De quoi sont-ils morts ? Le collyre de Tennessee Williamsabacapress
L'auteur d'un Tramway nommé désir et de la Chatte sur un toit brûlant a trouvé une mort idiote dans un hôtel new-yorkais devenu "cultissime". 

© abacapressLorsqu’ils pénètrent dans la suite "Sunset" de l’hôtel Elysée, près de Park Avenue, où l’auteur américain vit depuis une quinzaine d’années, les flics new-yorkais font une découverte macabre. Celle du corps de Tennessee Williams, inanimé, sur son lit, le visage violacé.

Officiellement en tout cas, ce ne sont ni l’alcool, ni la drogue qui ont causé sa mort mais ses yeux : il aurait succombé par étouffement après avoir avalé par inadvertance le bouchon d'un tube de collyre qu’il tentait de déboucher avec les dents. 

Un auteur traumatisé, boudé par la critiqueNous sommes en 1983. Cela fait belle lurette que la vie de l’écrivain homosexuel, traumatisé par la lobotomie qu’a subie sa sœur, puis par la mort de Frank Merlo, son compagnon, a basculé dans une dépression dont il n'est jamais parvenu à s’extirper, hormis sur de courtes périodes, durant ses séjours en Italie. "Si le Créateur n'avait pas tout ordonné pour le mieux, du moins avait-il accordé un don inestimable aux animaux, en les privant de la faculté inquiétante de réfléchir sur l'avenir", écrit-il dans le Boxeur manchot.

L’avenir, l’écrivain le voit en noir depuis que la critique a boudé plusieurs de ses pièces dans les années 70. Du coup, les antidépresseurs, la drogue et l'alcool sont venus combler la solitude de l’écrivain, irascible et qui s’est brouillé avec la plupart de ses amis.

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"Ainsi vivait Tennesse, Le coeur en fièvre et le corps démoli, Avec cette formidable envie de vie, Ce rêve en nous c'était son cri à lui », a notamment chanté Johnny Halliday. On ne saurait écrire de meilleure épitaphe.