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Manque de disponibilité des centrales nucléaires, faible capacité des barrages hydroélectriques à cause de la sécheresse... Cet hiver, nombreux sont les éléments laissant présager des tensions sur le réseau électrique français.
D'après les dernières prévisions du gestionnaire, RTE, le risque serait "élevé" pour le mois de janvier 2023. En cause ? Le redémarrage lent des réacteurs nucléaires EDF à l'arrêt et, éventuellement, une météo froide propice à une hausse de la consommation énergétique
Tensions sur le réseau électrique cet hiver : que contient le plan de sobriété énergétique ?
Pour éviter la panne générale et incontrôlée, le gouvernement ainsi que les différents acteurs concernés multiplient les scénarios. Un plan de sobriété énergétique, dévoilé en octobre dernier, invite entreprises et particuliers à faire des efforts pour diminuer la consommation électrique cet hiver. En voici les 15 mesures phares :
- Une température maximale de 19°C dans les bureaux, de 16°C la nuit, et de 8°C quand le bâtiment ferme plus de trois jours.
- Un décalage de 15 jours du début et de la fin de la période de chauffe, lorsque la température le permet.
- Une moindre utilisation de l'eau chaude sanitaire dans les bureaux, à l'exception des douches.
- Une mobilité plus sobre : le covoiturage est récompensé d'un bonus, et l'usage des transports en commun est encouragé.
- Le chauffage baissé de 19 à 18°C dans les bureaux lorsque le signal EcoWatt est au rouge.
- Le télétravail sera privilégié afin de réduire la consommation de carburant.
- Une limite de vitesse à 110km/h sur l'autoroute pour les agents employant leur véhicules de service lors de trajets professionnels non urgents.
- Une baisse de la consommation liée à l'éclairage public. Cela consiste en l'extinction des lumières à certains horaires, à la réduction de l'intensité lumineuse...
- Une réduction du chauffage dans les équipements sportifs. Notamment dans les piscines, les gymnases...
- Une réduction du nombre de mètres carrés chauffés "en regroupant les services publics dans les locaux les mieux adaptés, quitte à les utiliser sur de plus grandes plages horaires", indique la circulaire du ministère de la Transition écologique.
- Un engagement des entreprises dans diverses mesures telles que la réduction de l'éclairage extérieur ou le regroupement des déplacements.
- Une réduction de près de 50% du temps d'éclairage avant et après les matchs pour les compétitions en journée, et plus de 30% pour les matchs en soirée.
- Mise en place d'un bonus sobriété par les fournisseurs d'électricité.
- Proposition d'une aide pouvant aller jusqu'à 9 000 euros pour passer d'une chaudière au gaz à une pompe à chaleur en logement individuel.
- La mise en place d'une météo de l'électricité via le signal EcoWatt.
Cette dernière mesure, qui concerne donc la plateforme EcoWatt, a également pour objectif de prévenir les citoyens des éventuels délestages programmés cet hiver. Ces coupures d'électricité, localisées et d'une durée de deux heures maximum, surviendront en cas de tensions trop importantes sur le réseau électrique. Si, et seulement si, la situation énergétique l'exige.
Des délestages qui laissent bien des questions en suspens : comment contacter les urgences en cas de coupure du réseau ? Comment adapter sa conduite sans feux de signalisation ? Qui est prioritaire, et qui ne l'est pas ?
Délestages cet hiver : les critiques de l'opposition
Dans la sphère politique, l'opposition dénonce une communication chaotique de la part de l'exécutif, rapportent nos confrères du Parisien. C'est notamment le cas de Sébastien Jumel, député communiste, qui déplore une information "infantilisante" et "culpabilisante". Selon l'homme politique, le gouvernement est le "seul responsable de la situation énergétique" dans laquelle la France se trouve.
Même son de cloche du côté de Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée. Cette dernière dénonce "une extraordinaire régression de notre pays", notamment suite aux annonces selon lesquelles les patients sous respirateur artificiel ne seront pas prioritaires lors des éventuels délestages.
En déplacement à Tirana, en Albanie, EmmanuelMacron a de son côté pris la parole pour demander la fin des "scénarios de la peur".
Coupures d'électricité : "On va tenir l’hiver", assure Emmanuel Macron
"Les scénarios de la peur, c'est non", a martelé le président de la République lors de sa prise de parole depuis Tirana. "J’entends beaucoup d’inquiétude, mais il ne faut pas céder à la panique ! Le gouvernement, c’est son devoir, travaille à des scenarii pour faire face à toute situation. Mais si on fait bien, chacun à notre niveau, des efforts, que l’on tient le plan de sobriété, conjugué au travail conduit avec EDF, il n’y a pas de raison d’avoir un scénario qui va vers des jours plus sombres, assurait-il. On va tenir l’hiver", a assuré Emmanuel Macron.
Avant de poursuivre : "Et si on achète le gaz, bien groupés, en Européens, je pense que l’on pourra absorber l’inflation sur les prix du gaz au premier semestre 2023. Mais cela n’empêchera pas plusieurs économies européennes d’entrer en récession en 2023".