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- 1 - Un certain nombre d'investigations sont en cours
- 2 - Mort d'Élisa Pilarski : "On n'en sait absolument pas plus"
- 3 - Mort d'Élisa Pilarski : "On aura la réponse sur la race de Curtis"
- 4 - Curtis n'a pas été importé de façon frauduleuse
- 5 - Mort d'Élisa Pilarski : Christophe Ellul "ne marche pour rien d'autre que la recherche de la vérité"
- 6 - Il veut réserver la primeur de ses déclarations à la justice
- 7 - Mort d'Élisa Pilarski : "Tout ce que m'a dit Sébastien Van den Berghe est confirmé par le dossier"
Le 16 novembre 2019 est encore dans toutes les têtes. Ce jour-là, Élisa Pilarski, 29 ans et enceinte de son premier enfant, promène Curtis, le chien de son compagnon, dans une forêt de l’Aisne. Elle vient de quitter le sud-ouest de la France pour s’installer chez son conjoint, avec leurs cinq chiens. Amoureuse des animaux, elle partage alors son bonheur sur son compte Facebook, qu’elle alimente régulièrement de photos de sa chienne Ice.
Partie en tout début d’après-midi, elle appellera son compagnon vers 13 heures pour lui signaler, selon les déclarations de ce dernier, qu’elle est entourée de chiens menaçants. Son corps inanimé sera retrouvé deux heures plus tard, présentant de nombreuses morsures, aux jambes, aux bras et à la tête. Très vite, plusieurs pistes sont explorées par les forces de l'ordre. La jeune femme a-t-elle été attaquée par son chien ? A-t-elle croisé le route d'une meute de chasse à courre, qui se déroulait à proximité ? A-t-elle été tuée par d'autres animaux ?
Un certain nombre d'investigations sont en cours
Ces différentes questions n’ont toujours pas leur réponse et la famille d'Élisa Pilarski va encore devoir patienter pour savoir ce qui est arrivé à la jeune femme. "Je ne vais pas vous mentir, le confinement a fait que le dossier n’a que peu avancé", explique à Planet Me Guillaume Demarcq, avocat de Sébastien Van den Berghe, le maître d'équipage de la chasse à courre. "La juge d’instruction travaille sur le dossier, mais il n’y a pas eu d’avancées, parce qu’il ne peut pas y avoir d’avancées toutes les semaines non plus", ajoute-t-il, précisant qu’"un certain nombre d’investigations sont en cours".
Selon nos informations, des auditions sont programmées et des analyses sont en cours. Même constat pour Me Alexandre Novion, avocat de Christophe Ellul, le compagnon d'Élisa Pilarski. "La juge d’instruction a continué la poursuite sereine de la recherche de la vérité pendant tout le temps de l’épidémie", explique-t-il à Planet, soulevant, lui aussi, les problèmes "posés à l’institution judiciaire pendant le confinement".
Mort d'Élisa Pilarski : "On n'en sait absolument pas plus"
À la fin du mois de février, après plusieurs semaines de silence, le procureur de la République de Soissons avait précisé les causes de la mort d'Élisa Pilarski. Selon les résultats de l'autopsie, la mort de la jeune femme est due à "l'action d'un, ou plus probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies, de leurs différences de morphologies et de leur profondeur". Sept mois après le début de l’enquête, en sait-on plus sur le ou les animaux qui sont impliqués dans la mort de la jeune femme ? "Aujourd’hui, on n’en sait absolument pas plus", confie Me Guillaume Demarcq.
Peu de temps après le drame, des prélèvements génétiques avaient été effectués sur une soixantaine de chiens, les cinq de la victime et de son compagnon ainsi que les animaux de la chasse à courre. Pour l’instant, il n’y a rien de nouveau de ce côté-là, ce que confirme Me Demarcq : "Les résultats, on les aura quand on les aura". Concernant les analyses, "Je serais très surpris qu’elles aient eu lieu pendant le confinement. Je pense qu’on a repris deux mois et demi dans la vue", ajoute-t-il. Me Novion, de son côté, estime que les résultats de ces tests devraient être connus "plutôt à la rentrée", soit au mois de septembre.
Une nouvelle attente qui pourrait être longue pour les acteurs du dossier, les prélèvements ayant été effectués au mois de novembre. "Depuis le début je dis qu’ils ne pourront peut-être pas grand-chose. On va trouver l’ADN de Curtis, et alors ? La chasse à courre passait à proximité ce jour-là, donc si on trouve l’ADN des chiens de l’équipage, qu’est-ce que ça va prouver ?", explique Me Demarcq. Me Novion, au contraire de son confrère, attend "énormément" de ces analyses, et notamment "qu’elles nous apportent des éléments de première importance sur l’identification des chiens". "On va retrouver l’ADN de Curtis, ça c’est sûr et c’est normal, mais si on trouve l’ADN de plusieurs chiens alors les choses seront quand même beaucoup plus compliquées", conclut Me Novion. Curtis, le chien du couple, dont la possible implication dans ce drame n'est pas encore écartée.
Mort d'Élisa Pilarski : "On aura la réponse sur la race de Curtis"
Où se trouve Curtis aujourd’hui ? "Il est toujours dans une fourrière, mais n’est plus dans la région", explique Me Guillaume Demarcq, une information confirmée par Me Alexandre Novion. D’abord présenté comme un American staffordshire, Curtis a ensuite été décrit comme un croisement entre un Patterdale-terrier et un lévrier Whippet. Pourtant, Élisa Pilarski avait déclaré à plusieurs reprises sur son compte Facebook qu’il s’agissait d’un Pitbull, une race interdite en France. "Une identité précise n’a pas pu encore être dégagée", explique Me Novion à Planet, affirmant que le chien "serait, d’après ce que j’ai pu savoir, un croisement entre un Patterdale-terrier et un lévrier Whippet". "On aura la réponse sur la race de Curtis, mais on ne l’a pas encore", conclut le conseil de Christophe Ellul sur cette question.
