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L’affaire du XXe siècle. Le meurtre du petit Grégory Villemin en 1984 n’est toujours pas résolu, malgré 36 ans d’enquête et de nombreux rebondissements. Cette année-là, le corps du garçon de quatre ans est retrouvé ligoté au pied de la Vologne, une rivière des Vosges. Très vite, il ne fait aucun doute que le coupable est un membre du clan Villemin et les histoires de la famille sont révalées au grand jour. Tensions, jalousies, provocations, menaces… La réussite des parents de Grégory ne fait pas que des heureux chez leurs proches, mais s’agit-il d’un mobile suffisant ?
Affaire Grégory : une série bientôt diffusée sur TF1
L’affaire, très médiatique depuis le premier jour, est considérée comme un des plus grands fiascos judiciaires français. Elle revient régulièrement sur le devant de la scène, à la faveur de nouveaux actes demandés par la justice, mais, cette fois-ci, c’est la télévision qui se l’approprie. TF1 va diffuser en septembre prochain une série intitulée "Une affaire française" et dédiée à l’enquête sur la mort de Grégory Villemin. L’occasion, pour Paris Match, de revenir sur ces trois décennies d’auditions, de rebondissements et d’erreurs, pour interroger des acteurs du dossier, qui font de nouvelles révélations.
Ce 16 octobre 1984, les gendarmes sont alertés par Christine Villemin de la disparition de son fils, alors qu’il jouait tranquillement devant la maison. Il ne faudra que quelques heures aux forces de l’ordre pour retrouver sa trace, mais il sera déjà trop tard. C’est en réalité un pompier qui a découvert le corps de Grégory Villemin dans la Vologne et lui qui l’a sorti de cette eau glacée, en plein milieu de l’automne. Pour la première fois, cet homme a accepté de témoigner et raconte à nos confrères le déroulé de cette fin de journée qu’il n’a jamais pu oublier. Il est, depuis 36 ans, celui qui a "ramassé le gosse".
Affaire Grégory : le soir de la découverte
Jean-Paul Moulin a 29 ans en 1984 et il est pompier. Il raconte à Paris Match avoir été intrigué par les lumières toujours allumées à la caserne de Volanges, alors qu’il était déjà 17 heures. Un de ses collègues lui apprend alors qu’ils sont "en train de draguer tous les étangs du coin" car "un gosse a disparu". Après plusieurs heures de recherches infructueuses, il finit par retrouver le corps de Grégory Villemin, aux alentours de 21 heures. Il décrit au magazine "un truc qui ressemblait aux sacs-poubelles bleus de l’époque. C’était l’anorak de l’enfant qui était gorgé et gonflé d’eau". Aidé par des collègues, il sort l’enfant de ce cours d’eau, un moment dont il se souviendra toute sa vie.
Affaire Grégory : "Il avait les yeux grands ouverts"
Jean-Pierre Moulin raconte à Paris Match le moment où, aidé par des collègues, il a sorti le corps du jeune garçon. "Il était là, sur le ventre, entre deux cailloux. Il était saucissonné par les cordes, aux pieds, aux mollets, aux jambes, aux bras, puis une autour de la tête. Il avait le teint blanc, je n’avais jamais vu ça. Et surtout les yeux grands ouverts", décrit-il en détails. Bien sûr, ce soir du 16 octobre 1984 l’a "marqué à jamais" et, encore aujourd’hui, "à chaque repas, chaque fête, ça ressort". "Je pourrais vous en parler sans m’arrêter jusqu’à demain matin. Voilà je suis le pompier qui a ramassé le gosse", conclut-il.