La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
Certains parlent de bonnes nouvelles ; d'autres y lisent un signe inquiétant : le Conseil d'Etat vient de suspendre, ce jeudi 15 octobre 2020, les dispositions du décret du 29 août dernier, relatif au chômage partiel. Depuis le 1er septembre de la même année, il limitait considérablement les critères de vulnérabilités permettant de se rendre éligible au dispositif, et donc de bénéficier d'un soutien officiel en la matière.
Initialement, au plus fort de la première vague, l'exécutif avait prévu un panel de onze situations de vulnérabilité nécessitant la mise au chômage partiel d'un salarié ne pouvant pas télétravailler. Le décret a supprimé 7 de ces critères, restreignant donc la liste officielle à quatre unique situations, indique le journal spécialisé en économie Dossier Familial.
"Le gouvernement n'a pas suffisamment justifié, pendant l'instruction, de la cohérence des nouveaux critères choisis, notamment le fait que le diabète ou l'obésité n'ont été retenus que lorsqu'ils sont associés chez une personne âgée de plus de 65 ans", attaque le Conseil d'Etat dans son communiqué, avant de poursuivre : "En l'absence d'une nouvelle décision du Premier ministre, les critères retenus par le précédent décret du 5 mai 2020 s'appliquent à nouveau".
Cette nouvelle rassurera certainement les salariés fragiles qui craignent pour leur santé. Pour autant, elle inquiétera peut-être aussi les mêmes qui pensent à leur retraite…
Le chômage a-t-il un impact sur le calcul de la retraite ?
"Les personnes au chômage ou qui ont peur de l'être sont souvent inquiètes car elles pensent qu'en plus de perdre du pouvoir d'achat immédiat leur future retraite en pâtira", rappelle notamment Dominique Prévert, associé chez Optimaretraite et expert en la matière, dans les colonnes du Monde. Pourtant, en pratique, assure-t-il, il n'y a pas à s'inquiéter. Du moins, pas en temps normal. "Très souvent, une période de chômage n'impacte qu'à la marge la pension", déclare-t-il.
"Pour le régime de base, cinquante jours de chômage donnent droit à un trimestre (jusqu'à quatre par an) : aucun préjudice, donc, par rapport aux quatre trimestres qu'aurait rapportés un an de travail", écrit l'expert, qui souligne tout de même un réel manque à gagner… relatif au calcul du salaire moyen des vingt-cinq meilleures années. "L'impact sera marginal", promet-il tout de même.
Du moins… pour un chômage "normal". Ce qui, en l'occurrence, n'est pas le cas.
Quel sera l'impact du chômage partiel sur votre future pension ?
L'épidémie de coronavirus CoVid-19 n'a rien de normal. Le chômage, s'il est partiel ou s'il n'est pas indemnisé, peuvent "avoir de réels effets négatifs", alerte l'expert.
Fort heureusement, c'est un état de fait que semble avoir bien compris l'exécutif. Déjà en mai 2020, le gouvernement - alors dirigé par Edouard Philippe, aujourd'hui maire du Havre - avait envisagé un dispositif, comme le rappelle Capital.
C'est pourquoi Muriel Pénicaud, ministre du Travail à l'époque, proposait ni plus ni moins que d'intégrer le chômage partiel au calcul de la retraite. Le mercredi 6 mai, elle annonçait d'ailleurs qu'elle comptait présenter "une disposition qui permettra l'acquisition des droits à la retraite de base pendant la période d'activité", dès le lendemain en Conseil des ministres.
"Nous sommes dans une situation exceptionnelle avec un chômage partiel massif, inédit et qui aujourd'hui va durer ou dure de façon assez prolongée dans certains secteurs", a-t-elle ensuite fait valoir. Vous pouvez donc dormir sur vos deux oreilles.
La CoVid fragilise le système des retraites
Après un plan de relance dont le coût total est chiffré à 100 milliards d'euros, ce n'est un secret pour personne : l'épidémie de coronavirus CoVid-19 coûte cher à la France. Déjà avant cette dernière initiative, l'Etat avait - sur décision d'Emmanuel Macron - engagé des milliards et des milliards d'euros pour préserver l'économie française.
D'aucuns, au moment de la première vague, s'interrogeaient alors sur la capacité de l'Etat à financer les retraites. Fort heureusement, il existe des mécanismes pour pallier les crises de cet ordre...