La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
La moitié de la population française en danger : tuées parce que femmes
Cette journée du 8 mars célèbre comme chaque année la journée internationale des droits des femmes. Si cette année elle a pour thème à l’international "Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement", chaque édition est l'occasion de (re)mettre (tristement) le doigt sur les inégalités et les dangers qui guettent encore la moitié de la population française. Ces derniers jours, les associations ont notamment pointé du doigt le féminicide.
Ce mot, qui peine encore à se faire une place dans le vocabulaire français, désigne le meurtre ou l’assassinat d’une femme ou d’une fille. "Il permet de souligner le caractère genré d’un crime", explique la sociologue Pauline Delage à Planet. D’abord utilisé par aux Etats-Unis par l’écrivaine et féministe et Diana E. Russell, il a notamment beaucoup circulé en Amérique Latine.
Parmi les arguments avancés par les associations féministes pour une démocratisation de son usage, une meilleure mesure : "Le fait de le caractériser en droit pénal permettrait de rendre plus visible cette réalité-là […] et d'avoir des statistiques plus précises. Le fait d'employer ce terme ferait avancer les professionnels et plus largement l'opinion publique sur cette question", précisait ainsi la sociologue Stéphanie Le Gal-Gorin dans Grazia, évoquant notamment l’affaire Alexia Daval.
En attendant des statistiques judiciaires établies, journalistes et collectifs relèvent chaque jour le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou époux. En France, on en dénombre 30 depuis le début de l’année 2019, a dévoilé l’association Nous Toutes ce week-end. Une femme tous les deux jours.
La moitié de la population française en danger : harcèlement, viol et violences
"Absolument terrifiant" et "inquiétant". Ce sont les mots du directeur général de la fondation Jean-Jaurès en novembre dernier, après que les résultats d’une enquête IFOP ont été rendus publics : 86% des Françaises ont été victimes, une fois au moins, d’agression sexuelle dans la rue. Pis, 60% des femmes de moins de 25 ans avaient été victimes d’un tel comportement dans les douze mois précédents.
"Ce harcèlement c’est un rappel à l’ordre des femmes, pour leur signifier que l’espace public n’est pas pour elles", analyse Pauline Delage. Pour autant, elle reste méfiante quant aux outils récents et notamment la verbalisation du harcèlement de rue mis en place l'an passé. Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité femmes-hommes évoquait le chiffre de 332 amendes pour outrages sexistes. Pour la chercheuse, il y un risque de "territorialisation".
"C’est une manière de différencier les violences qui ont lieu dans la rue de celles qui ont lieu au travail ou dans la sphère privée. Or, c’est dans cette dernière que se déroulent les violences les plus graves." 12% des femmes ont été violées au moins une fois au cours de leur vie, dans les trois quarts des cas par une personne qu’elles connaissaient.
Si les violences dans la rue touchent plutôt les femmes jeunes, explique la chercheuse, les violences conjugales sont présentes dans toutes les catégories socio-professionnelle. "Ce qui va plutôt jouer c’est le rapport à l’emploi, quand on se retrouve par exemple avec une femme précaire avec un homme dans une situation plus stable".
La moitié de la population française menacée de discrimination : le travail, un lieu d’inégalités
Le lieu de travail n’est pas étanche aux enjeux et questionnements qui traversent la société, loin de là. Une étude de l’Association pour l’emploi des cadres parue ce jeudi montre ainsi que dès l’entrée sur le marché du travail, les femmes sont bien moins loties que les hommes. Deux ans après un bac +5, elles touchent ainsi un salaire annuel inférieur de 4000 euros à celui des hommes.
Et cela ne s’arrête pas avec les années qui passent relèvent Marie Allibert, coordinatrice de JUMP21, une association qui promeut l'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie professionnelle, notamment via des formations en entreprise, et contactée par Planet. " L’écart de salaire est un des aspect saillant des inégalités au travail. Tous postes, tous temps de travail, tous types de travail confondu : les hommes gagnent en moyenne 35% en plus que les femmes. A poste, qualification et ancienneté identiques, ils gagnent toujours 9 à 10% en plus".
Si les femmes gagnent moins, c’est aussi un problème de mixité des métiers. Ces dernières se dirigent moins et sont moins orientés vers des domaines rémunérateurs.
"Dans la catégorisation INSEE, il existe 87 métiers différents. Plus de 50% des femmes sont concentrés sur 12 métiers. Contrairement aux hommes qui sont moins limités par les stéréotypes de genre, on retrouve souvent les femmes dans les métiers du soin et du care ", pointe également Marie Allibert. Autant d’élément qui ont un impact sur la vie après le travail relève-t-elle par ailleurs : " Il y a une précarité très importante chez les femmes retraitées ".
Les autres chiffres énoncés par la spécialiste sont du même acabit : 80% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes. Dans les 1000 plus grosses entreprises françaises, seulement 3% sont dirigées par une femme. Sur ce dernier point, le gouvernement a mis en place un index qui oblige les entreprises de plus de 1000 employés à publier une note sur l’égalité salariale. "Ca a le mérite d’exister, c’est une logique positive de vouloir mesurer et évaluer et de sanctionner si besoin. Mais ce n’est pas très exigeant. Le premier critère qui représente 75% peut être validé quand il y a un écart de salaire de 8% entre hommes et femmes. C’est beaucoup selon moi 8%".