De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Bientôt une réponse à dix-sept ans d’attente ? L’affaire Estelle Mouzin a connu un tournant la semaine dernière avec les accusations de Monique Olivier contre Michel Fourniret, de nouveau soupçonné d’être à l’origine de la disparition de l’enfant en janvier 2003. Après l’avoir défendu pendant des années, l’ex-femme de l’ogre des Ardennes affirme désormais qu’il a enlevé, séquestré puis étranglé la petite fille de neuf ans dans sa maison de Ville-sur-Lumes, dans les Ardennes. Quelques heures après ces révélations, on a appris que des traces d’ADN partiel d’Estelle Mouzin avaient été découvertes sur un matelas saisi en 2003 dans la même maison.
Estelle Mouzin : les aveux de Monique Olivier
Désormais, c’est au tour de Michel Fourniret de répondre aux questions de la juge d’instruction Sabine Khéris, qui l’a auditionné mardi 25 et mercredi 26 août. Les avocats de la famille d’Estelle Mouzin n’attendent pas grand-chose du tueur en série, qui a pris un malin plaisir à jouer avec les proches de ses victimes au fil des années. "On attend tout du travail de la justice", a déclaré Me Didier Seban, l’un des avocats d’Eric Mouzin, à franceinfo. "J’espère que des avancées auront lieu notamment pour savoir où se trouve Estelle, a-t-il ajouté. Si elles n’ont pas lieu, il faudra encore une nouvelle fois employer les grands moyens pour trouver ce corps parce que, pour nous, l’enjeu principal c’est de trouver où est Estelle".
La piste Michel Fourniret a été évoquée à plusieurs reprises dans le dossier ces dernières années. Alibi, personnalité de Michel Fourniret… L’hypothèse a été rejetée plusieurs fois avant d’être mise de nouveau sur la table par la famille de l’enfant. C’est Eric Mouzin, le père d’Estelle, qui n’a jamais lâché cette explication.
Estelle Mouzin : la "double colère" de son père
La piste Michel Fourniret a été plusieurs fois refermée par les enquêteurs et les différents juges d’instruction. Interrogé à ce sujet par l ’Agence France-Presse, Eric Mouzin affirme que ce n’est pas "le moment des règlements de compte". Pourtant, ses avocats ont tenu à rappeler auprès de franceinfo qu’il n’avait jamais lui, perdu de vu l’hypothèse Fourniret.
Selon maître Didier Seban, le père d’Estelle Mouzin a désormais "une double colère" : "Une colère d’abord dirigée contre ce couple criminel par qui le malheur est arrivé dans sa vie, évidemment. Et puis, il y a une colère parce que cette piste Michel Fourniret était sur la table le jour où les enquêteurs belges ont remis ce dossier aux Français". Les avocats d’Eric Mouzin se demandent pourquoi la piste n’a pas été explorée dès le départ.
Estelle Mouzin : "On est passé à côté"
"Pourquoi le travail n’a pas été fait avant ?". Cette question est posée par Maître Corinne Hermann, qui représente aussi Eric Mouzin. Auprès de franceinfo, elle rappelle que "cela fait 15 ans que l’on demande à ce que l’on s’intéresse à cette maison de façon sérieuse. On savait que cette maison était libre, vide, qu’il y faisait des travaux et que c’était un bon point de chute pour lui". "Pourquoi on ne nous a pas entendu, pourquoi on n’a pas voulu de cette piste-là ?", s’interroge encore l’avocate. "A force de dire que ‘c’est un pervers’, on est passé à côté", conclut Me Didier Seban. Il y a dix ans, l’ogre des Ardennes avait pourtant demandé à "être jugé" pour l’affaire Estelle Mouzin...