De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Qu’est-il arrivé à Céline Giboire ? Cette question, ses proches se la posent sans cesse depuis le 28 février 2012. Ce jour-là, le corps de l’adolescente de 16 ans est retrouvé sans vie au pied d’une falaise, sur une plage de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). La veille, Céline, étudiante au lycée Jeanne d’Arc de Rennes et résidant à l’internat, s’était évaporée après une dispute avec des camarades de classe.
Mais sa famille refuse de croire à un suicide. Et les éléments de l’enquête semblent leur donner raison.
La première autopsie de Céline, en 2012, conclut à une mort par noyade. La jeune fille aurait chuté sur près de 16 mètres avant de se retrouver dans l’eau. Son corps présente de nombreuses fractures. Mais une deuxième analyse, plus poussée, fait état de traces pouvant laisser penser que l’adolescente a été agressée sexuellement.
Le 9 mars 2012, une enquête pour « viol » et « homicide volontaire » est ouverte par le parquet de Rennes. Un appel à témoins est lancé. Mais rien ne se passe. L’enquête piétine, et la famille de Céline demeure dans l’ignorance.
Ils font alors appel à un enquêteur privé, Thierry Lezeau, ancien gendarme, qui va véritablement éplucher l’affaire, à la recherche d’éléments troublants. Ses conclusions sont sans appel. Pour Thierry Lezeau, Céline a été agressée.
L’inaction des enquêteurs
En effet, l’adolescente a été retrouvée à 32 mètres du point d’impact de sa chute, à demi immergée dans l’eau. Son corps était brisé, hormis son bras droit. Rien n’explique donc comment la jeune femme, en incapacité physique après sa chute, a pu se retrouver dans l’eau, à plusieurs encablures, où elle se serait donc noyée.
Plus curieux encore, les chaussures de Céline seront retrouvées à Paramé, une ville voisine, et ses papiers à quelques centaines de mètres de son cadavre, dans un parc de la ville, sauf sa carte d’identité, qui n’a jamais été retrouvée.
Thierry Lezeau a également pointé du doigt l’inaction des enquêteurs, qui ont oublié d’analyser plusieurs scellés de l’affaire, notamment ces taches de sang, prélevées près de la dépouille de Céline.
Pour les proches de Céline, il y a une autre incohérence de taille. Que faisait la jeune fille à Saint-Malo, à plus d’une heure de route de son internat de Rennes ? Et surtout, que s’est-il passé entre le moment où elle a quitté son établissement, à midi, et celui où son corps est retrouvé par des passants, le lendemain matin ?
Des scellés détruits
En janvier 2020, après presque 8 ans d’une attente insupportable, la famille de Céline apprend l’impensable. En effectuant une demande d’analyse toxicologique auprès du procureur de la République, afin de savoir si l’adolescente était sous l’influence d’alcool ou de drogue au moment de sa disparition, ils se voient notifier un refus, sous prétexte que le scellé rendant les expertises possibles, à savoir des mèches de cheveux appartenant à Céline, a été détruit, en 2018, sur autorisation de la justice.
Scandalisés, ils décident d’assigner l’Etat en justice pour « faute lourde ». Jusqu’au bout, les proches de Céline Giboire ont l’impression que personne ne les prend au sérieux. Et que personne ne cherche vraiment à savoir ce qu’il est arrivé à la jeune fille.
L'affaire serait-elle maudite ?
Un témoignage pourrait relancer l'affaire
Dernièrement, l'enquêteur de la famille, Thierry Mazeau a reçu un courrier anonyme plus que déroutant, qui pourrait bien relancer l’affaire. Dans une lettre, un individu nomme spécifiquement un suspect, et affirme que la justice devrait analyser sa voiture. Ce suspect fume des cigarettes Marlboro, selon le mystérieux informateur. Or, des mégots de Marlboro avaient bien été retrouvés, en même temps que les papiers de Céline, sur les bancs du parc des Corbières, à Saint-Malo.
Aujourd’hui, la famille de Céline espère que la justice va s’intéresser de plus près à cette piste. Ils veulent garder l’espoir qu’un jour, on retrouve le coupable du sort de l’adolescente. Dix ans plus, ses deux sœurs, dont sa jumelle, son frère et ses parents, agriculteurs, tentent, tant bien que mal, de continuer à vivre sans elle.
Dernièrement, ils ont dû accuser un nouveau coup dur. La mairie de Saint-Malo a refusé d’apposer une plaque souvenir dans le parc des Corbières, où Céline aurait passé ses derniers instants.