Covid-19 : le variant brésilien doit-il inquiéter la France ?AFP
La souche P1 du Covid-19, dite brésilienne, a fait son apparition dans plusieurs pays, dont la France. Jean Castex vient d'annoncer la fermeture des liaisons aériennes entre la France et le Brésil.
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Après le variant britannique, va-t-il falloir se battre contre la version brésilienne du Covid-19 ? La pandémie n’en finit plus dans l’Hexagone, alors que les Français commençaient à voir le bout du tunnel avec l’arrivée des beaux jours. Le printemps réchauffe peut-être les cœurs, mais il n’influe pas l’épidémie tant que ça, puisque les niveaux de contamination restent élevés en France. Alors que le gouvernement se donne encore trois semaines pour inverser la tendance – et redonner quelques libertés aux Français – ses plans pourraient-ils être remis en cause par la souche venue tout droit du Brésil ?

Variant brésilien : il serait plus contagieux

Si la situation est grave en France, ce n’est rien comparé à ce qu’il se passe au Brésil. Le pays recense désormais 4 000 morts chaque jour et l’épidémie semble incontrôlable sur son sol, en raison de la nouvelle souche qui se transmet plus rapidement et plus facilement, notamment chez les plus jeunes. Comme l’explique Le Figaro, ce variant porte le nom de P1 et a été observé pour la première fois au milieu du mois de décembre dans la ville de Manaus. Il "se caractérise par les mutations de la protéine Spyke N501Y et E484K, comme les souches britanniques et sud-africaines, ainsi que K417T. Cela impacte la contagion et à la résistance à l’immunité de cette nouvelle variante", précise le quotidien.

Le variant brésilien serait 2,5 fois plus contagieux que la douche originelle du Covid-19 et aurait un plus fort risque de contamination des personnes qui ont déjà été infectées. Faut-il craindre la même situation en France qu’au Brésil ? Cette souche est-elle déjà arrivée chez nous ? Planet fait le point.

Variant brésilien : il est déjà présent en France

La situation est loin d’être aussi inquiétante en France. Selon Santé Publique France, le variant brésilien représenterait pour l’instant moins de 1% des nouvelles contaminations dans notre pays, mais la vigilance reste de mise. Interrogé par Le Parisien, le professeur Bruno Lina, membre du Conseil scientifique affirme que le variant brésilien "s’efface face au variant britannique", car sa transmissibilité serait moins haute que celle de la souche britannique. Sur France Inter, le professeur Rémi Salomon s’est montré un peu plus inquiet, affirmant que si le variant "arrive sur le sol européen et français, il pourra connaître une croissance rapide". Il appelle à des mesures importantes dans l’Hexagone pour limiter les risques au maximum et prévenir une flambée des cas.

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Variant brésilien : les vols avec le Brésil interdits

Les voyageurs brésiliens sont testés au départ ou à l’arrivée en France, mais cela est loin d’être suffisant pour le professeur Rémi Salomon, qui rappelle auprès de France Inter que "si vous vous contaminez la veille ou l’avant-veille de votre départ et que vous faites un test PCR juste avant de prendre l’avion, ce test sera négatif". Jusqu'à présent, il était demandé aux voyageurs en provenance du Brésil de s’isoler pendant 7 jours, 10 si un test antigénique est déclaré positif à l’arrivée.

Le professeur Rémi Salomon conseille de "bloquer tous les voyages", comme l’a fait le Portugal. "Après, on peut faire ce qu’on appelle une quarantaine, c’est-à-dire qu’on met les gens en isolement, dès l’arrivée et pendant une dizaine de jours, et on refait des tests à la fin de cette période d’isolement", ajoute-t-il auprès de la radio. Son appel semble avoir été entendu puisque Jean Castex a annoncé ce mardi 13 avril que l'ensemble des vols entre le Brésil et la France serait interdit "jusqu'à nouvel ordre". Cette mesure permettra de freiner l'arrivée de la nouvelle souche dans l'Hexagone.

Si la situation semble aujourd'hui incontrôlable au Brésil, c'est aussi parce que la gestion de la crise sanitaire y est différente que dans de nombreux pays européens. Comme l'explique Le Figaro, le président Jair Bolsonaro se refuse toujours à décréter un confinement, malgré la gravité de la situation. À cette décision s'ajoute une certaine cacophonie entre l'Etat et les différentes provinces du pays, qui n'appliquent pas les mêmes mesures et dont le discours devient parfois inaudible.