Coronavirus : la France est encore loin de l'immunité collectiveAFP
Selon des estimations de l'Institut Pasteur, 5,7% des Français auront été infectés par le coronavirus d'ici le 11 mai. Un résultat qui fait craindre l'arrivée d'une deuxième vague dès la fin du confinement.
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Faut-il craindre une deuxième vague du Covid-19 en France ? Alors que le gouvernement planche actuellement sur le déconfinement des Français, l’Institut Pasteur dévoile une étude qui fait craindre un retour du nouveau coronavirus dès la levée des restrictions de sorties. Selon des estimations présentées ce mardi 21 avril, seulement 5,7% des Français auront été infectés par le virus le 11 mai prochain. Cela représente environ 3,7 millions de personnes, précise franceinfo.

Coronavirus : la France "très en dessous" de l'immunité collective

Pourquoi ce chiffre est-il important ? Interrogé par le site d’informations, Simon Cauchemez, un des auteurs de l’étude, explique : "Pour que l’immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées". Avec seulement 5,7% des Français touchés, "on est très en dessous", conclut le chercheur en épidémiologie. C’est une conséquence du confinement, dont l’objectif est d’étaler le pic de l’épidémie dans le temps afin de préserver les systèmes de santé. Il ne permet pas d’atteindre l’immunité collective, qui s’éloigne donc un peu plus en France. Comme l’explique Europe 1, les résultats de l’Institut Pasteur sont décevants, alors que Jean-François Delfraissy, président du comité scientifique, estimait il y a quelques jours qu’entre 10 à 12% des Français avaient été infectés par le virus.

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Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec l’agence sanitaire Santé publique France et l’Inserm, se sont basés sur des modélisations mathématiques et statistiques. Ils ont ainsi pu croiser les données sur les décès en France et sur la probabilité de mourir quand on est infecté par le Covid-19. Cité par franceinfo, Simon Cauchemez souligne que "l’intervalle d’incertitude est important, entre 3% et 10%". Mais, ajoute-t-il, "que ce soit 6%, 10% ou même 20%, ça ne change vraiment pas la nature du problème, qui est que dans tous les cas, on sera très loin des 70% dont on aurait besoin pour pouvoir faire une sortie du confinement sans problème". Que signifient ces résultats pour le déconfinement de la population, prévu pour débuter le 11 mai ?

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Déconfinement : "Des mesures doivent être maintenues"

Le niveau d’immunité de la population française est très inférieur à celui attendu pour éviter une seconde vague du virus une fois le confinement levé. Conséquence, "au sortir du confinement, si on veut éviter une deuxième vague importante, des mesures doivent être maintenues", explique Simon Cauchemez, cité par franceinfo. Le déconfinement devrait donc être très progressif en France pour empêcher tout rebond de l’épidémie. Dimanche 19 avril, Edouard Philippe a prévenu les Français que le chemin serait long, affirmant qu’ils ne retrouveront "pas tout de suite et probablement pas avant longtemps" leur "vie d’avant". Quelles pourraient être ces mesures ?

Déconfinement : "Nous allons apprendre à vivre avec ce virus"

Le gouvernement devrait dévoiler son plan de déconfinement avant la fin du mois d'avril, mais certaines pistes ont déjà été évoquées. "Comme nous avons appris à nous battre contre le virus, nous allons apprendre à vivre avec ce virus", a expliqué Edouard Philippe le 19 avril, "car la population n’est pas immunisée". Alors qu’un vaccin et un traitement ne sont pas attendus avant les prochains mois, voire le début de l’année 2021, il faudra continuer à respecter les gestes barrière. Maintenir une distance d’au moins un mètre entre les individus, tousser et éternuer dans son coude, ne pas se serrer la main ni se faire la bise… Ces nouvelles règles vont s’inscrire dans le temps. Les grands rassemblements familiaux et entre amis  vont aussi devoir être limités pendant les deux prochains mois.