De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Fonctionnaires payés à rien faire : un million d’euros chaque année pendant 25 ans
Ils ont cessé de travailler en 1994. Depuis 25 ans, une trentaine d’agents de la fonction publique bénéficient d’une situation des plus agréables, rapporte Capital, qui se base sur les informations de Var-Matin. Le quotidien régional revient sur le récent rapport de la Chambre régionale des comptes qui épingle justement ces nombreux fonctionnaires. Et pour cause ! Après la fermeture des services publics chargés de la gestion de l’eau de Toulon (Var) et de celle des déchets de La Seyne (Var), dont les missions ont été confiées au secteur privé, ces travailleurs n’ont jamais été reclassés.
Cela signifie que la fonction publique ne leur a pas trouvé de nouvelle mission à exercer. Pas pour autant, souligne le mensuel spécialisé en économie, qu’ils n’ont pas perçu de salaire. Les revenus de ces agents ont donc été versés continuellement depuis leur cessation d’activité, il y a un quart de siècle, pour un coût moyen d’un million d’euros par an.
C’est le centre de gestion de la fonction publique territoriale du Var qui a pris en charge le versement des salaires. L’organisme est financé par 256 communes et établissements publics installés dans la région.D’après la Chambre régionale des comptes, il ne s’agirait pas seulement d’une "situation anormale" ou d’un dysfonctionnement puisque chaque année, les contributions de Toulon et de La Seyne étaient maintenues : il s’agit donc d’une "stratégie totalement assumée", explique Capital.
"Nous mettons tout en œuvre afin de mettre fin à la pratique qui avait court, dans les meilleurs délais", s’est défendu le président dans une lettre publiée par Var-Matin, à l’attention du "gendarme des comptes publics", indique le magazine. Sans intervention de celui-ci, la situation aurait pu durer jusqu’en 2029, année à laquelle le dernier agent devait prendre sa retraite.
Fonctionnaires payés à ne rien faire : ce n’est pas une première
De telles situations, si elles ne sont bien évidemment pas représentatives de la fonction publique, ne semblent pas nécessairement rares pour autant. L’une des figures emblématiques du mouvement des "gilets jaunes" avait d’ailleurs défrayé la chronique pour cette même raison.
Jean-François Barnaba, agent de la fonction publique territoriale, expliquait toucher 2 600 euros nets mensuels sans avoir à travailler. En cause ? Le statut de "fonctionnaire momentanément privé d’emploi", qui permet à un travailleur ou une travailleuse du public de continuer à percevoir son revenu jusqu’à une ré-affiliation. En 2016, près de 440 agents étaient concernés, pour un total de deux millions de fonctionnaires environ.
Vidéo : Les fonctionnaires du public travaillent plus que les salariés du privé