De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
268 communes seraient visées. L'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) a dénoncé ce mercredi une "contamination" radioactive de l'eau potable. En cause ? Les centrales nucléaires. Elles représentent en effet les sources principales de pollution au tritium de l’eau potable en France. Au total, 6,4 millions personnes en pâtiraient.
"6,4 millions de personnes sont alimentées par de l'eau contaminée au tritium» selon «des données fournies par le ministère de la Santé" et "compilées par l’ACRO", a en effet déclaré le laboratoire basé à Hérouville-Saint-Clair, dans l'agglomération de Caen, dans un communiqué, ce mercredi 17 juillet. L'association reconnaît toutefois "qu’aucune valeur ne dépasse le critère de qualité de 100 Bq/L (Becquerel par litre) instauré par les autorités sanitaires".
Comme le rapporte Le Figaro, selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), bras technique de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), "le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium qui ne représente pas une limite sanitaire mais un seuil qui, lorsqu'il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l'eau".
Cependant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande "une valeur guide de 10 000 Bq/L pour le tritium dans l'eau de boisson, à considérer en cas de consommation permanente de l'eau", selon l'IRSN.
Or, "la présence régulière dans l'eau du robinet de tritium rejeté par les centrales nucléaires met en évidence un risque de contamination d'autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés", soulève l'ACRO.
Eau potable contaminée : "Le tritium est un lanceur d'alerte"
Risquons-nous d’être privés d’eau potable en cas d'incident nucléaire d'ampleur ?
"Le tritium est un lanceur d'alerte". Si un « accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne, ou la Loire (survenait), il n'y aura pas que le tritium rejeté." Ce sont donc "des millions de personnes qui risquent d'être privées d'eau potable", atteste le laboratoire.
Une question se pose alors : "Comment les autorités vont-elles faire pour assurer les besoins vitaux de ces personnes?", interroge l'association. "Aucun plan n’est disponible pour le moment", s’insurge-t-elle.
Quelles sont par aileurs les zones contaminées ?
Eau potable contaminée : de grandes agglomérations affectées
D’après la "carte exclusive de la contamination radioactive de l'eau potable en France métropolitaine" publiée par l'ACRO à partir des données du ministère, les régions les plus touchées se situent sur le long de la Seine, en Ile-de-France et le long de la Vienne et de la Loire.
Cela est dû aux "rejets radioactifs" des installations nucléaires d’EDF (Nogent-sur-Seine, Belleville, Dampierre, St-Laurent, Chinon et Civaux). Les zones autour du centre du CEA de Valduc où le tritium est produit pour l’armement nucléaire et autour du centre CEA de Saclay sont aussi concernées : "il doit s’agir d’une pollution rémanente", selon l'ACRO.
Sur les 268 communes, on dénombre de "grandes agglomérations" comme Orléans, Blois, Tours, Angers, Nantes, et 122 communes d'Ile-de-France.
A noter que la seule usine de potabilisation de Choisy-le-roi dans le Val-de-Marne "distribue chaque année" dans son eau potable à 10 Bq/L en moyenne, 1,3 TBq (térabecquerel) de tritium. "Soit 2,5% des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine », précise l'ACRO.
1,9 million d'habitants de 56 communes de la banlieue sud et ouest de Paris sont alimentés par cette unique usine, précise l'association, qui revendique que les rejets radioactifs doivent être soumis au principe pollueur-payeur.