De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les ménages les plus aisés vont devoir prêter leur argent aux Etats dans le besoin. Depuis quelques jours, pour sauver les entreprises de la crise, la France, comme d’autres pays européens, garantit de nombreuses aides et report de charges. Des centaines de milliards d’euros vont ainsi être réquisitionnés pour venir en aide aux sociétés, forcés d’arrêter leur activité.
En France, Bruno Le Maire a annoncé au mocro de RTL ce mardi 17 mars, une aide de "45 milliards d'euros" pour les entreprises et les salariés. S’y ajoutent "300 milliards d'euros de garantie de l’État pour les prêts bancaires en France et 1 000 milliards d'euros de garantie européenne pour les prêts bancaires", a-t-il indiqué.
Ainsi, "les factures d’eau, de gaz ou d’électricité ainsi que les loyers devront être suspendus", a déclaré Emmanuel Macron lors de son allocution, ce lundi 16 mars 2020. Une PME en difficulté n’aura rien à débourser "ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales", a-t-il également précisé. Le chômage partiel, préconisé, sera également pris en charge. Les indépendants pourront quant à eux bénéficier d’une indemnité mensuelle de 1500 euros, a assuré le ministre de l’Economie à la radio.
Une question se pose alors : où cet argent va-t-il être puisé ?
Coronavirus : vers une augmentation du taux d’épargne
Les prochaines semaines de confinement vont très probablement engendrer une augmentation du taux d’épargne. C’est pourquoi, comme le note Le Figaro, les Etats ne paraissent pas inquiets face à leur capacité de financement. Ils ont en effet pour idée de s’endetter auprès des foyers disposant de grandes liquidités, puisqu’en Europe, l’épargne dépasse amplement l’investissement.
Crise économique : comme en 2008, l’Etat français pourrait se tourner vers les épargnants
"Lors de la crise de 2008, l’endettement de l’État français a augmenté de 30%", rappelle Xavier Ragot, président de l’OFCE, dans les colonnes du Figrao. "L’État s’était massivement tourné vers les épargnants, ce qui aurait logiquement dû provoquer une augmentation des taux d’intérêt. Il n’en a rien été, car l’épargne croît aujourd’hui plus vite que l’endettement des États."
Si la crise actuelle va aussi engendrer une élévation de l’endettement public, les proportions seront moindres (5% environ à moyen terme), détaille le quotidien économique.
Conséquence, les épargnants n’auront pas d’autres choix que de financer l’Etat.
Coronavirus : Trois niveaux de financement
En raison de la forte volatilité des marchés, ces flux de capitaux devraient être orientés vers la dette publique. "Au final, ce sont donc les ménages, dont les revenus sont assurés par l’État, qui vont financer ce même État", résume le président de l’OFCE. "Cela fonctionnera bien ainsi pour la plupart des États, ce qui explique le risque réel qu’en Europe chaque pays estime qu’il peut répondre seul au choc du coronavirus. Or, nous avons besoin d’une coordination européenne pour assurer la pérennité du financement de tous les États."
Si l’Allemagne et la France devraient pouvoir y faire face, l’Italie, sans intervention de la BCE, risque d’être dans une situation fort préoccupante. Sa dette avant la crise était en effet déjà supérieure à 130% de son PIB.