
Ce vendredi 14 mars, Météo France a placé 30 départements en vigilance pour neige-verglas dont 3 départements en alerte orange. Découvrez-les au sein de notre diaporama.
“Je trouve ça parfaitement injuste”. En 2011, après 43 ans de carrière dont 18 en tant que factrice, Yvette Pittet est incitée par La Poste à prendre sa retraite anticipée. À cette époque, le groupe qui vient de s’ouvrir à la concurrence souhaite faire des économies et se tourne vers l’embauche de salariés privés et d’intérimaires.
“En tant que fonctionnaire et mère de trois enfants, j’avais droit de prendre une retraite anticipée. Mais celle-ci ne se montait qu’à 640 euros, j’ai alors recommencé à travailler”, explique-t-elle au Messager.
Cette habitante de Viuz-en-Sallaz en Haute-Savoie décide alors de recommencer à travailler, d’abord en tant qu’auxiliaire de vie à l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR). Après cinq ans dans ce domaine et une dépression, elle s'inscrit au Centre national d’enseignement à distance pour passer un CAP Petite enfance. “Ça m’a permis de postuler à des postes d’Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) et à partir de 2016, j’ai pu faire des remplacements. J’ai enchaîné les CDD, puis en août 2021, j’ai signé un CDI”, poursuit-elle.
Mais le 14 décembre 2021, Yvette reçoit un premier courrier des Finances publiques l’informant que sa pension est suspendue. Le motif ? Elle n'est pas autorisée à cumuler cet emploi à temps plein avec sa pension de retraite, “alors que c’est autorisé pour un emploi dans le secteur privé, mais je ne connaissais pas cette loi”, explique-t-elle.
Un an plus tard, l’État lui réclame 44 424 euros pour quatre années de retraite perçues “illégalement”. Ses proches dénoncent une sanction incompréhensible : “Elle a travaillé toute sa vie, dont trente ans au service des autres, et aujourd’hui, on lui demande de rembourser 45 000 euros. On trouve cette situation parfaitement injuste”, s’indigne son fils.
“J’ai payé des impôts toute ma vie, j’ai suivi toutes les règles, et aujourd’hui on m’épie comme une personne qui a fait un délit”, confie Yvette.
Elle décide donc de saisir le tribunal administratif, mais son recours est rejeté. “L’avocate nous a dit que c’était déjà bien que le juge prenne le temps de lire le dossier, mais qu’il ne peut pas aller contre la loi”, précise sa belle-fille. Si Yvette doit désormais trouver une solution pour rembourser cette somme, elle souhaite alerter sur cette réglementation encore trop peu connue : “Cette loi, peu de personnes la connaissent. D’autres fonctionnaires sont dans la même situation, il faut que cela se sache”, affirme-t-elle.