Curtis n'a pas été importé de façon frauduleuse
Pitbull ou pas, une chose est certaine, Curtis n’est pas né en France, ce que nous confirme Me Novion. "Il n’a pas été importé de façon frauduleuse, il a été acheté en Hollande", explique l’avocat, précisant : "Il a été acheté à des éleveurs, il a été payé, il a été acheté avec ses vaccins et après il y a eu son entrée en France et une formalité qui n’a pas été reconduite".
Un simple oubli, donc ? "On s’est expliqué là-dessus, Christophe Ellul a reconnu qu’il était en pleine séparation avec son ex-femme, qu’il avait du retard dans ses papiers et qu’il avait oublié de faire une démarche auprès du vétérinaire, nécessaire à l’immatriculation en France du chien qu’il avait", nous explique Alexandre Novion, évoquant, avant tout, de la négligence de la part de son client. "Il ne s’en cache pas, il le dit, il le redit", conclut-il. Christophe Ellul qui a récemment dû se défendre sur les réseaux sociaux, après la sortie de certains éléments dans la presse.
Mort d'Élisa Pilarski : Christophe Ellul "ne marche pour rien d'autre que la recherche de la vérité"
Dès le début de l’enquête, Christophe Ellul s’est beaucoup exprimé dans les médias et sur les réseaux sociaux, où il a pu rencontrer un véritable élan de solidarité. Sept mois après, comment va-t-il ? "Il y a des hauts et des bas. C’est quelqu’un qui est évidemment dans la peine", confie Me Novion. "C’est quelqu’un qui, aujourd’hui encore, dort mal, fait des cauchemars, parfois n’a aucun goût pour la vie", ajoute-t-il, concluant qu'"il ne marche pour rien d’autre que la recherche de la vérité". Selon son avocat, Christophe Ellul est désormais "proche de la maman d'Élisa" et ils sont "soudés dans la peine".
Depuis plusieurs mois, celui qui partageait sa peine et son combat pour Curtis sur son compte Facebook n’a plus rien posté. "Peut-être qu’il réalise que se répandre sur les réseaux sociaux peut être imprudent au vu des évolutions du dossier", avance Me Guillaume Demarcq, ajoutant : "On pourrait lui opposer un certain nombre de déclarations faites sur les réseaux sociaux, par rapport aux investigations qui ont d’ores et déjà été effectuées".
Il veut réserver la primeur de ses déclarations à la justice
Me Alexandre Novion tient à défendre son client, assurant auprès de Planet que Christophe Ellul "a aussi dit sur les réseaux sociaux un certain nombre de choses qu’il avait besoin de dire, parce qu’il avait aussi besoin de s’exprimer". Pourquoi un tel silence après avoir partagé autant de choses ? "Ce n’est pas du tout une façon de regretter le fait de s’être épanché, mais, aujourd’hui, il préfère se réserver pour des interlocuteurs sérieux et honnêtes et, surtout, il veut réserver la primeur de ses déclarations à la justice", précise l'avocat.
Dans cette affaire, deux paroles semblent s'opposer depuis le début, celle de Christophe Ellul et celle des membres de la chasse à courre.
Mort d'Élisa Pilarski : "Tout ce que m'a dit Sébastien Van den Berghe est confirmé par le dossier"
Rapidement, l'affaire est devenue pour certains un combat entre les pros et les anti chasse à courre. Le Rallye La Passion a été pris à partie sur les réseaux sociaux et, sept mois après, les chiens de la meute ne sont toujours pas autorisés à sortir. Placé, à la demande de son avocat, sous le statut de témoin assisté, Sébastien Van den Berghe a pu s'expliquer sur certains éléments du dossier. Aujourd'hui, selon Me Demarcq, son client "se sent dans la position du type qui est pris dans quelque chose qui le dépasse totalement, alors qu’il y est totalement étranger". "Il voit ce que l’on dit, ce que l’on raconte, ce que certain soutiennent. Il commence à se rendre compte qu’on est sur quelque chose qui le dépasse totalement", précise l'avocat.
Depuis le drame, des doutes ont circulé sur l'heure à laquelle la chasse à courre a débuté samedi 16 novembre, ce qui n'a pas lieu d'être pour l'avocat de Sébastien Van den Berghe. "Je regarde le dossier, j’entends les uns et les autres, je regarde les éléments objectifs. Il s’avère que tout ce que m’a dit Sébastien Van den Berghe est confirmé par le dossier", conclut-il. Au contraire, pour Me Guillaume Demarcq, "il y a un certain nombre d’éléments objectifs sur lesquels Christophe Ellul devra s’expliquer à un moment où à un autre".
S’expliquer sur quoi au juste ? Pour Me Alexandre Novion, son client "a déjà commencé à s’expliquer sur ces éléments par voie de presse", faisant notamment référence à la race de Curtis et à son importation en France, mais aussi à une histoire de morsure, survenue quelques mois avant la mort d'Élisa Pilarski. "À un moment donné, on a cherché à alimenter et à nourrir un changement de cap et un virage à 180 degrés pour que l'affaire se retourne contre la victime, mon client", estime Me Novion. "Beaucoup de choses sont en cours et la vérité est en train de progresser", conclut Me Alexandre Novion.