Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Le 15 septembre prochain, les téléspectateurs retrouveront le comédien Arnaud Ducret dans la mini-série Un homme ordinaire sur M6. Cette fiction, inspirée de l'affaire Dupont de Ligonnès, mettra également en scène le personnage d'Anne-Rose, une hackeuse, interprétée par Emilie Dequenne. Planet a recueilli pour vous les confidences de l'un des scénaristes et réalisateurs Pierre Aknine.
- Qu'est-ce qui vous a donné envie de réaliser une mini-série basée sur l'affaire Dupont de Ligonnès ?
C'est une histoire dont l'on parle beaucoup. Je trouvais l'affaire étrange et intéressante. J'avais envie de connaître le type. Un jour j'étais à Bruxelles et j'ai regardé un documentaire qui traitait d'un assassin aux Etats-Unis en 1970 qui s'appelle John List et qui avait tué sa femme et ses enfants. Il y avait beaucoup de similitudes avec De Ligonnès et j'ai trouvé ce point de départ très intéressant. Je me suis dit qu'on allait peut-être explorer l'affaire. C'est comme cela que ça a commencé. Je ne voulais absolument pas faire un copycat mais l'histoire de John List a été le déclic.
C'est aussi la première série sur le sujet. Les gens pensent que ma série est un documentaire alors que non. On ne décrit pas la réalité, on décrit la vérité. Je me suis évidemment arrangée avec des situations. Les dates ne sont pas toujours les mêmes, mais la réalité du personnage telle que nous on la voyait est vraie. L'idée avec cette série c'était de faire quelque chose de glaçant. Il ne fallait pas que cela soit violent, tendancieux. L'idée est qu'à la fin, les gens ne puissent plus parler.
- Dans votre mini-série, l'histoire n'est pas seulement centrée sur cette famille. Un autre personnage a également son importance. Il s'agit de la hackeuse Anna-Rose.
Dans l'affaire Dupont de Ligonnès, la hackeuse est en vérité un hackeur qui s'appelle Christophe. Il a créé une page Facebook quelques heures après l'annonce du 21 avril. Le hackeur, qui est une femme dans notre version, est le but de la série car toute cette famille était extrêmement connectée. Xavier Dupont de Ligonnès allait sur des sites catholiques, il a laissé près de 700 messages en deux ans. Sa femme allait sur des sites et pas que des sites de rencontres. Les enfants étaient aussi très connectés. Il y avait quelque chose à faire autour de cet aspect-là.
- Pour mettre en scène cette mini-série inspirée de l'affaire Dupont de Ligonnès, vous êtes vous basés sur des documents précis ?
Nous avons consulté les rapports de police. Il y a eu beaucoup de gens, comme les journalistes, qui m'ont aidé. Il y a eu également des gens qui n'ont pas voulu parler. J'ai vu une babysitter qui avait peur de parler. Elle avait gardé les enfants de la famille quand ils étaient partis aux Etats-Unis. Certaines personnes craignaient de parler. Ils ne sentaient pas cette affaire. C'est histoire sent quand même la mort. C'est quand même rare, car d'habitude les gens parlent aisément. Au final ce n'était pas extrêmement gênant. Au niveau des membres de la famille, nous n'avons vu absolument personne de la famille de Ligonnès. J'ai vu le frère d'Agnès de Ligonnès qui n'a pas beaucoup parlé mais qui a donné des ambiances et cela c'était très important.
- Avez-vous consulté la famille avant de réaliser la mini-série ?
Les parents ne veulent pas être rencontrés et nous nous n'avons jamais eu le désir non plus. Au début, il était question de faire la série du point de vue de Ligonnès. Cela nous a frôlé l'esprit pendant quelques semaines mais très vite nous nous sommes dit que cela n'était pas tenable. Affectivement, c'était impossible pour moi de faire de son point de vue. Le hackeur, qui est devenu une hackeuse dans la série, est très bien arrivé car cela nous permettait de nous mettre à la place des gens et de pouvoir comprendre cette histoire comme certains ont voulu la comprendre. Juridiquement, il n'y a que Xavier Dupont de Lignonnès qui peut nous attaquer. Avec les parents, nous avons été très light dans notre mini-série. Nous n'avons rien fait de répréhensible qui pourrait justifier un procès.
- Dans quel état d'esprit étiez-vous durant l'écriture du scénario ?
Cela a été complexe. Je l'ai écrit avec une scénariste qui n'est autre que mon épouse Anne Badel. On a commencé à écrire pendant sept/huit mois et ça nous a mis à cran. On était à bout. C'était très porteur d'agressivité. Entre-temps j'ai fait une autre série pour Netflix et puis je suis revenu et j'ai tourné la série après. Il a fallu faire un break.
- Aviez-vous déjà pensé aux acteurs qui allaient incarner les personnages principaux ?
Pas du tout. Je crois que c'est ma fille qui m'a parlé d'Arnaud Ducret. Au début je n'étais pas sûr, c'est un comique. Elle m'a poussé à le rencontrer et il y a eu un flash. Humainement d'abord puis je trouvais qu'il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau.
- Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a quelques mois, une autre affaire a fait scandale. Un homme a été arrêté en Ecosse. Ce dernier avait été suspecté d'être Xavier Dupont de Ligonnès. Quelle a été votre réaction ?
Le premier soir, c'était une horreur. Je me suis dit 's'ils l'ont trouvé, on est mort'. Et si c'est lui, les gens vont avoir peur, lui il va être jugé, enfin c'était très confus. Et je me suis dit 'Si ce n'est pas lui, c'est le plus gros coup de l'année'. Et ça l'a été.
- Avec l'ampleur de ce dernier scandale, pourriez-vous envisager une suite à cette série ?
Non, je ne vois pas quelle suite on pourrait faire. Cela n'aurait, d'après moi, aucun intérêt.