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Au commencement, il y a eu les Petits chanteurs d’Asnières. En 1946, la formation musicale d’Ile-de-France (comme l’indiquait son ancien nom) a vu le jour grâce à Jean Amoureux, moniteur d’un camp de vacances à l’époque, qui a eu l’idée de réunir un groupe de garçons autour du chant et de la musique. Une passion qui va perdurer au fil du temps parmi la manécanterie classique.
Né sous le nom de L’Alauda, puis Les Rossignols de Saint-Jean ou encore Les Petits chanteurs de l'Île-de-France (années 1950), le chœur s’est orienté vers un style moderne dès les années 60. Parmi leurs faits d’armes, ils ont signé le générique de la série Poly et enchaîné les succès dans les radio-crochets sur Europe 1 et Radio Luxembourg (RTL), avant de partager la scène avec Nana Mouskouri.
1971 : le succès des Poppys avec Non, non rien n’a changé
Les années 1970 marquent un tournant pour le groupe de Jean Amoureux qui fait la rencontre d’Eddie Barclay. Le célèbre producteur, cherchant à monter un groupe pop d’enfants, est amené vers la chorale asniéroise sur recommandation de François Bernheim et Jacqueline Herrenschmidt. Après sélection, 17 garçons forment les Poppys et s’inscrivent dans la mouvance hippie pour chanter la paix avec la chanson Noël 70.
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Porté par ce premier 45 Tours, les Poppys dévoilent Non, je ne veux pas faire la guerre et squattent les ondes des radios. Il faut attendre l’année suivante pour que le groupe masculin cartonne au hit-parade avec leur hymne Non, non, rien n’a changé. Pour Planet, Daniel Danglard (membre de 1971 à 1973) revient sur les coulisses de leur succès. "J’avais déjà 14 ans, d’ailleurs on finissait le premier album. Le premier 33 Tours est sorti à l’été 1971 et il y a eu des sorties de disques rapprochées".
Grâce à ce tube mythique, les Poppys ont vendu plus d’un million d’exemplaires et décroché leur premier disque d’or. Avec un texte engagé et un morceau aux sonorités pop, leurs paroles ont fait écho dans toute l’Europe et sont encore d’actualité aujourd’hui…
Un ex-membre des Poppys nous raconte ses souvenirs
Durant cette décennie marquée par la guerre Froide, les Poppys ont cumulé les succès à travers plusieurs tubes phares. Les fans chantaient l’amour à l’international avec Love, Lioubov, Amour. Certains déclaraient leur flamme à leur amoureuse dans la cour de récré avec Isabelle je t’aime tandis que d’autres scandaient Des chansons pop à la radio ou devant leur télévision.
Des millions d’admirateurs en France, mais également en Europe ont vécu au rythme de cette folie des boys band (bien avant son apogée dans les années 90). Les télévisions étrangères les réclamaient en Belgique, en Allemagne et même aux Pays-Bas où ils ont décroché un disque d’or pour Non, non, rien n’a changé. Ultime consécration : leurs ventes de disques ont même dépassé celles des Beatles en Hollande à la même époque.
Pour Daniel Danglard, cette période était "quelque chose d’assez exceptionnelle, comme une espèce de tourbillon". Comme leurs passages dans les émissions de variété animées par Guy Lux avec plus de 10-15 millions de téléspectateurs devant leur écran. Pour autant, l’ancien choriste assure avoir vécu ce succès "tout en gardant les pieds sur terre" grâce à son entourage, citant son père et Yvette, la femme du fondateur Jean Amoureux qui a toujours veillé sur les jeunes chanteurs. "On continuait à aller à l’école… on était des gamins normaux".
Si l’aventure Poppys l’a mené à parcourir le monde jusqu’en Italie, à Jersey ou encore au Canada, le sexagénaire avoue avoir été marqué par un triste souvenir historique : la visite d’un camp de concentration pendant une tournée en Allemagne de l’Est. "C’était à côté de Dresde dans le camp de Buchenwald. Le soir-même on chantait en plein air à Dresde devant 4000-5000 personnes et ça nous a plombé l’ambiance. Ça a beaucoup marqué les jeunes et nous aussi les grands", explique le sexagénaire à Planet.
Malgré les changements dans la formation et l’arrivée de la mue à l’adolescence pour les garçons, les Poppys ont publié de nouveaux opus avant de se retirer des projecteurs à l'issue des années 70. Pour autant, les chanteurs d’Asnières ont bien continué à donner de la voix à travers des projets musicaux pour Walt Disney et un conte musical en hommage à ABBA. Ou encore avec de célèbres artistes dans les années 80 comme Enrico Macias, Serge Gainsbourg et Francis Cabrel.
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2021 : le gala annuel pour les 50 ans des Poppys à Asnières
Les années ont passé, mais le répertoire des Poppys perdure toujours chez les Petits chanteurs d’Asnières. Sopranos, altos, ténors et basses-barytons, sans oublier les musiciens… Tous ont été bercés par les chansons apprises sur les bancs de la salle de répétition avec Jean Amoureux avant sa disparition en septembre 2009.
Aujourd’hui dirigés par Christian Germain, ancien choriste et pianiste du groupe asniérois, les Petits chanteurs continuent de perpétuer l’œuvre de leurs aînés. Comme l’explique Tugdual, 17 ans (dont huit ans de chorale à son actif), "c’est le partage autour de la musique. Mon père a beaucoup joué de la musique quand j’étais petit et ça a bercé toute mon enfance". Après avoir découvert les PCA lors d’une prestation devant la mairie de sa commune, il a évolué parmi les sopranos avant de rejoindre l’orchestre comme bassiste, il y a un et demi. Quant au jeune Even (9 ans), il "chantait déjà beaucoup seul dans ma chambre" avant que sa maman ne l’inscrive à la chorale.
Comme eux, leurs copains sont animés par la passion du chant et vivent aux rythmes des activités. Entre les colonies de vacances, les concerts et tournées estivales en France et en Outre-mer, parution d’albums et émissions de télévision (The Voice, 300 chœurs), la jeune génération a même repris leur tube Non, non rien n'a changé dans La France a un incroyable talent en 2015 sur M6.
Un air de nostalgie vous envahit ? Envie de redécouvrir les chants de votre jeunesse entre amis ou en famille ? La chorale des Petits chanteurs d’Asnières fait son retour sur scène en célébrant les 50 ans des Poppys, le samedi 27 et dimanche 28 novembre 2021 au théâtre Armande Béjart à Asnières. L’occasion également de découvrir de nouvelles voix et un répertoire à l’image de ces jeunes talents. De la pop, à la variété française en passant par la musique urbaine, préparez-vous à chanter en chœur et à l’unisson… Sans oublier quelques classiques des Poppys évidemment.
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Malgré la pandémie et deux années sans concerts pour toutes les chorales, il était important pour les jeunes de remonter sur scène pour rendre hommage aux Poppys et à son fondateur. "Ce n’est pas une occasion qui arrive dans chaque groupe, c’est quelque chose d’assez unique et ça a marqué l’histoire des PCA, donc il faut savoir s’en souvenir", reconnait le musicien Tugdual. "J’aime bien les chansons des Poppys, c’est cool de les chanter", sourit Even derrière ses lunettes rondes.
Pour les Poppys de la première heure comme Daniel Danglard, ces concerts seront sous le signe du souvenir, de la fête et de la musique. "C’est important que ce gala redonne du baume au cœur aux gamins qui chantent beaucoup mieux que nous à notre époque", rigole l’ex-choriste devenu maire de La Giettaz en Savoie. Même 50 ans après, "rien n’a changé et tout tout va continuer !"
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