De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Le sujet de la réforme des retraites fait l'objet de plusieurs notes depuis quelques semaines", lâche un "conseiller de l'exécutif", interrogé par l'hebdomadaire spécialisé en économie Challenges. Il révèle combien la "mère des réformes" obsède aussi bien l'Elysée que Matignon. Jean Castex, le nouveau Premier ministre, n'en avait d'ailleurs pas fait un secret. En juillet 2020, il estimait déjà ne plus avoir de temps à perdre, rappelle France Info, et avait alors reçu les partenaires sociaux pour régler la question "à court terme". Il souhaitait alors arrêter un calendrier, ainsi que la méthode, avec pour objectif de prendre des décisions "cohérentes et responsables". Depuis, l'ancien maire de Prade a mis de l'eau dans son vin. En témoigne le report du projet.
"On se demande ce qu'on peut sauver des anciens projets de loi, si le sujet financier doit être remis sur la table et si Emmanuel Macron peut se représenter devant les Français en 2022 sans avoir avancé sur chantier", s'interroge encore le conseiller de Challenges. C'est que la situation pourrait rester bloquée longtemps…
Un nouveau rapport du Conseil d'orientation des retraites pour pouvoir avancer ?
Soucieux de reprendre les négociations - ou, au moins, les concertations - avec les partenaires sociaux, le Premier ministre a approché le Conseil d'orientation des retraites (Cor) pour lui ordonner une nouvelle expertise au sujet de l'état financier des différents régimes de retraites. Le dernier date de novembre 2019, soit bien avant l'arrivée de la coronavirus Covid-19. "La situation s'est dégradée, la crise sanitaire et le confinement ayant provoqué une crise économique majeure", a d'ailleurs noté le Premier ministre, qui veut pouvoir réaliser un "premier point d'étape fin septembre. Pour l'heure, le Cor table sur un déficit d'environ 30 milliards d'euros en 2020. "Un record historique", commente Challenges.
Réforme des retraites : qu'a promis Jean Castex ?
Si les concertations ont jusqu'à présent été repoussées, Jean Castex entend bien reprendre. Il s'y est engagé, par écrit, indique Challenges. "La réforme des retraites, dont les travaux ont été suspendus par le président de la République le 16 mars dernier compte tenu de la crise sanitaire, sera poursuivie car nous devons construire pour les futures générations un système plus lisible, plus juste et plus équitable", a-t-il notamment affirmé.
Différence majeure avec la réforme telle qu'envisagée par Edouard Philippe ? Jean Castex ne compte pas, a priori, faire d'une pierre deux coups. La réforme visant à la création du régime universel ne visera donc pas à la résorption des déficits, note le journal économique. Ce qui n'exclut pas une future réforme à l'avenir…
Réforme des retraites : des problèmes structurels et des problèmes conjoncturels
Déjà avant la crise sanitaire engendrée par l'épidémie de coronavirus Covid-19 - et celle sociale qu'elle a, mécaniquement, créé -, la situation du système de solidarités intergénérationnelles français était préoccupante. En effet, rappelle Challenges, le Conseil d'orientation des retraites s'inquiétait déjà du déficit des régimes de retraites il y a quelques mois. A l'époque, il tablait sur un déséquilibre compris entre 8 et 17 milliards d'euros.
Jean Castex, de son côté, a été on ne peut plus clair : dans ce nouveau rapport, il attend du Cor qu'il distingue tout ce qui relève de la baisse des cotisations sociales liées à la crise sanitaire - les éléments conjoncturels, donc - du reste - les soucis structurels, donc.