De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Pour comprendre que quelque chose a de la valeur, il faut l’attendre, le désirer, explique Florence Millot, psychologue pour enfants. Quand un enfant veut absolument un jouet, il ne faut pas le lui offrir tout de suite mais lui expliquer qu’il doit le mériter et fournir des efforts pour l’avoir. Il peut s’agir de petits services rendus à la maison pendant une période donnée". L’idéal est d’adopter ces réflexes dès le plus jeune âge - aux alentours de quatre ans - pour que l’enfant intègre ces notions qui lui serviront toute sa vie. Le premier objectif est qu’il comprenne la valeur des choses et l’investissement nécessaire pour les obtenir. Dans la même optique, certains parents optent pour d’autres méthodes, comme le système des images : pour avoir un cadeau, l’enfant, son père et sa mère fixent un nombre d’images à obtenir. Une bonne action ou un bon comportement donne droit à une image, une bêtise ou une mauvaise attitude en retire une. Quand le compte y est, le cadeau est offert. Un moyen ludique d’enseigner qu’il faut du temps et des efforts pour obtenir ce que l’on veut. "Qu’il s’agisse des parents ou de l’entourage, il ne faut pas offrir trop de cadeaux, c’est contre-productif, poursuit Florence Millot. Dès le plus jeune âge, il faut surtout souligner l’importance des moments partagés avec la famille ou les amis, bien plus que la matérialité. C’est une valeur cruciale pour la suite".
Rapport à l’argent : allier l’expérience au dialogue
Le rapport à l’argent commence généralement tôt, vers six ans, avec de petites expériences comme aller seul à la boulangerie. Lors de cette "mission", les parents donnent quelques pièces à leur chérubin pour acheter du pain. C’est un apprentissage de l’autonomie mais aussi de la valeur monétaire des choses : il se rend compte qu’avec tant de pièces il peut avoir telle quantité de baguettes. D’autre part, même quand les adultes font des courses, il ne faut pas hésiter à impliquer l’enfant aux dépenses du quotidien en lui faisant regarder les prix et en lui expliquant pourquoi il y a des différences. Lors de sessions plus ludiques, comme du shopping, il faut aussi lui dire pourquoi on décide ou non de s’offrir quelque chose. Dans le premier cas, mettre en avant que c’est le fruit de son travail, qu’il est important de se faire plaisir. Dans le second cas, que l’on trouve l’objet très beau mais cher, qu’il faut que ce soit pour une occasion, qu’il se mérite, etc. En effet, pour compléter toutes ces expériences, le dialogue est primordial. Pendant l’enfance, les parents doivent apprendre à leur petit ce qu’est l’argent, comment on le gagne et à quoi il sert.
Donner de l’argent de poche quand l’enfant est prêt
La petite souris des dents de lait ou la monnaie au retour de la boulangerie sont les premiers gains des enfants. Ensuite, quand les parents sentent que c’est le bon moment - généralement vers huit ou dix ans - ils peuvent commencer à lui donner de l’argent de poche. Le mieux est de le faire progressivement. Commencer, par exemple, avec une somme hebdomadaire destinée au goûter. Là aussi, il faut discuter et aiguiller l’écolier dans sa nouvelle liberté : lui expliquer qu’avec cette somme, il peut soit s’acheter tous les jours le même goûter, soit en acheter un moins cher du lundi ou mercredi puis un plus cher les jeudi et vendredi, ou encore acheter des goûters moins chers tous les jours pour économiser. "En psychologie, on dit qu'il y a des natures : soit dépensier, soit économe, explique Florence Millot. Ce sont des traits de personnalités et il est important de bien cerner si son enfant tend plutôt vers l’un ou vers l’autre". Cette expérience de l’argent donné pour les goûters aguillera les parents car certains enfants n’auront plus rien au bout de deux jours quand d’autres rempliront leur tirelire ! "Si le jeune est plutôt dépensier, il faut le responsabiliser, l’accompagner par le dialogue et surtout ne pas craquer en lui donnant de l’argent supplémentaire, insiste Florence Millot. En revanche, si l’enfant est économe, il faut travailler sur la notion plaisir et l’importance de prendre soin de soi".
"C’est dur de gagner de l’argent et facile de le dépenser"
À l’adolescence - et quand les premières règles sont bien assimilées - on peut progressivement augmenter l’argent de poche. "Il n’y a pas vraiment de règles sur le montant ou l’âge auquel donner plus, c’est en fonction de l’individu, souligne Florence Millot. Les seuls conseils sont de procéder par étapes, de ne pas lui donner une somme qui équivaut à un objet dont il a envie car sinon il pourra l’avoir trop facilement et, peut-être, de donner la somme fixée pour tout le mois et non pas à la semaine, car cela forcera le jeune à prévoir son budget". La notion d’achat va avec celle de propriété. Là encore, il faut parler avec l’adolescent de ce qu’implique la possession, c’est-à-dire en prendre soin, ne pas trop l’exposer, la sécuriser, etc. Dernière étape pour avoir un peu d’argent : les petits boulots ! Restauration, baby-sitting, ménage, distribution de tracts… Tous aident les adolescents à prendre conscience du réel, de la dureté du monde du travail mais aussi à avoir confiance en eux, à s’affirmer et améliorer leur capacité d’adaptation. "Ils découvrent que c’est dur de gagner de l’argent et facile de le dépenser, ça les responsabilise, développe Florence Millot. C’est important qu’ils aient cette expérience".
Ouverture d’un compte bancaire pour un mineur
Quand l’adolescent grandit, les parents doivent aborder un autre sujet : l’argent virtuel. Pour l’expliquer, ils peuvent profiter des premiers salaires obtenus grâce aux petits boulots pour lui ouverture compte bancaire pour un mineur. Ma French Bank a par exemple créé le compte WeStart - avec son application et la carte VISA internationale - dédiés aux adolescents. Dessus, le jeune pourra gérer son compte seul - des tutoriels sont prévus à cet effet - et sans dommage car il ne peut pas être à découvert. En effet, l’aspect immatériel de l’argent virtuel peut inciter les adolescents à dépenser. Il faut donc attendre le bon moment pour passer à cette dernière étape et, sans que cela ne devienne une obsession, regarder de temps en temps les relevés bancaires pour vérifier que les notions apprises plus jeunes restent bien intégrées avec cette nouvelle indépendance !