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Le procureur de la République de Grenoble a comparé l'affaire Maëlys à celle du petit Grégory pour dénoncer les fuites de l'instruction dans la presse. Thierry Moser, l'avocat de Christine et Jean-Marie Villemin dans l'affaire Grégory a accepté de commenter cette déclaration pour Planet.

"L’affaire Grégory n’a pas servi de leçon", c’est de cette façon que le procureur de la République de Grenoble, Jean-YVes Coquillat en charge de l’affaire Maëlys, a commenté la décision d'ouvrir une enquête pour violation du secret de l’instruction. Il déplore notamment les fuites dans la presse et l’impact que cela a sur l’enquête, visant à demi-mots les gendarmes. Les avocats de Nordal Lelandais, mis en examen et soupçonné d’être à l’origine de la disparition de Maëlys, avaient auparavant porté plainte pour les mêmes raisons.

Si le procureur de la République s’est permis une comparaison avec l’affaire Grégory, c’est en raison de la médiatisation de cette dernière, largement dénoncée. Maître Thierry Moser avocat de Christine et Jean-Marie Villemin, les parents de Grégory, a réagi pour Planet. "Dans l’affaire Grégory, la médiatisation a fait du tort à la recherche de la vérité. En plus cela a fait peur à des gens qui auraient pu potentiellement parler mais qui ont préféré ne pas le faire à cause de la médiatisation. Dans le cas de Christine Villemin, [ndlr : d’abord inculpée avant un non-lieu en 1993], elle a été trainée dans la boue avant même sa mise en examen", explique-t-il. 

Entre 1985 et fin 1986, Thierry Moser estime qu’"il y a eu des violations scandaleuses et répétées du secret de l’instruction". Pour l’avocat de la partie civile, ces fuites émanaient de la police judiciaire qui avait repris l’affaire à la gendarmerie. A l’époque les gendarmes qui soupçonnaient Bernard Laroche avaient été visés pas des plaintes de la part de la famille de ce dernier. Le contexte de l’époque était aussi celui d'une guerre entre services, gendarmerie et police se renvoyaient la balle concernant la non-résolution d'une précédente affaire.

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Qui parle ?

Plus récemment, l’affaire Grégory a donné lieu à de nouvelles sorties dans la presse, notamment en juin 2017 avec la mise en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob. "Est- ce qu’il y des gens qui bavardent et donnent des informations depuis juin 2017 ? Il y a des gens qui parlent. Certains avocats ont tendance à donner des informations aux médias. En ce qui concerne la partie civile, dont je fais partie, notre doctrine c’est de nous taire parce que nous pensons que cela pourrait porter préjudice à l’enquête", ajoute Thierry Moser.

Dans le cadre de l’affaire Maëlys, le procureur de la République a estimé sur RTL que les éléments qui fuitent dans la presse "ne sont connus que des enquêteurs, de leur hiérarchie, et des juges". Les gendarmes n’ont pas tardé à réagir, l’APNM (Association professionnelles nationales des militaires) estimant que cela porte directement atteinte à la présomption d’innocence. "Il est facile de porter des accusations sans qu’une enquête ait été diligentée. Ce ne sont pas forcément ceux qui sont sur l’enquête qui sont à l’origine des fuites. On condamne évidemment ces fuites mais il faut attendre que l’enquête soit terminée", explique-t-on du côté de l'APNM tout en réfutant la comparaison avec l’affaire Grégory : "ce sont deux enquêtes vraiment différentes, des endroits différents avec des personnes différentes, pour nous c’est jeter de l’huile sur le feu".