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Les sacs poubelles, détritus et autres cartons s’amoncellent sur les trottoirs, devant les commerces et les immeubles d’habitation, depuis plusieurs jours dans de grandes villes. Suite à l’appel de l’intersyndicale pour "mettre la France à l’arrêt", les éboueurs ne procèdent plus à la collecte des ordures pour marquer leur opposition à la réforme des retraites.
Les services de collecte sont à l’arrêt à Saint Brieuc, Marseille, Nantes, Rennes et au Havre. A Paris, après une dizaine de jours de grève, plus de 7 600 tonnes de déchets s’accumulent dans les rues. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Mardi 14 mars, les éboueurs grévistes de la CGT ont voté la poursuite du mouvement "au moins jusqu'au 20 mars".
La situation a fait la une des journaux à l’international. Les touristes sont déçus, les riverains incommodés mais beaucoup soutiennent aussi le mouvement. "80% des personnes qui appellent nos services pour se plaindre de l’entassement de leurs ordures nous disent tout de même comprendre notre engagement", déclare Mathias Mauduit, secrétaire général adjoint de la CGT 22 (propos rapportés par Le Penthièvre).
Grève des éboueurs : la préfecture de police commence les réquisitions
La nuit du mardi 14 mars, la Mairie de Paris a commencé à faire appel à des sociétés privées pour tenter de désengorger les rues de certains secteurs. Au micro de TF1, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, a déclaré : "On ne casse pas la grève. Nous ne pouvons que gérer des situations d’urgence. Sur 30 000 tonnes [déposées dans les rues en dix jours], nous en avons ramassé 23 000."
Pourtant, le gouvernement accuse Anne Hidalgo, maire de Paris, de soutenir le mouvement au détriment des habitants. "Ce n'est pas la grève des éboueurs qui me pose tellement problème, c'est que c'est Anne Hidalgo qui fait grève elle-même. Elle ne fait rien", a vilipendé Clément Beaune, ministre des Transports, sur France 2.
Le gouvernement a alors décidé, mercredi 15 mars, de faire appel à la préfecture de police de Paris. Sur ordre du ministre de l'Intérieur, des éboueurs grévistes sont réquisitionner pour procéder au ramassage des poubelles. Jeudi 16 mars, la mairie a transmis la liste de 4 000 agents à la préfecture. En cas de refus, les éboueurs concernés s’exposent à six mois d'emprisonnement et une amende de 10 000 euros, d’après Le Figaro.
En mai 1968, les éboueurs s’étaient également joints au mouvement de contestation. A l’époque, d’après La Croix, "9000 tonnes de déchets" encombraient les rues de Paris. A Marseille, l’armée a même été réquisitionnée pour collecter les poubelles, d'après l'INA.
Le mouvement actuel est-il comparable à celui de mai 68 ? Retour en images sur la contestation des éboueurs de ces derniers jours.