De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Dans le contexte actuel de pandémie du Covid-19, il est primordial de respecter les recommandations d’hygiène et de sécurité préconisées, afin d’éviter la propagation du virus et de se protéger de la contamination, ainsi que ses partenaires. Donc si l’un ou les deux sont infectés, considérés comme fragiles, à risque, sont suspectés d’avoir été en contact récemment avec une personne infectée, présentent des symptômes pouvant faire craindre une infection ou tout autre cas qui pourrait faire craindre une transmission du virus… Il est logique d’éviter les contacts physiques, et donc de fait les rapports sexuels charnels durant la période préconisée. Cet article ne s’adresse donc qu’aux couples qui vivent ensemble confinés, sans contacts avec d’autres personnes en dehors de leur foyer et pour lesquels il n’existe aucun risque de contamination par le Covid-19, et qui n’ont pas d’autres contre-indications à des rapports sexuels.
Tous les aspects du quotidien sont bouleversés par le confinement. On ne vit pas cette période de la même manière qu’on vive seul, en couple, en famille ou entre amis. Travail, famille, organisation… Il y a aussi un autre aspect de notre vie qui est chamboulé : notre sexualité. Qu’on soit célibataire ou en couple, notre vie sexuelle est forcément impactée par cette nouvelle organisation, qui remet nos habitudes en question. Comment vivre au mieux sa sexualité pendant le confinement ? Le docteur Albert BARBARO est médecin sexologue à Nice. Il décrypte, pour Planet, les enjeux que le confinement peut avoir sur notre sexualité, qu’on soit en couple… Ou célibataire.
Sexualité et confinement : "L'occasion de partager des moments de sensualité"
Observe-t-on un changement des habitudes des couples avec le confinement ?
Dr Barbaro : Une chose est sûre, quand on est confiné, tout ce qui a trait au couple prend une dimension un peu plus importante. Si le couple fonctionnait bien avant le confinement, il n’y a pas de raisons que ce ne soit plus le cas. S’il y a du dialogue, si on arrive à bien échanger, à entretenir le désir, à mettre en place de petites attentions… Alors il n’y a pas de raisons que cela cesse de fonctionner. A condition tout de même d’un investissement conjoint afin de dynamiser cette sexualité, pour lui éviter de s’enkyster dans la routine et de s’essouffler sur la durée. Les choses ne sont pas toujours faciles lorsque l’on a des enfants, et que l’on est confiné avec eux. Dans ce cas, il faut que le couple puisse se ménager des moments d’intimité sans eux, c’est important.
Quand le couple n’allait pas bien avant, s’il ne fait rien pour réformer les choses, le confinement n’améliorera pas la situation. Souvent celui-ci permet de réaliser que l’on avait mis en place de nombreuses stratégies afin d’éviter de se confronter à l’autre dans cette sexualité. Mais dans ce contexte, elles risquent de ne plus fonctionner. Et le couple va se retrouver confronté à cette difficulté de communication. Or, s’ils le souhaitent, ces couples peuvent faire de ce confinement, une opportunité pour améliorer la situation.
Comment surmonter cette difficulté ?
Dr Barbaro : Pour ces couples, ce peut être l’occasion de réapprendre à communiquer. Attention, quand je dis "réapprendre à communiquer" c’est abandonner les reproches que l’on fait à l’autre, au profit d’une communication de nos propres attentes, nos propres besoins, nos propres désirs, pour permettre à l’autre de les entendre. C’est le moment, aussi, de mettre en place des petites attentions dans le respect des recommandations liées au confinement. Cela va être l’occasion de partager des moments de sensualité. On va prévoir des instants câlins, où l’on va se caresser, se cajoler, proposer un massage, et pourquoi pas faire renaître chez l’autre du désir. D’autant que le confinement nous offre du temps, dont on manque souvent cruellement en temps normal ! Bien sûr tout cela doit se faire dans le respect de l’autre et dans le respect de ce qu’il peut vivre, de ce qu’il peut entendre.
Sexualité et confinement : "Dans le désir, il faut qu'il y ait un peu de manque"
Comment bien communiquer avec l’autre sur ce que l'on souhaite ?
Dr Barbaro : Il y a des subtilités de langage, parler en "je" plutôt qu’en "tu", le "tu" qui accuse, qui reproche et que personne n’aime entendre. Cela n’aboutit jamais à une communication très constructive, ni très productive. Il vaut mieux être dans l’expression de son propre désir en disant par exemple "moi, j’aime bien plutôt ceci, ou cela". Après, libre à l’autre de l’entendre et de l’intégrer ou pas. Mais c’est le moment où jamais de pouvoir avancer, en faisant bouger les limites. Tout en restant à l’écoute de l’autre, afin d’être écologique et de s’arrêter immédiatement si l’on a l’impression que l’un des deux s’agace de la situation.
Le confinement n’est pas forcément le meilleur ami du désir…
Dr Barbaro : Quand on est confiné, il faut que chacun puisse avoir un moment d’intimité pour se retrouver seul avec ses idées, avec ses pensées. C’est important. Et que l’autre respecte ces instants. Il ne faut pas, sans arrêt, être sur le dos de l’autre. Dans le désir, il faut qu’il y ait un peu de manque et, quand on est l’un sur l’autre en permanence, on n’a pas le temps de sentir naître ce besoin. Il faut donc laisser un peu de distance, permettre à chacun de s’isoler, d’avoir un peu d’intimité. Pour mieux se retrouver.
Sexualité et confinement : "Le confinement va modifier les choses"
La consommation de films pornographiques a explosé depuis le début du confinement, tout comme la vente de sextoys.
Dr Barbaro : La pornographie a un effet instantané sur l’excitation et une trop grande consommation peut poser des problèmes. En revanche, de temps en temps elle n’en pose aucun, du moment que sa consommation reste ludique, récréative et raisonnée. En privilégiant une pornographie éthique et respectueuse.
Ce qui est plus intéressant par contre, pendant cette période c’est de faire travailler son imaginaire érotique, avec tout ce qui va être littérature érotique par exemple. Cela peut aussi être utile pour la communication dans le couple, de lire certains livres séparément et d’échanger après dessus.
Pensez-vous que le confinement aura un impact à long terme sur la sexualité des Français ?
Dr Barbaro : J’en suis certain, je ne sais pas trop comment encore, mais c’est indubitable que cela va modifier les choses. C’est un moment qui nous amène à réfléchir sur nous, sur nos comportements et nos relations à l’autre. Et l’analyse de ces modifications sera très intéressante, surtout en fonction de la durée de celui-ci. Car l’impact d’un confinement de quelques semaines, ne sera pas pareil qu’un confinement de plusieurs mois.…