit d’une liste de gardiens, où chaque terroriste écrit son nom, et où chaque terroriste a sa propre équipe pour garder les personnes qui se trouvaient ici", affirme encore Daniel Hagari. Un biberon, un bout de corde près d'une chaise, une moto qui a servi aux raid en Israel... Détails tenus, et sujets à caution tant les attaques sur les hôpitaux de Gaza cristallisent les tensions dans cette guerre.
Une dernière vidéo
Pour les familles des otages français, la dernière preuve tangible de vie remonte au 17 octobre, par la diffusion d'une vidéo du Hamas montrant Mia Schem, ressortissante française capturée lors du festival Supernova, en train d'être soignée par ses geôliers. Quelques jours avant, un ami du Franco-Mexicain Orión Hernández Radoux, capturé lui aussi lors du festival, avait obtenu de maigre information en appelant le téléphone de l'otage : "En arabe, on lui a répondu qu’Orión était vivant, qu’il n’était pas maltraité et qu’on ne devait pas s’inquiéter", affirme la famille au Parisien. On est en revanche toujours sans nouvelles d'Eitan, 12 ans, franco-israélien kidnappé dans le kibboutz de Nir Oz, de Erez, 12 ans, de Saraz, 16 ans, de Ofer et de deux autres Français et binationaux.
Un "cauchemar souterrain"
Pourraient-ils avoir été tués par leurs geôliers, ou par une des frappes israéliennes qui ont fait plus de 11.000 morts sur l'enclave, sont-ils en vie ? Les forces israéliennes se concentrent également sur un réseau souterrain de plusieurs centaines de kilomètres qui parcourt le sous-sol de Gaza. Le "métro de Gaza", comme le surnomment les forces de l'Etat hébreu, abrite des salles de commandement, des réserves d'armes et de carburant, mais aussi des caches, où pourraient avoir été dissimulés les otages. Dans une publication du 17 octobre, le Modern War Institute de l'académie militaire américaine West Point évoque un "cauchemar souterrain" de 1 300 galeries de 500 km enfouies sous un territoire exigu de 41 km de long sur 6 à 12 km de large. "Détruire le Hamas signifie détruire ce réseau de tunnels", a déclaré Tsahal sur le réseau social X. Dimanche soir, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a évoqué la possibilité d’un accord potentiel visant à libérer les femmes, enfants et personnes âgées pris en otage mais Tel Aviv continue de refuser tout accord de cessez-le-feu, et les jours s'égrainent sous les bombes, impitoyables.