De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le choix du prénom
Elle a longuement hésité entre Fatima, comme sa propre grand-mère, et Marianne, clin d'œil à la France républicaine. C'est finalement Zohra, en hommage à sa maman. La première fille de la ministre de la Justice, née aux environs de 13 heures vendredi 2 janvier, porte le prénom de cette grand-mère maternelle algérienne qu'elle ne connaîtra jamais. Un symbole qui en dit long pour Rachida Dati, deuxième d'une fratrie de 12 enfants qu'elle a aidé à élever dans le HLM de Châlon-sur-Saône où elle a grandi.
Hommage à sa maman
Si elle-même a donné naissance à son premier enfant dans le confort ouaté et ultra médicalisé de la clinique de la Muette, en plein XVIe arrondissement, Rachida Dati n'en a pas oublié pour autant les 18 grossesses de sa mère, pour 12 enfants en vie. Et encore moins le lien si fort qui l'unissait à Fatim-Zohra, disparue en 2001 sans avoir connu l'ascension fulgurante de sa fille.
"Quand ma grand-mère est morte, je n'étais pas capable d'appréhender la peine de ma mère, a confié la ministre au journaliste Claude Askolovitch dans un livre d'entretiens. J'ai su ensuite, quand elle est partie. Quand on me l'a prise. On ne guérit pas de ces choses-là."
La visite de son père
Le ballet des visiteurs qui se succèdent depuis le week-end dernier au chevet de la ministre et de sa petite fille, qui dort dans son berceau de plexiglas, ne pourra pas combler cette absence de la mère de Rachida Dati.
Son père, digne et pudique, a été l'un des premiers à se rendre à son chevet, vendredi soir. Ce n'est pas la première fois que Mbark Dati est grand-père.
Mais pour cet ancien maçon devenu ouvrier chez Saint-Gobain, l'émotion est venue s'ajouter à la fierté. Sa petite Rachida, ministre et maman, il n'aurait même pas osé en rêver. Autour de lui, les petites sœurs de la ministre ont accouru à leur tour.
Le défilé des soeurs
Sanaa-Amal, l'une des benjamines du clan Dati, étudiante à la Sorbonne, qui vit avec sa grande sœur, est arrivée à la clinique de la Muette, les bras chargés de fleurs et de cadeaux, et y a passé l'après-midi du samedi 3 janvier. Nadia, une autre des sœurs Dati, était là également, ainsi que l'un de ses frères.
Quant à Fatiha, elle a même amené son petit garçon, afin qu'il fasse connaissance avec sa nouvelle cousine !
Entre elles, dans l'intimité des chambres luxueuses de l'établissement médical, les soeurs Dati ont sans doute évoqué leur propre enfance. Quand madame Dati mère, penchée sur sa machine à coudre, chantait "Mamy Blue" ou Joe Dassin en veillant sur sa couvée.
La femme pressée
La nouvelle maman n'est cependant pas du genre à s'épancher trop longuement. Dès le mercredi 7 janvier, elle a assisté au conseil des ministres ! Parmi ses collègues, Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, a été l'un des premiers à la féliciter par un texto souhaitant la "bienvenue à l'étoile du berger" (traduction française de Zohra).
En éternelle femme pressée, Rachida Dati a pris tout le monde de court en accouchant avec 15 jours d'avance. Jusqu'au dernier moment, on l'a vue arpenter les rues de la capitale, le ventre de plus en plus rond mais ne renonçant ni à son élégance ni à ses talons aiguilles.
Un événement d'ordre privé
Le premier jour de l'année 2009, la ministre envisage encore de déjeuner en ville mais son entourage l'en dissuade. Le lendemain, Rachida Dati est à son bureau, et c'est dans sa voiture officielle qu'elle va se rendre directement dans le XVIe. Elle est admise à la clinique de la Muette dans la matinée pour y subir une césarienne et donne naissance à Zohra à l'heure du déjeuner.
S'il n'y a pas eu de déclaration officielle, le porte-parole du ministère Guillaume Didier confirme dès le 3 janvier que "l'enfant et la maman se portent bien.
