De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le taux de mortalité en réanimation en France serait de 30% à 40%. Des chiffres étonnants lorsqu’ils sont comparés aux données fournies par le directeur général de la santé, révèle Le Monde. En effet, Jérôme Salomon déclarait lors d’une conférence de presse le 17 avril dernier que ces chiffres étaient de 10% "seulement". Le dimanche 26 avril 2020, 4 682 patients atteints du coronavirus Covid-19 étaient en réanimation. Toutes ces estimations proviennent d’une étude récemment réalisée par le Réseau européen de recherche en ventilation artificielle (REVA), qui s'intéresse aux formes graves de réanimation dans l'Hexagone.
La structure a été créée en 2009, pendant la crise sanitaire de la grippe H1N1. Avec la propagation du coronavirus Covid-19, REVA a pris de l’ampleur et est passé de 70 à environ 200 centres de réanimation auprès desquels il collecte ses données. Les recherches effectuées sont basées sur un peu plus de 1 000 individus et ont permis d’arriver à ce taux de mortalité en centre de réanimation de 30% à 40%. Matthieu Schmidt, un médecin réanimateur à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et coordinateur du REVA, considère ces chiffres comme étant énorme. "Il y a encore des données à analyser en provenance de certains centres pour affiner ce chiffre, mais on sera sur cette tendance, représentative de l'ensemble des réanimations de France", explique-t-il au Monde.
Des résultats inattendus
Il déclare également qu’au lancement de l’étude ni lui, ni ses collègues, ne s’attendaient à de tels résultats : "Avec le H1N1, même avec les formes les plus graves, on était à 25% de mortalité". Le médecin explique que le manque d’espace dans les services de réanimation n’est pas la cause principale de ce taux, mais qu'il s'agirait plutôt du caractère multiple de la maladie. "On n'est pas seulement sur une pneumonie, sur une simple défaillance des organes pulmonaires, mais sur une pathologie grave qui a aussi une grande composante inflammatoire, vasculaire ou qui peut également atteindre les reins", précise-t-il au quotidien du soir. Pour quelles raisons alors, les chiffres communiqués par le gouvernement sont-ils aussi bas ?
Une prise en compte lors d’un instant figé
Ces chiffres seraient en fait représentatifs d’un instant T de collectes de données. Impossible donc de correspondre à une mortalité définitive, indique Ouest France. Jérôme Salomon s’est référé au point épidémiologique de Santé publique France datant du 16 avril dernier. Le document démontre que, sur 2 806 patients présents dans 144 services de réanimation entre le 16 mars et le 12 avril, 291 sont décédés, ce qui correspond à 10,37% de l’échantillon d’individus étudiés. Cependant, à cette époque, seuls 55% des patients avaient été contraints à la ventilation invasive, contre 80 % sur l’intégralité du groupe observé par REVA. Les déclarations du directeur général de la santé ont ainsi été prises comme une sous-estimation, mais les médecins sont en colère.
Le corps médical scandalisé
Plusieurs médecins ont critiqué les propos de Jérôme Salomon, les considérant comme étant hors contexte, d’après Ouest France. "Dix pourcent, c’est complètement hors sol, on véhicule l’image d’une toute-puissance médicale et hospitalière", s’indigne le docteur Yvon Le Flohic, médecin généraliste, chargé du suivi épidémiologique H1N1 en Bretagne en 2009. "On ne peut pas dire : si vous allez en réa, on va vous sauver, ça va aller dans 90 % des cas". Il explique également l’impossibilité de calculer la mortalité sur un lieu et sur un moment : "Il faut le faire sur les personnes, en prenant le parcours des patients, et voir s’ils sont sortis vivants ou pas et ce qu’ils sont devenus". Démarche effectuée par REVA dans le cadre de son étude.