Coronavirus : qui vacciner en premier et comment ?IllustrationIstock
Selon les spécialistes, "il est dès à présent crucial d'élaborer une stratégie vaccinale nationale". Quelles pourraient être les populations prioritaires ? La vaccination pourrait-elle être obligatoire ? Faisons le point.
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Anticipation. Voici le maître-mot des membres du Conseil scientifique, du Comité vaccin Covid-19 et du Comité recherche, analyse et expertise (Care). Dans un communiqué publié ce vendredi 24 juillet 2020, ils jugent en effet qu’il est primordial de se préparer avant même la disponibilité d’un vaccin contre le nouveau coronavirus.

Si de multiples essais sont en cours et que l'utilisation d'un vaccin est soumise aux "incertitudes et inconnues scientifiques (efficacité, disponibilité à moyen ou long terme, type de vaccins...), il est dès à présent crucial d'élaborer une stratégie vaccinale nationale", peut-on lire sur l’avis relayé par franceinfo. Cela afin de pouvoir l'intégrer de manière efficace dans la lutte contre le Covid-19, dès sa disponibilité.

D’après le Conseil scientifique, près 30 millions de personnes seraient prioritaires. Qui sont-elles ?

Vaccin anti-Covid-19 : les populations prioritaires

D’après les spécialistes, "le ciblage des populations prioritaires est crucial". Parmi elles, sont citées environ 6,8 millions de personnes à risque d'exposition professionnelle en France (Hexagone et Outre-mer). 1,8 million d'entre elles sont considérées comme étant en "priorité très élevée". Ce sont essentiellement des professionnels de santé.

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Les 5 autres millions d’individus à "priorité élevée" sont ceux étant exposés par leur emploi au contact de la population (commerçants, aides à domicile, enseignants, chauffeurs de bus), travaillant en milieux confinés à risque (abattoirs, taxis/VTC, ou encore croisières) ou ayant un hébergement confiné à risque (travailleurs migrants, site de construction...).

La liste est complétée par les personnes âgées ou malades (environ 23 millions de personnes) et celles en grande précarité (environ 250 000 personnes).

Vaccin contre le coronavirus : négociation de contrats de réservation

En partenariat avec l’Europe, le gouvernement français négocie ainsi des contrats de réservation de vaccins. Problème, leurs caractéristiques sont encore inconnues : transmission, nombre d’injections nécessaires, efficacité…

Malgré ce flou, "on s'attend à avoir plusieurs dizaines de millions de doses de vaccins (potentiellement correspondant à 2 à 5 produits différents) disponibles entre le dernier trimestre de l'année 2020 et le premier trimestre de 2021, qui pourraient être déployées s'il survient une seconde vague de Covid-19", détaillent les experts dans leurs avis.

Quid du caractère obligatoire du futur vaccin ?

Crise sanitaire : la vaccination ne sera pas obligatoire

D’après les scientifiques, il est "impératif de se donner le temps nécessaire à une évaluation rigoureuse" de l'efficacité et de la sécurité des potentiels vaccins "avant leur utilisation à grande échelle".

En fonction de la nature du ou des vaccins disponibles, c’est au gouvernement que revient la décision de "qui vacciner et comment", assurent les spécialistes. Pour éviter un nouvel échec, comme ce fut le cas lors de la vaccination anti-grippale de 2009, il recommande en revanche d’inclure les citoyens à cette préparation.

"Une vaccination obligatoire" est par ailleurs écartée au profit d’une vaccination "organisée".