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Une mise en scène macabre pour un crime d’une extrême violence. Dans la nuit du 14 au 15 décembre 2019, Jean-Claude et Sylviane Muller, âgés de 58 et 50 ans, sont assassinés sauvagement dans leur maison d’Izon, en Gironde. Ce matin d’hiver, les gendarmes qui pénètrent dans la chambre à coucher du couple découvrent alors une scène d’une violence rare, explique Le Parisien.
Double meurtre d’Izon : une mise en scène macabre
Des projections de sang ont tâché les murs de la pièce, le lit et le carrelage en sont couverts et les corps semblent avoir été déplacés dans une savante mise en scène. Le père de famille est sur le dos, entièrement nu, et ses jambes pendent en-dehors du lit. Son épouse est au sol, sur le ventre, mais porte une chemise de nuit. Les traces de sang sur le sol laissent penser que le corps a pu être traîné d’un côté à l’autre du lit.
À cette mise en scène s’ajoute un rare acharnement sur les victimes, particulièrement Sylviane Muller. Les quinquagénaires ont été tués de plus d’une dizaine de coups de couteau, rappelle le quotidien francilien, au niveau du cœur. « Les stigmates d’un égorgement », sont également visibles sur les deux corps. Pour ajouter à l’horreur, la mère de famille a été rouée de coups au visage et « son meurtrier semble s’être acharné sur elle avec une grande perversité », ajoute Le Parisien. Elle porte les traces d’un viol avec un objet, dont ne sait pas s’il était ante ou post-mortem. Des éléments matériels ont aussi été abîmés, notamment un soutien-gorge et son sac à main, en partie brûlés dans la cuisine. Un pneu de sa voiture a été crevé. Seule la chienne du couple a survécu.
Deux ans après cette macabre découverte, les gendarmes ne peuvent toujours pas expliquer exactement ce qu’il s’est passé cette nuit-là. Le couple, marié depuis trente ans, semble uni et proche de ses deux filles mais des histoires plus sombres et inattendues ont aussi ponctué leur vie peu de temps avant le drame. Drogue, sexe, vengeance… Les enquêteurs se penchent sur différentes pistes.
Double meurtre d'Izon : le crime d'un sadique ?
Jean-Claude et Sylvianne Muller ont deux filles, âgées d’une vingtaine d’années. Comme l’explique Le Parisien, les enquêteurs dressent vite le portrait d’une famille unie, dont les membres sont proches et aiment passer du temps ensemble. Comment expliquer qu’on se soit attaqué à ce couple en apparence sans histoire ? En fouillant un peu plus dans leur vie privée, les gendarmes découvrent que « plusieurs membres de la famille pouvaient consommer et revendre de faibles quantités de drogue douce », écrit le quotidien, ajoutant : « Leur maison était ainsi devenue un lieu de passage régulier pour des individus aux profils douteux, certains connus de la justice ». Dette de stupéfiants ? Cette piste est envisagée, mais sans apporter de réponse.
Les seuls éléments techniques dont disposent les enquêteurs après le meurtre sont un profil ADN masculin inconnu et une trace de semelle. L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale dresse alors le profil de l’homme qui pourrait s’être attaqué aux époux. Les profilers décrivent un meurtrier sexuel de type sadique, qui aurait fantasmé sur la mère de famille. Son mari, lui, ne serait qu’une victime collatérale : le meurtrier aurait pu pénétrer chez eux en pleine nuit, les surprenant dans leur sommeil. Il s’agit encore d’une hypothèse. Une autre, elle aussi d’ordre sexuelle, a été envisagée… Cette fois-ci, elle implique Jean-Claude Muller.
Double meurtre d'Izon : la piste d'un détraqué sexuel ?
En continuant leurs investigations dans le passé des victimes, les enquêteurs découvrent des tensions entre Sylviane Muller et une autre femme, pourtant une de ses anciennes proches. Le couple partage de nombreux points communs avec ces amis rencontrés en 2015, mais Jean-Claude Muller n’a pas tout dit à sa femme : leur nouvelle amie travaille comme prostituée et le père de famille a été un de ses « clients réguliers il y a bien longtemps », écrit Le Parisien.
Un conflit oppose alors les deux femmes, qui auraient toutes les deux un fort caractère. Pour les gendarmes, cette ancienne amie n’aurait pas commandité le double meurtre, mais un de ses clients aurait pu s’en charger, sans qu’elle le souhaite. « L’un d’entre eux au profil de détraqué sexuel aurait alors pu prendre fait et cause pour elle, allant jusqu’à commettre l’irréparable », ajoute le quotidien. Cette hypothèse n’en reste qu’une, deux ans après le drame.
Pour les filles du couple, il est désormais urgent d’avoir des réponses. Pour l'un des avocats des jeunes femmes, « des erreurs semblent avoir été commises au moment des prélèvements techniques ». Cité par Le Parisien, il explique qu’il « faut redonner un nouveau souffle à l’enquête en allouant les moyens nécessaires ».