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Emmanuel Macron : son plan de communication contrarié
Son discours était prêt. Emmanuel Macron était en pleine répétition pour son allocution télévisée, prévue lundi soir, lorsqu’on lui a signalé qu’un incendie se déroulait à Notre-Dame de Paris. Très vite, le président de la république a annulé sa prise de parole pour se diriger vers la cathédrale.
De fait donc, le plan de communication du chef de l’Etat a été bousculé, comme l’explique RTL, ce qui n'a pas été sans conséquence.
Dans son allocution, le président devait annoncer les décisions prises à l’issue du grand débat national. Elles ont finalement fuité. Mardi matin, la série de mesures attendues a été révélée au grand jour par plusieurs médias nationaux. En coupant l’herbe sous le pied d’Emmanuel Macron, les informateurs empêchent l’effet de surprise sur lequel misait l’exécutif.
Emmanuel Macron : comment son discours s’est retrouvé dans les médias
Si la presse a pu dévoiler les principales annonces, c’est que le script de la prise de parole du président avait déjà été transmis à plusieurs ministres et quelques rédactions, indique RTL.
"Ils devraient savoir que quand on a un scoop, on le sort", commente un ancien de l’Elysée. "Et le risque à laisser la matière en boîte sans la diffuser était maximal…"
La rédaction de Lundi Matin s’est notamment procurée le fameux "discours qu’Emmanuel Macron n’a pas prononcé le 15 avril". Toutefois, le palais de l’Elysée, contacté par CheckNews de Libération, a refusé d’authentifier le document car "l’allocution n’a jamais eu lieu et que le président reprendra la parole sur les suites du grand débat dans les jours prochains".
Par ailleurs, dans la soirée de mardi, l’un des participants au petit-déjeuner de la majorité a fait part de son inquiétude quant à la possible diffusion d’une vidéo. Cette dernière n’a finalement pas fuité, elle comporterait les images du président annonçant les mesures prises en conclusion de grand débat national.
Emmanuel Macron : il reviendra dans les prochains jours
Aujourd’hui, l’essentiel des mesures est connu du grand public, parmi elles, une réindexation des petites retraites (de moins de 2 000 euros), basée sur l’inflation. L’ENA (l’école nationale d’administration), serait, quant à elle, sur la sellette. Emmanuel Macron pourrait proposer de supprimer l’établissement, souvent qualifié d’élitiste. Une baisse d’impôt en faveur des classes moyennes devrait également être annoncée, grâce à la suppression de certaines niches fiscales.
Pour qu’Emmanuel Macron confirme ces points, il faudra attendre les prochains jours, a-t-il laissé entendre dans son allocution, mardi soir, suite à l’incendie de Notre-Dame. Le chef de l’Etat a dit ne pas vouloir se faire prendre au "piège de la hâte".
"Demain la politique et ses tumultes reprendront leur droit, mais le moment n'est pas encore venu", a ajouté le président.
Si le président de la République a vu sa prise de parole de mardi soir comme l’occasion de rappeler que "notre histoire ne s'arrête jamais et que nous aurons toujours des épreuves à surmonter", Europe 1 estime qu'il s'agit plutôt d'"une opération de diversion, un leurre".
L’allocution, initialement prévu le 15 avril, devrait avoir lieu après le week-end de Pâque, soit mardi prochain.