Obsèques : pourquoi les Français préfèrent la crémationabacapress
Selon l'institut de sondage Ipsos, 52% des Français préfèreraient désormais la crémation à la traditionnelle inhumation pour leurs obsèques. Planet.fr s'est penché sur les raisons de cette évolution avec la sociologue Gaëlle Clavandier, auteure du livre "Sociologie de la mort, vivre et mourir dans la société contemporaine".

© abacapressMoins chère qu'un cercueil, plus écologique, la crémation est de plus en plus envisagée par les Français pour leurs propres obsèques. Cette préférence est liée aussi aux pratiques religieuses. Les athées ou non croyants sont 67% à opter pour la crémation. Mais chez les croyants aussi cette pratique progresse. Ils sont 41% à envisager cette technique funéraire. 

En revanche pour un proche, l'inhumation reste privilégiée, même si le choix de la crémation progresse (47% des Français l'envisagent). Il est en effet plus douloureux lorsqu'il s'agit d'un être cher de penser à la disparition radicale de son corps que lorsqu'il s'agit du sien.

Planet.fr. A quoi est due la progression de la crémation ?Gaëlle Clavandier.  La première raison est liée au déclin de l’emprise religieuse, et plus particulièrement le catholicisme pour la France. D’autre part, la crémation n’est plus vécue comme un tabou mais comme un choix personnel assumé par la personne. Les familles respectent généralement ce choix et peuvent en parler librement. C’est plus la question de la destination des cendres du défunt, si aucun souhait n’a été émis de sa part, qui peut parfois poser problème… Peut-on dater l’origine de cette pratique ?On trouve des traces de crémation dans le monde entier depuis l’époque du néolithique.  A partir du IIe et IIIe siècle, en France, la religion va prendre le dessus et faire disparaître cette pratique. Elle reviendra sur le devant de la scène à partir de 1887, avec la loi sur la liberté des funérailles mais restera "anecdotique" ; puis en 1963, avec la levée de l’interdiction de l’église catholique, mais de manière très progressive. En 1980, on ne comptait que 1% de crémation sur notre territoire.

Qu’est-ce qui motive les personnes à faire ce choix ?Plusieurs choses s’entrecroisent selon les personnes : le progrès technique et matériel, l’écologie, le fait de rendre la terre aux vivants (en diminuant l’espace des cimetières), le prix, la maîtrise de son corps jusqu’au bout, la peur d’être enterré ou mangé par les vers, l’imaginaire de la purification par le feu…

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