
Dans la nuit du 25 ou 26 octobre prochain, il faudra reculer nos montres d’une heure. Notre rythme circadien et notre horloge biologique peuvent en être chamboulés. Comment retrouver facilement votre équilibre...
D’après les chiffres du Ministère du travail, en 2022, près de 57 % des personnes de 55 à 64 ans étaient sans emploi, contre 82,5 % des 25 à 49 ans. Le taux de chômage des seniors reste plus bas que l’ensemble des actifs, certes, mais les chômeurs concernés peinent bien plus à retrouver du travail. Ainsi, comme le soulignent les chiffres de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), au troisième trimestre 2023, les chômeurs de plus de 55 ans passent en moyenne 713 jours inscrits chez France Travail (nouveau nom de Pôle emploi). Autrement dit, une personne senior est au chômage deux fois plus longtemps que l’ensemble des demandeurs d’emploi, qui restent au chômage “seulement” 312 jours.
Pour pallier ce souci, les demandeurs d’emploi de 53 ans ou plus peuvent toucher leur allocation chômage pendant 685 jours, un temps plus long que la plupart des chômeurs. Toutefois, cet avantage va être bientôt modifié. En effet, l’assurance chômage va durcir ses règles dès le 1er avril 2025. L’objectif : endiguer l’hémorragie de la dépense publique, mais aussi inciter les travailleurs seniors à reprendre le chemin du travail.
À compter du 1ᵉʳ avril 2025, les règles d'indemnisation chômage pour les seniors évoluent en fonction de leur âge au moment de la fin de leur contrat de travail. Voici les principales modifications :
Ces ajustements tiennent compte du recul progressif de l'âge légal de départ à la retraite, qui passera de 6 2 à 64 ans d'ici 2030. Par conséquent, ces mesures visent à adapter le système d'indemnisation chômage aux évolutions démographiques et aux réformes récentes des retraites, tout en tenant compte des spécificités liées à l'emploi des seniors.
Pour la plupart des demandeurs d’emploi, France Travail prend en compte les périodes de travail des 24 derniers mois avant la fin du contrat (soit 2 ans). Cependant, jusqu’ici, pour les demandeurs d’emploi âgés de 53 ans et plus, cette période de référence est étendue à 36 mois (soit 3 ans). Cela permet aux seniors d’avoir plus de chances de cumuler assez de jours travaillés pour bénéficier d’une indemnisation. Mais dès avril 2025, cet avantage sera réservé aux 55 ans et plus, ce qui pénalise les 53-54 ans.
Il y a quand même de bonnes nouvelles dans cette réforme ! Si un demandeur d’emploi perçoit une allocation chômage journalière supérieure à 92,12 euros, son indemnisation diminue de 30 % à partir du 7ᵉ mois. Jusqu’ici, il fallait avoir 57 ans pour échapper à cette baisse de l’allocation après 7 mois. Dès avril 2025, ce seuil est abaissé à 55 ans, même en touchant plus de 92,12 euros par jour.
Le dispositif permettant aux seniors de continuer à percevoir l'allocation chômage jusqu'à l'obtention de leur retraite à taux plein est maintenu. Toutefois, l'âge minimum pour en bénéficier sera progressivement relevé de 62 à 64 ans, en cohérence avec le report de l'âge légal de la retraite.
Bonne nouvelle pour certains seniors : un mécanisme appelé "dispositif de maintien des droits" peut vous permettre de continuer à percevoir votre allocation chômage jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein
Actuellement, un demandeur d’emploi indemnisé par l’Unédic (association chargée par délégation de service public de la gestion de l'assurance chômage en France) peut bénéficier de ce dispositif à partir de 62 ans, s’il n’a pas encore accumulé tous les trimestres requis pour une retraite à taux plein. Ce maintien des allocations est possible jusqu’à 67 ans maximum. À partir du 1ᵉʳ avril 2025, l’âge minimal pour en bénéficier sera relevé à 64 ans, en cohérence avec le report progressif de l’âge légal de départ à la retraite. Cela signifie que les demandeurs d’emploi de 62 et 63 ans devront trouver une autre solution, car ils ne seront plus éligibles à ce dispositif. Ce filet de sécurité reste toutefois limité : selon une étude de l’Unédic publiée en mars 2024, seulement trois demandeurs d’emploi sur dix âgés de 62 ans et plus en bénéficient, soit environ 20 600 personnes.