De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Réforme des retraites selon Eric Woerth: le compte n'y est pas
Un goût d'inachevéLe choix de 2018 pour équilibrer les comptes laisse dans l'ombre la poursuite des déficits au-delà de cette date alors que le COR prévoyait qu'ils passeraient de 40 milliards à 60 en 2030. D'autre part, la réflexion sur la large réforme qui s'attaquerait enfin à la complexité et aux inégalités du système actuel, génératrices d'incompréhensions et de jalousies n'est pas annoncée.Les prévisions financières sont, quant à elles, empreintes d'une bonne dose d'optimisme.Des éléments positifs qui permettent: - soit d'atténuer les déficits :En premier lieu, il a lieu de noter la décision annoncée de porter en 2018 l'âge minimum de retraite à 62 ans pour les personnes nées en 1956,Le taux de cotisation des fonctionnaires sera aligné en 10 ans sur celui du privé, au rythme d'environ 0,3 % par an.La possibilité pour les fonctionnaires ayant eu trois enfants de partir en retraite après 15 ans de service sera fermée en 2012 pour les personnes n'ayant pas déjà 3 enfants.- soit de compenser des situations particulièresLe dispositif des carrières longues sera maintenu dans son principe et continuera de permettre aux personnes ayant commencé à travailler très tôt de partir en retraite plus tôt. Les personnes présentant un taux d'invalidité au moins égal à 20 % pourront continuer de partir à 60 ans en bénéficiant du taux plein, quelle que soit l'origine de leur état de santé. Il ne faudrait pas que le surcoût de cette mesure incombe aux caisses de retraite.Des insuffisancesL'économie attendue en 2018 du relèvement de l'âge ne couvre qu'à peine la moitié du déficit attendu et ne règle pas le creusement des années suivantes. Les mesures financières annoncées semblent très optimistes, ce qui a conduit Danièle Karniewicz, directrice de la CNAV à considérer qu'il manquait 20 milliardsL'intention de repousser l'âge du taux plein au-delà de 65 ans, au même rythme que le relèvement de l'âge minimum, c'est-à-dire 67 ans en 2018 est de nature à pénaliser les personnes, surtout des femmes, qui ont connu des carrières heurtées et fractionnées.En conclusionIl n'était pas politiquement facile de faire sauter le tabou des 60 ans. Le projet présenté n'est pas "la" grande réforme qui devait marquer le quinquennat. Le colmatage des besoins de financement est fragile, les inégalités demeurent et la complexité est laissée intacte. Il faudra donc plus tard remettre le dossier sur l'établi.