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L’expertise en stylométrie, attendue depuis bien longtemps, a enfin été versée au dossier d’instruction dans l’affaire Grégory. Ce procédé, réalisée par un laboratoire suisse plus de 36 ans après la mort du petit Grégory, vise à démasquer le ou les corbeaux ayant rédigé différents courriers anonymes manuscrits, qui ont été adressés aux parents de Grégory. Parmi eux, la lettre de revendication de l'assassinat.
Richesse du vocabulaire, longueur des phrases, mots employés… La stylométrie permet d’analyser les différentes caractéristiques du discours d'une personne. Si cette technique a déjà permis de résoudre plusieurs affaires criminelles aux États-Unis, c’est la toute première fois qu’elle est utilisée dans un dossier judiciaire, en France, rapporte franceinfo.
Affaire Grégory : 24 lettres comparées
Dans leur courrier de mission, les magistrats avaient réclamé aux experts belges de comparer 24 lettres du corbeau avec 11 textes différents octroyés à quatre protagonistes du dossier : Bernard Laroche (l’oncle de Grégory), Christine Jacquot (sa nourrice) et Marcel et Jacqueline Jacob (son grand-oncle et sa grand-tante).
"Parmi les 24 lettres anonymes figurent les trois lettres de menaces reçues avant le crime par la famille Villemin et la lettre de revendication reçue par les parents le lendemain [des faits]", indique le procureur général, Thierry Pocquet du Haut-Jussé, au quotidien 20 minutes.
Objectif : trouver des correspondances entre les courriers anonymes transmis aux Villemin et les écrits plus personnels et signés des suspects potentiels. Voici ce que l’expertise de stylométrie a permis de mettre à jour.
Affaire Grégory : 5 corbeaux différents
Selon l’analyse des experts, qui ont fourni un document très complexe de 178 pages aux magistrats chargés de l’enquête, il y avait "au moins" cinq corbeaux différents. Ils ont empoisonné la vie des Villemin avant que leur petit garçon, ne soit retrouvé pieds et poings liés sur les rives de la Vologne, en 1984. Les enquêteurs pensent ainsi que l’homicide du garçon de 4 ans, commis le 16 octobre 1984, dans les Vosges, a été perpétré par "une équipe".
Qui est en revanche l’auteur de la lettre de revendication du meurtre ?
Affaire Grégory : la grand-tante identifiée
Les "mesures de parallélisme", "variants de nuages", et autres schémas et formules mathématiques ont permis de reconnaitre, avec une "forte probabilité", Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory, comme l’autrice de la lettre de revendication du meurtre. Et ce, grâce à "un style hautement similaire" à celui qu’elle utilisait : "J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas l’argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con."
Les experts jugent "qu’au moins" sept des vingt-quatre courriers comportent sa signature.