De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le "président des petites phrases" fait son grand retour. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé à ne plus s’essayer à ces piques très polémiques qui, parfois, ont pu rythmer sa mandature depuis son arrivée à l’Elysée en 2017. A peine nommé chef de l’Etat, il fait bondir tout ou partie des responsables politiques en affirmant qu’une gare, "c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien", rappelle 20 Minutes. Comment oublier également le fameux "pognon de dingue" ? Cette fois, c’est à propos des Françaises et des Français qui refusent le vaccin que l’ancien ministre de François Hollande a récidivé. Dans le cadre d’une interview accordée aux lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France, il a dit qu’il souhaitait… les "emmerder".
"Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie", a en effet déclaré le président de la République, n’hésitant pas à clarifier de bout en bout sa tactique… peut-être plus politique que sanitaire, ainsi que l’observe le politologue Clément Viktorovitch pour France Info.
Pour autant, il importe de rappeler le contexte dans lequel se place le propos du chef des armées. La France vient en effet de passer la barre symbolique de 2 000 d’incidence, son taux s’élevant à 2 030 cas pour 100 000 habitants, le jeudi 6 janvier 2022. En tout et pour tout 261 481 nouveaux cas de coronavirus Covid-19 ont été diagnostiqués en 24h, rapporte LCI sur son site. C’est une progression de 26% en une semaine. 206 nouveau décès ont été déclarés et 21 169 personnes sont désormais hospitalisées, soit 481 de plus en une journée. Au total, 3 759 reçoivent des soins dits "critiques".
Il veut "emmerder les non-vaccinés" : les propos d’Emmanuel Macron étaient-ils justifiés ?
D’aucuns, parmi les soutiens du président, estiment donc que cet emportement était justifié. "Au fond, il porte une parole que beaucoup de Français partagent", juge ainsi Christophe Castaner, reçu par France Info dans la foulée de la polémique. L’ex-ministre de l’Intérieur persiste et signe : la nation a besoin de ce franc-parler, selon lui. "Tout le monde a compris ce qu’il voulait dire", présente pour sa part Edouard Philippe, qui apprécie l’interrogation que soulève en vérité de telles déclarations. "La question derrière qui est plus intéressante que la polémique et qui va prospérer sur le terme, c'est celle de la vaccination obligatoire", a-t-il affirmé.
Un avis que partage de toute évidence la Haute autorité de santé, puisque selon elle "il faudra envisager" le vaccin obligatoire dès 12 ans, rappelle le quotidien Ouest-France sur son site. D'autres médecins pourtant, parmi lesquels Stéphane Gayet (infectiologue et hygiéniste) portent une toute autre ligne. Plus d'informations à ce propos dans la suite de cet article.
Polémique à propos des non-vaccinés : et si Emmanuel Macron avait raison sur le fond ?
Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé, s’est déjà exprimée à ce propos à plusieurs reprises. En juin 2021, elle expliquait ainsi que son organisme recommande l’obligation vaccinale qu’Emmanuel Macron refuse pour l’heure de mettre en oeuvre. "En fonction de la situation épidémique, en fonction du taux de vaccination qu’on aura atteint, il faudra l’envisager", déclarait-elle. Et de poursuivre : "Ce n’est pas une première".
Cela suffit-il à justifier les propos du président ? Pas nécessairement, estiment certains soignants. Pour Stéphane Gayet, médecin des hôpitaux au CHU de Strasbourg où il exerce en tant qu’infectiologue et hygiéniste, Emmanuel Macron est "alarmiste et culpabilisant". "Il exagère la gravité de la situation et culpabilise les Français en leur faisant croire que c’est peut-être de leur faute. Il faut relativiser", lance-t-il d’entrée de jeu, non sans dresser un bilan moins glorieux de la vaccination anti-Covid.
"Il faut objectivement dresser un constat d’échec. Bien sûr, les vaccins anti-Covid sont de véritables prouesses de technologie. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont très performants aujourd’hui ! En témoigne le nombre de doses qu’ils nécessitent pour fournir une protection somme toute assez limitée, puisqu’elle n’empêche pas tout à fait la transmission de l’épidémie", souligne-t-il."Le principal intérêt de ces vaccins demeure leur capacité à éviter les formes graves voire mortelles. Pour autant, ils sont trop spécialisés puisqu’ils ne s’attaquent qu’à la protéine S de la souche initiale du virus et leur voie d’injection ne permet pas le développement d’anticorps muqueux, utiles à l’immunité des malades", assène-t-il encore.
Force est de constater, ceci étant, que la réduction des formes graves du virus permet - théoriquement, au moins ! - de désengorger les services hospitaliers français. Il s’agit alors de "réduire la charge virale", comme l’explique Futura Sciences sur la base d’une étude du professeur britannique Richard Bailey. D’aucuns vont même jusqu’à penser que 2022 pourrait être la dernière année du Covid-19…
La fin du coronavirus est-elle proche ?
La fin du coronavirus Covid-19 en 2022, estime pour sa part Stéphane Gayet, est probable. Du moins, au sens où l’on l’entend aujourd’hui. Ceci étant, le médecin des hôpitaux estime qu’il ne faut pas grossir la responsabilité des vaccins dans cette affaire.
"Je pense que c’est bien davantage grâce au variant Omicron que la population va s’immuniser contre le virus. Il s’agit d’une souche virale pleine et entière, qui provoque essentiellement des formes bénignes et ne nécessite la plupart du temps pas d’hospitalisation. Elle participera donc forcément à l’obtention de l’immunité collective", juge l’infectiologue, pour qui le virus est de toute façon sur le déclin depuis un moment.
"Bien sûr, des gens vont mourir d’Omicron, qui est en fait un recombinant plutôt qu’un variant. Cela signifie qu’il n’est pas la conséquence d’une mutation du virus, mais bien d’un réarrangement par combinaison de plusieurs sources. Ceci étant, il demeure très peu pathogène. On pourra en mourir comme on meurt donc de la grippe", estime-t-il encore.