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Le départ à la retraite ne doit pas être pris à la légère. La décision doit en effet être mûrement réfléchie et doit dépendre de différents éléments : vos droits acquis, l’estimation de votre future pension, vos besoins et désirs. Votre patrimoine financier vous permet-il de liquider vos droits même sans avoir le taux plein ? Quel sera votre futur pouvoir d’achat ? Avez-vous réellement envie d’arrêter votre activité professionnelle ? En répondant à ces questions et en faisant le point sur votre situation, vous pourrez ainsi instaurer une stratégie de fin carrière. Cela vous permettra de ne pas avoir de mauvaises surprises, une fois à la retraite.
Car si, votre parcours professionnel a été haché (période de chômage, maladie, congé parental…) ou que vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, vous n’avez alors sans doute pas acquis la durée d’assurance requise pour profiter de vos pensions de retraite à taux plein, à 62 ans (âge pivot actuel). Vous risquez alors de subir un malus.
Il vous manque moins de douze trimestres ? Voici une solution qui pourrait vous permettre d’arrêter de travailler à l’âge légal, sans pour autant liquider vos droits.
Retraite : rachetez des trimestres
En fonction du nombre de trimestres manquants, il peut être opportun, selon les cas, de racheter des trimestres. Vous pourrez ainsi partir à la retraite dès 62 ans avec quasi la même pension que celle que vous auriez pu obtenir en travaillant jusqu’au taux plein. Cette opération doit cependant être mûrement réfléchie. Le rachat de trimestres coûte en effet assez cher, mais son effet peut être limité. Comme le conseillait récemment Dominique Prévert, associé du cabinet spécialisé Optimaretraite dans nos colonnes, "surtout, raisonnez en euros ! Le nombre de trimestres comme le pourcentage de surcote ou décote ne signifient rien si vous ne les évaluez pas de manière pécuniaire. Partir sans avoir validé l’ensemble de vos trimestres est pénalisant pour vous financièrement parlant ? Si vous ne voulez plus travailler, étudiez alors la possibilité et l’intérêt de racheter des trimestres, en calculant le retour sur investissement."
L’expert ajoutait : "Demandez-vous pour cela combien d’années seront nécessaires pour récupérer votre dépense initiale grâce au différentiel de retraite généré."
Quel autre procédé s’offre à vous ?
Retraite : négociez une rupture conventionnelle
"Si pour une raison ou une autre, vous n’êtes pas prêt à travailler jusqu’à 67 ans, âge auquel votre retraite sera automatiquement liquidée à taux plein quelle que soit votre durée d’assurance, pourquoi ne pas négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur", propose l’expert dans les colonnes de Capital. Pour rappel, ce dispositif créé en 2008 est une sorte de "divorce à l'amiable" entre employeur et salarié qui vous permet de préserver vos droits à l’indemnisation chômage, en évitant un licenciement. Vous percevrez alors votre indemnité de rupture avant de toucher votre pension de retraite. Selon une étude du Ministère du travail de 2012, 25% des fins de CDI des 58-60 ans prendraient la forme d'une rupture conventionnelle.
Selon le site d'assistance juridique Avostart, négocier une rupture conventionnelle présente plusieurs avantages pour le salarié dans certains situations :
- si son allocation de chômage peut maintenue jusqu’à la retraite à taux plein
- si le salarié ne bénéficie pas d’une pension de retraite d’un régime obligatoire : son indemnité de rupture conventionnelle peut être exonérée de l’impôt sur le revenu, de la CSG/CRDS et des cotisations sociales.
L'option de la rupture conventionnelle n'a pas de limite d'âge et est donc possible même au-delà de 62 ans. Lorsque vous n’avez pas atteint le taux plein, vous pouvez en effet prétendre à 36 mois d’allocations chômage non dégressives tout en acquérant de nouveaux droits à la retraite (trimestres et points). Ils seront calculés sur la base de votre dernier salaire.
Que se passe-t-il en revanche au bout de 36 mois ?
Retraite : vous pouvez bénéficier du chômage jusqu’à atteindre le taux plein
36 mois ne suffiront pas à acquérir le taux plein ? Vous pouvez alors bénéficier du chômage jusqu’à ce que vous ayez réuni le nombre de trimestres nécessaire, ou jusqu’à 67 ans (âge du taux plein automatique). Ce maintien de droits est cependant soumis à certaines règles. Il convient de :
- Être affilié à l’assurance chômage depuis 12 ans : dont une année continue ou deux années discontinues dans les 5 dernières années
- Avoir validé au moins 100 trimestres
Après 62 ans, si vous ne pouvez pas prétendre aux allocations chômage mais qu'il vous manque des trimestres pour obtenir uen retraite à taux plein,La Retraite en Clair précise que vous pouvez tout de même assimiler des trimestres via le chômage non indemnisé. Il faut tout de même savoir que vous ne pourrez en revanche débloquer aucun point pour la retraite complémentaire. Si c'est la première fois que vous faites appel au chômage non indemnisé, cela vous permettra de valider jusqu'à 6 trimestres.
En revanche, si ce n'est pas la première fois, ou que votre demande fait suite à la perception d'un chômage indemnisé, le chômage non indemnisé vous permettra de valider :
- 4 trimestres maximum pour les -55 ans
- 4 trimestres maximum pour les +55 ans ayant moins de 20 années de cotisation
- 20 trimestres maximum pour les +55 ans ayant 20 années de cotisation ou plus.