De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Au cœur de l’été, la plage naturiste de « La Mama », au bord du lac des Eaux-Bleues, en périphérie de Lyon, est un espace privilégié pour les locaux adeptes du farniente sans artifices. Elle est située dans l’immense parc Miribel-Jonage, à cheval entre le Rhône et l’Ain, prisé lui aussi par de nombreuses familles de la région.
Pourtant, samedi 23 juillet, un évènement tragique va venir troubler l’ambiance paisible de ce petit coin tranquille. En plein après-midi, des coups de feu retentissent au bord de l’eau. Des agents de sécurité, qui patrouillaient en vélo dans les environs, ne tardent pas à découvrir le corps d’un homme, à terre, et à proximité, un autre homme, naturiste, fusil au poing.
Ce dernier, âgé de 76 ans, se laisse interpeller sans encombre. La victime, âgée, elle, de 46 ans, a reçu au total 3 balles, et succombe quelques minutes après l’arrivée des secours.
La plage de galets se transforme très vite en scène de crime. Le site est fermé, et les témoins sont auditionnés.
Il se masturbe devant une femme naturiste
Placé en garde à vue, le septuagénaire va raconter, par le menu, les circonstances qui ont mené à son terrible geste.
Il explique que la victime, ce jour-là, aurait commencé à se balader sur la plage naturiste dans le seul but d’importuner les baigneurs, insultant et menaçant les personnes dévêtues à tout va.
Il s’en serait ensuite pris à une femme, en se masturbant devant elle. C’en est trop : le naturiste de 76 ans, habitué des lieux, décide de s’interposer. Entre lui et le « pervers », le ton monte et les corps s’échauffent.
Ils décident d’aller s’expliquer, à l’écart. C’est là que le vieil homme aurait tiré, à trois reprises, sur l’intrus. « Là, le suspect aurait montré son arme. Il indique que le coup est parti involontairement lors de la rixe », a précisé Christophe Rode, le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, dans les colonnes du Parisien
« Quelqu’un de tout à fait charmant » : le suspect à découvert
Le naturiste, un tireur sportif habitant à la Croix-Rousse, avait bien un permis de port d’armes et son fusil était enregistré.
« On n’aurait jamais imaginé qu’il puisse faire ça. C’est quelqu’un de tout à fait charmant », raconte une habituée de « La Mama » au Parisien.
Le casier judiciaire du retraité, qui exerçait autrefois comme serrurier, est vide. Ce qui n’est pas vraiment le cas de la victime, un homme connu défavorablement des services de police.
Dès le lendemain du meurtre, pourtant, c’est presque comme s’il ne s’était rien passé sur la plage de « La Mama ». Les naturistes ont repris leur bronzette… mais aussi leurs discussions sur le drame, qu’ils peinent à comprendre.
« On en parle beaucoup entre naturistes parce qu’on se connaît tous ici, c’est comme un club », confie Patrice au Parisien.
Mais en réalité, personne n’a vraiment assisté à la scène fatale. « Les gens ont vu l’altercation sur la plage, mais pas la suite. Puis ils ont entendu des coups de feu », précise encore le procureur de Bourg-en-Bresse.
Au terme de sa garde à vue, lundi 25 juillet, le septuagénaire a été mis en examen pour « homicide volontaire ».
Les auditions doivent se poursuivre dans les prochains jours pour tenter d’éclaircir les circonstances du drame.
Trop de « pervers » sur les plages naturistes
Reste que pour les naturistes, les intrusions de « pervers » dans la veine de cet épisode seraient monnaie courante, et mettraient leurs nerfs à rude épreuve tous les étés.
« Il y a presque quotidiennement des voyeurs qui viennent derrière les femmes pour se toucher. Ils sont très vite repérés, parce qu’entre quelqu’un qui bronze et quelqu’un qui se masturbe, on voit vite la différence. Dans ce cas, en général, toute la plage crie Dehors ! Et ces gens fuient de honte. Certains se font passer pour des naturistes, mais sont en fait là pour s’exhiber de façon malsaine », raconte encore Patrice dans le Parisien.
« En réalité, il y a des pervers un peu partou t. Ça a toujours été comme ça. Et on aura du mal à ce que ça s’arrête. », souffle quant à elle Marie-José dans les colonnes du journal.
Le suspect en aurait-il eu marre de ces exhibitions sordides (répréhensibles pénalement par ailleurs), au point de vriller ? Est-ce pour défendre ses comparses qu’il avait pris, ce jour-là, son fusil à la plage avec lui ?
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