De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
17 ans de fausses pistes. L’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin a connu de nombreux rebondissements au fil des années, mais rien qui n’a jamais permis de trouver le coupable. L’hypothèse Michel Fourniret, sur ta table des enquêteurs dès 2003, avait été balayée par son alibi, un coup de téléphone passé à son fils le jour de son anniversaire. L’année 2019 est celle d’un tournant avec la reprise du dossier par la juge d’instruction Sabine Kheris.
Sabine Kheris : celle qui a fait parler Monique Olivier et Michel Fourniret
Dans un long portrait qui lui est consacré, publié au mois d’août, Le Parisien revient sur ce moment, rendu possible par le haut magistrat Jean-Michel Hayat. Lui confier ce cold case était "une évidence" car "si quelqu’un était capable de faire avancer ce dossier, défi majeur pour la justice, c’était elle. Elle a la fibre pour les cold cases", explique-t-il. C’est elle qui a réussi à faire parler Monique Olivier, puis Michel Fourniret.
D’après le quotidien francilien, Sabine Kheris a une "relation apaisée, sans brutalité" avec le tueur en série, qui "semble apprécier se confronter à elle". Me Didier Seban, avocat d’Eric Mouzin, affirme que lors de leurs échanges la juge d’instruction "lui parle gentiment", sans se mettre en colère mais sans non plus se laisser faire. "Elle allie décontraction et fermeté raisonnée. En quelque sorte, elle l’humanise", confie un proche du dossier au Parisien.
Une relation qu’elle a aussi développée avec l’ex-femme de l’ogre des Ardennes, selon son avocat. Le conseil de Monique Olivier affirme que Sabine Kheris "ne lui parle pas comme à une idiote, ne montre pas d’hostilité à son égard". Comment la personnalité de la juge, et sa manière de travailler, ont-elles permis à l’enquête d’enfin avancer ? Qui est-elle ?
Sabine Kheris : une méthode bien à elle
Sabine Kheris a une méthode, qu’elle a employée face à Michel Fourniret. Dans un mail cité par Le Parisien, elle expliquait ainsi son travail de juge d’instruction : "Comme vous avez des êtres humains face à vous, personne n’est tout noir ou tout blanc. Le travail d’un juge d’instruction consiste à rechercher la vérité judiciaire sans jamais oublier qu’on a en face de soi un être avec ses failles, ses forces et ses faiblesses et qu’il est respectable, qu’il soit victime ou auteur".
Une chose est sûre, Sabine Kheris s’éloigne le plus possible de la lumière et ne parle jamais aux medias. Mariée depuis 30 ans avec un magistrat, mère de deux enfants, elle a, selon un de ses amis cité par le quotidien une "douceur et une capacité d’écoute". L’avocat Joseph Cohen-Sabban évoque quant à lui auprès du Parisien une personne "qui n’est jamais dans la violence, mais est aussi très obstinée dans ces dossiers". Un travail qu’elle mène avec une autre femme depuis de nombreuses années et avec laquelle elle forme un véritbale duo.
Sabine Kheris : son travail parfois critiqué
A en croire le long portrait dressé par Le Parisien, une femme semble être indispensable à ses côtés, sa greffière Valérie. Déjà en poste avec elle à Nanterre, cette dernière, selon l’avocat d’Eric Mouzin "connaît les dossiers par cœur. Elles forment une vraie équipe. Dans toutes nos affaires, elles se sont tout de suite montrées très positives avec les familles, à l’écoute des autres et de leurs idées".
Si beaucoup vantent la méthode et les succès de Sabine Kheris auprès du Parisien, certains avocats estiment que la juge d’instruction "ne bosse que quand ça l’intéresse". Les conseils de plusieurs dossiers regrettent ainsi des instructions qui, selon eux, ne seraient pas allées au fond des choses. "Beaucoup pensent qu’elle ne travaille pas, c’est juste qu’elle ne fait pas d’actes inutiles", conclut son ami Me Cohen-Sabban.