Il s'agit avant tout d'un événement d'ordre privé, il y a donc la volonté d'une certaine discrétion". Avant de poursuivre : "Elle n'a pas changé d'avis et souhaite être absente peu de temps. Clinique ou pas, elle suit l'actualité du ministère. Il n'y a pas de vacance du pouvoir au ministère de la Justice".
Une semaine de congé
Avant son accouchement, la Garde des Sceaux avait, en effet, surpris en annonçant ne vouloir prendre qu'une semaine de congé de maternité. Ses détracteurs y ont vu une volonté jusqu'au-boutiste d'occuper le terrain à l'heure où la ministre connaît des difficultés.
Chahutée dans les sondages, en délicatesse avec le Président dont elle fut pourtant la "mascotte" durant les premiers mois qui ont suivi son élection, Rachida Dati voudrait présenter le plus rapidement possible son projet de loi pénitentiaire, afin d'échapper aux fourches caudines du remaniement prévu pour ce début d'année.
Dans son entourage, on préfère invoquer une tradition familiale pour expliquer le dynamisme de la jeune maman. "La grossesse n'est pas une maladie, a-t-elle confié avant d'accoucher. Le corps est fait pour cela".
Super maman
Et de citer en exemple au ''Figaro'' une anecdote marquante de son adolescence. "Ma mère se plaignant depuis quelques semaines de maux de ventre, je finis un jour par la convaincre de l'emmener chez le médecin. Et là, quelle surprise ! Le médecin nous annonce qu'elle est enceinte de cinq mois ! Ma mère n'y croyait pas ! "A mon âge !" disait-elle. C'est ainsi qu'est née ma dernière sœur, et toujours sans problème."
Raison de plus, donc, pour ne rien changer à son rythme de vie. D'ailleurs, la maternité, Rachida Dati connaît. Par procuration. N'a-t-elle pas élevé ses 10 frères et sœurs ? "Je les ai installés dans la vie qu'ils ont", aime-t-elle à raconter, gardant la tête haute et serrant les dents quand deux de ses frères rencontrent des démêlés avec la justice, alors même qu'elle vient d'être nommée place Vendôme.
Réveillon chez Andrée Sarkozy
C'est avec ce clan, soudé, que Rachida Dati a passé le réveillon de la Saint-Sylvestre, une semaine après celui de Noël qui a fait couler beaucoup d'encre et relancé les rumeurs les plus folles concernant le nom du père de son enfant.
Le 24 décembre au soir, en effet, nous confirme un proche, après avoir assisté la veille à un ultime conseil des ministres, la future maman s'apprête à passer un réveillon solitaire quand survient l'invitation de "Dadu", Andrée Sarkozy, la mère du président.
Dans son appartement de Neuilly, l'octogénaire, qui apprécie beaucoup la jeune femme ("Rachida, je ris beaucoup avec elle", nous avait-elle confié à son retour de Chine) reçoit ceux de sa tribu qui sont restés dans la capitale pour les fêtes.
Une ultime rumeur...
Tandis que le président et sa femme sont partis en voyage officiel puis privé au Brésil, chez le père de la Première Dame, il y a là Paul Sarkozy, le père du président, et François, le plus jeune des trois frères, pédiatre devenu patron d'une entreprise de consulting médical et pharmaceutique. Ce dernier est, de longue date, un proche de la Garde des Sceaux. Il n'en faut pas plus pour lancer une ultime et folle rumeur, à quelques heures de la naissance de la petite Zohra.
Le propre frère du président, papa du bébé de Rachida Dati ? Les principaux intéressés s'en amusent beaucoup, confie un intime.
Le mystère reste entier
Reste que la question du père, qui a tenu en haleine la presse depuis le mois de septembre, n'est pas près d'être résolue.
En décembre, joueuse, Rachida Dati avait lancé quelques indices, multipliant les petites phrases sibyllines auprès de son entourage ministériel, telles que "Le papa voyage beaucoup", ou encore "J'ai invité le père de mon enfant à dîner".
Malgré le démenti officiel de l'ex Premier ministre espagnol, le nom de José Maria Aznar continue à circuler.
Le mystère reste entier.