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Derrière des avis de recherche diffusés sur les réseaux sociaux se dissimulent parfois un dessein malveillant. Un message d’alerte publié le 17 mars 2023 a beaucoup fait réagir, non pas pour la disparition qu’il signalait, mais pour la nouvelle dérive dangereuse qu’il mettait en lumière.
Sur Twitter, une certaine Camille Martin s’inquiétait de la disparition de sa meilleure amie, Violette, après une sortie en boîte de nuit, rapporte Le Parisien. Alarmiste, le tweet a été partagé par plusieurs utilisateurs. Camille Martin écrivait : "Ma meilleure amie à disparue […]. Elle dansait avec un mec plutôt grand, brun…". Le tweet a été relayé par les internautes mais également par des collectifs féministes craignant que la jeune femme "disparue" ne soit en danger.
Certains utilisateurs de Twitter ont demandé des précisions sur Violette, notamment des photos. Mais Camille Martin n’a jamais répondu. Il est alors apparu évident pour beaucoup que cette jeune femme n’existait pas et que son message d’alerte était un faux.
Faux avis de recherche : qui se cache derrière ?
"C’est très probablement un mec qui se cache derrière et qui veut retrouver cette femme, ne l’aidez pas", a prévenu Lixi, une utilisatrice de Twitter, rapporte Le Parisien. Pour corroborer cette déduction, le compte @CamilleMar25467, alias Camille Martin, a été supprimé.
Toutefois l’identité et l’objectif de "Camille Martin" ne sont pas difficile à imaginer. De plus en plus de faux avis de recherche sont partagés sur les réseaux sociaux par des personnes mal intentionnées qui cherchent à retrouver une femme "disparue". Mais les publications d’alerte ont pour véritable but de localiser la personne, de la traquer. Ces personnes malveillantes s’appuient sur l’empathie des gens, sur la facilité d’interaction et l’anonymat des réseaux sociaux pour retrouver des femmes qui tentent en réalité de leur échapper.
Le Parisien rapporte un témoignage similaire d’une jeune femme qui a quitté son compagnon abusif. "Il me harcelait constamment en cherchant à savoir où et avec qui j’étais, quand je ne répondais pas assez rapidement c’était des engueulades à n’en plus finir… J’ai fini par mettre un stop à toutes ces violences psychologiques en déménageant, sans le prévenir, mais en lui laissant une lettre". Bien que bloqué par la jeune femme sur tous ses réseaux sociaux, "il créait de faux comptes pour pouvoir me pister. Je n’ai donc plus rien posté pour éviter de lui donner des indications du lieu où j’habite, ainsi que des endroits que je fréquente. Mes amis ont pris les mêmes précautions lorsque je suis avec eux." Un mois après leur séparation, quelqu’un l’alerte : une photo d’elle circule sur Twitter avec un avis de recherche. "Lorsque j’ai reçu la capture écran,je me suis rendue à la police pour déposer une main courante. Il donnait juste mon prénom, la date de mon départ de l’appartement correspondait à ma soi-disant disparition et disait que j’étais fragile psychologiquement en se faisant passer pour un membre de ma famille, affolé." Depuis, l’homme ne s’est plus manifesté, mais "je suis devenue parano", conclue-t-elle. Comment savoir lorsqu’il s’agit d’un faux avis de recherche ? Que faire pour protéger les personnes qui, comme cette jeune femme, sont recherchées par des personnes malveillantes ? Jean-Jacques Latour, directeur de l’expertise cybersécurité pour Cybermalveillance.gouv préconise de se méfier lorsque des messages émanent de comptes de réseaux sociaux créés récemment. Il faut également vérifier que la photo de profil de l’utilisateurse trouve sur internet et qu’elle n’est pas générée par une intelligence artificielle. Les faux messages d’avis de recherche sont souvent lacunaires et manque d’informations : pas de nom de famille ou de photos de la personne recherchée. Il faut également se méfier s’il n’y a pas de numéro de téléphone d’un commissariat ou si le numéro de contact est celui de la personne malveillante elle-même. "Méfiez-vous également des messages qui ne comportent pas de hashtags comme #police #gendarmerie #ministeredelinterieur qui attirent les forces de l’ordre", explique Jean-Jacques Latour au Parisien. Il ne faut pas interagir avec le tweet pour ne pas le relayer et ameuter davantage d’utilisateurs. "Et évidemment ne donnez surtout pas d’indications du type : J’ai vu Violette, elle habite à côté de chez moi, rue untel."Faux avis de recherche : un moyen de localiser sa proie
Faux avis de recherche : quelles sont les réactions à avoir ?