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La situation dure et s’enlise. Depuis plusieurs mois, l’inflation grimpe jusqu’à atteindre un niveau inquiétant, du jamais vu depuis les années 1980.
Selon l’INSEE, en mai 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6% sur un mois, après une hausse de 0,4% entre mars et avril 2022.
Et depuis mai 2021, l’inflation atteint, au total, 5,2%. Aucun secteur ne semble épargné : alimentation, énergie, services… La note est salée pour l’ensemble des Français.
Mais pour certains ménages, l’impact se fait encore davantage ressentir.
Inflation : ceux qui en souffrent le plus
Ainsi, une récente étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) affirmait que les ménages résidant en milieu rural subissent en moyenne une inflation à 3,8%, supérieure aux habitants urbains (3,4%).
Les retraités font également partie des grands perdants du pouvoir d’achat en ce moment : pour l’OFCE, l’inflation grimpe à 3,7% chez eux, contre 2,5% pour un étudiant, par exemple, ou 3,3% pour un actif.
Toujours est-il que peu importe son poids, l’inflation qui fait rage depuis le début de l’année a touché 60% des ménages français.
Mais pour les auteurs du rapport, "si l’on classe les ménages suivant leur position dans l’échelle des niveaux de vie, (…) les ménages plus pauvres connaissent moins d’inflation".
Pourquoi ? “Grâce aux dispositifs d’aide mis en place par le gouvernement comme l’indemnité inflation ponctuelle de 100 euros ou le renforcement du chèque énergie contre l’explosion du prix du gaz et du carburant”, analyse Mieux Vivre Votre Argent.
Inflation ressentie : 1 789€ de revenus, le seuil critique
Pour les économistes, la perte de pouvoir d’achat serait maximale pour les foyers se situant autour du revenu médian, indique l’étude. C'est à dire 1 789 € net de revenus mensuels.
"Leurs dépenses liées à leurs hobbys ou au tourisme sont de fait perturbées", explique le spécialiste Philippe Crevel à Mieux Vivre Votre Argent.
Et ces ménages, justement, ni trop pauvres, ni trop riches, sont souvent laissés pour compte en termes d’aides.
Pourront-ils bénéficier du fameux “chèque alimentaire”, promis par le président-candidat Macron pendant sa campagne, dont les modalités viennent d’être dévoilées ?
Chèque alimentaire : 9 millions de Français concernés
Les contours du chèque alimentaire se dévoilent. Ce dispositif se veut comme un “pansement pour les plus modestes" face à l’inflation, expliquait la Première ministre Elisabeth Borne début juin.
Le journal l’Express a révélé que cette mesure devrait être mise en place par décret, dès la rentrée, et le montant versé directement sur le compte en banque des 9 millions de Français concernés.
Le chèque, d’une valeur de 100 euros, auquel s’ajouteront 50 euros par enfant, devrait ainsi être destiné aux ménages suivants, selon les informations du magazine :
- Les foyers allocataires du revenu de solidarité active (RSA)
- Les foyer percevant l'allocation adultes handicapés (AAH),
- Ceux percevant le minimum vieillesse (ASPA)
- Les foyers bénéficiant de l'aide personnalisée au logement (APL)
Un projet de loi pouvoir d’achat, prévoyant d’autres mesures “coup de pouce”, serait également dans les tiroirs du gouvernement, et pourrait également voir le jour à la rentrée. Mais à qui va-t-il vraiment s’adresser ?
Aides pouvoir d’achat : qui seront les ménages qui n’auront rien ?
“Nous ne pourrons pas aider tout le monde”, a prévénu Eric Heyer, économiste, à l’OFCE, sur franceinfo, lundi 27 juin.
Car les finances de l’Etat sont au plus mal : la "côte d’alerte” a même été atteinte.
Le ministre de l’Economie, Bruno le Maire, doit présenter le 6 juillet en Conseil des ministres sa loi sur le pouvoir d'achat et son budget rectificatif.
Que devrait-il contenir ? Et surtout, à qui ces mesures vont-elles s’adresser ?
On sait déjà que le Smic, indexé sur l’inflation, va augmenter.
Autrement, le gouvernement prévoit surtout des aides ciblées, pour aider les petits revenus, “à la fois via des prestations et les APL”, précise Eric Heyer.
Pour les autres ménages, peu importe que l’inflation les frappe de plein fouet ou non, il faudra repasser.
"Peut-être que le gouvernement devrait faire des mesures plus ciblées en fonction de votre lieu d'habitation, de votre secteur d'activité ou de votre âge”, préconise pour sa part l'économiste, toujours sur franceinfo.