De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Quelques heures, seulement, avant l'annonce la démission du gouvernement d'Edouard Philippe, plusieurs titres de la presse régionale - dont le quotidien La République du Centre - publiaient une interview exclusive d'Emmanuel Macron. Le président de la République y adresse plusieurs félicitations à son ancien Premier ministre, avant de multiplier les annonces. "Ce que nous avons réussi à faire pendant trois ans, avec beaucoup de confiance et de coordination, est inédit, contrairement à ce qui a été écrit", a-t-il notamment déclaré. Avant d'expliquer qu'il lui faudrait prendre un "nouveau chemin".
"Ce sont de nouveaux objectifs d'indépendance, de reconstruction, de réconciliation et de nouvelles méthodes à mettre en oeuvre. Derrière, il y aura une nouvelle équipe", a donc fait savoir le chef de l'Etat qui a depuis nommé Jean Castex à Matignon.
Un tel choix ne sera peut-être pas sans impact sur la réforme des retraites, aussi appelée la mère des réformes, que l'exécutif avait suspendue au cours de la crise sanitaire — pour mieux la déterrer ensuite. Et pour cause ! Comme le rappelle France Info, il s'agit-là de l'un des principaux sujets d'opposition entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe. Plus précisément, c'est sur l'âge-pivot que les deux hommes ont accusé des divergences. Cette mesure, défendue par l'ancien pupille d'Alain Juppé, n'a jamais figuré sur le programme du président de la République. Ce dernier donne d'abord raison à son bras droit, avant de se raviser… et de donner des gages à la CFDT.
Emmanuel Macron va-t-il profiter du remaniement pour se débarrasser de l'âge pivot ?"Je suis ouvert à ce que [la réforme, ndlr] soit transformée", a simplement expliqué Emmanuel Macron, quand il a été questionné au sujet de ce dispositif si contesté. Et lui d'expliquer, ensuite, qu'il n'entend pas abandonner pareil chantier. En revanche, souligne Le Monde, il entend "rouvrir les discussions et souhaite toucher à la durée de cotisation". Ce n'est que l'un des volets de ce que prépare le président de la République… Explications.
Réforme des retraites : ce qu'a annoncé Emmanuel Macron
"La réforme des retraites est-elle à mettre à la poubelle ? Non. Ce serait une erreur", a tout de suite affirmé Emmanuel Macron, qui reconnaît tout de même que "cette réforme ne peut pas être reprise de manière inchangée à la sortie de crise, mais la question du nombre d'années pendant lesquelles nous cotisons demeure posée", rappelle Capital.
Et lui de poursuivre, non sans aborder un sujet plus vaste peut-être que la seule réforme des retraites : "Nous ne pouvons pas être un pays qui veut son indépendance, la reconquête sociale, économique et environnementale et être un des pays où on travaille le moins tout au long de la vie en Europe".
Emmanuel Macron a aussi insisté sur les supposés gagnants du nouveau régime universels. "La deuxième ligne, les livreurs, les caissières" seraient ceux qui ont tout à tirer de son système. Ils constituent, selon lui, "la France perdante" du système de retraite actuel.
Une rentrée « dure » et un équilibre budgétaire à retrouver ?
"La rentrée sera très dure, il faut nous y préparer", a aussi fait savoir le président de la République, qui a donc décidé de fixer "la reconstruction économique, sociale et environnementale" de l'Hexagone comme principal objectif du reste de sa mandature.
Dès lors, il ne paraît pas étonnant que le deuxième volet prévu pour la réforme des retraites soit celui des "équilibres financiers", note encore Capital. "Je demanderai au gouvernement de réengager rapidement une concertation en profondeur, dans un dialogue de responsabilité associant les partenaires sociaux dès l'été sur ce volet", a insisté Emmanuel Macron, estimant qu'il fallait "que tout cela soit mis sur la table".