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Grands-parents © Coust Laurent/ABACAabacapress
D'après les informations du Parisien, des écoutes téléphoniques auraient participé aux motivations des enquêteurs de placer en garde à vue les grands-parents du petit Émile et deux de leurs fils. Présumés innocents, ils sont pour l'instant interrogés pour un éventuel homicide volontaire mais aussi pour recel de cadavre. Que nous apprennent ces écoutes ?
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Coup de tonnerre. Ce matin, un peu après 6 heures, les gendarmes de la section de recherches de Marseille sont intervenus à La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), au domicile des grands-parents maternels d'Émile, disparu le 8 juillet 2023 à l'âge de 2 ans et demi. Sur commission rogatoire, ces derniers, Philippe et Anne Vedovini, ont été placés en garde à vue, ainsi que deux de leurs fils. Pésumés innocents, ils sont toutefois suspectés d'homicide volontaire et de recel de cadavre à l'encontre du petit garçon.

Le département de la communication de la gendarmerie que nous avons contacté a précisé que, "comme l'indique la loi, cette garde à vue de 24 heures pourra être prolongée, ne dépassant pas 48 heures." 

Des écoutes téléphoniques révèlent des tensions familiales

Après les rebondissement des derniers mois (découverte des restes du corps) et des dernières semaines (saisie d'une jardinière présentant des traces de sang, qui n'aurait finalement pas de lien avec la garde à vue), Le Parisien révèle avoir eu accès à des informations concernant des écoutes téléphoniques réalisées par les enquêteurs. Celles-ci auraient mis au jour des "dissensions" entre les parents d'Émile et les deux grands-parents.

La famille, décrite comme très pieuse, apparue soudée depuis l'évènement, ne le serait donc pas tant que ça. De plus, Philippe Vedovini, le "patriarche", un kinésithérapeute-ostéopathe de 59 ans,  jouit d'une réputation d'homme colérique, autoritaire, voire violent et dispensant une éducation "rigoriste" à ses enfants (il serait impliqué dans le scandale du pensionnat catholique de Riaumont dans les années 90). Même si personne n'avait jusqu'ici été placé en garde à vue dans le cadre de la disparition d'Émile, le grand-père aurait été depuis le début des investigations dans le collimateur des enquêteurs (un premier placement en garde à vue avait été envisagé en mars 2024) . 

"Je passe pour un dominateur qui terrorise tout le monde. Tout cela est faux mais je m’en moque",  niait-il dans une interview accordée à l'hebdomadaire Famille Chrétienne. Ce sont donc ces écoutes qui auraient principalement décidé les magistrats à lancer cette opération de grande envergure ce mardi 25 mars.  Des perquisitions sont toujours en cours au domicile des grands-parents Vedovini à l'heure où nous écrivons cet article.

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Un pacte de clan et de sang ?

La garde à vue débutée ce matin a pour but de confronter les quatre interpellés, et de mettre Philippe Vedovini face à ses contradictions. "Ces placements en garde-à-vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois", pouvait-on lire dans un comminiqué publié par le procureur de la République d'Aix-en-Provence.

Qui précise également que "Les enquêteurs procèdent par ailleurs à des opérations criminalistiques en divers lieux du territoire." Les gendarmes s'interrogent : existe-t-il un pacte (Philippe et Anne Vedovini ont 10 enfants) pour garder le silence, le grand-père est-il le coupable ou est-ce un autre membre du "clan" ? 

Pas de nouvelles annonces aujourd'hui ?

Toujours d'après le département communication de la gendarmerie joint au téléphone, si rien ne se passe durant les premières 24 heures de garde à vue, aucune autre déclaration ne sera faite aujourd'hui. Si elle est prolongée d'autant, le parquet s'exprimera à l'issue des 48 heures légales.

"Nous devons à Émile, à ses parents et à tous ceux qui l’aimaient, de ne pas abandonner tant que nous ne saurons pas. Émile est aujourd’hui auprès du Seigneur. Mais ici, nous continuerons à chercher les réponses." avaient déclaré les grands-parents lors des funérailles du garçonnet le 8 février dernier. Peut-être que les enquêteurs les ont trouvées.