De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Mauvaise nouvelle pour les retraités ! Pour la troisième et dernière fois depuis le 21 juin, les partenaires sociaux gestionnaires de l'Agirc-Arrco se sont réunis ce jeudi 22 juillet afin de trouver une solution pour redresser la trajectoire financière du régime de retraite complémentaire des salariés du privé. Un texte prévoyant une dérogation temporaire a été proposé. Il devrait permettre au conseil d'administration de l'Agirc-Arrco de sous-indexer les pensions complémentaires jusqu'à 0,5 point (au lieu de 0,2 actuellement) en dessous de l'inflation. Cela reviendrait donc à une revalorisation de 0,9% en novembre prochain, au lieu de 1,4%.
Retraite complémentaire : une sous-revalorisation durant deux ans !
La revalorisation de novembre n’est pas la seule concernée. Celle de novembre 2022 devrait aussi être sous-indexée. "Ce changement nous permet de maintenir la trajectoire financière du régime", explique Olivier Bogillot, du Medef. L’ensemble du patronat, la CFTC et la CFDT a d’ores et déjà approuvé ce principe." En passant de 0,2 à 0,5 point cela permet au conseil d'administration de pouvoir arbitrer en fonction de la situation économique. Ainsi si la croissance repart et que la trajectoire des réserves évolue positivement, on pourrait très bien imaginer une sous-revalorisation plutôt de 0,3 ou 0,4 point et à l’inverse mieux revaloriser les pensions l’année prochaine si le retour de la croissance se confirme", détaille Frédéric Sève de la CFDT à Capital.
Quelle sera l’incidence sur le montant de votre pension ? "On nous parle avec cette sous-revalorisation d’un manque à gagner de 2 à 3 euros par mois soit près de 35 euros par an, ce qui, pour les petites retraites, peut compter. Cela fait maintenant plus de dix ans que les retraités perdent du pouvoir d’achat", alerte Michel Beaugas de Force ouvrière, fortement opposé à cette mesure, dont la décision finale sera prise d'ici octobre.
Selon votre profil, les conséquences de cette possible sous-revalorisation ne seront toutefois pas les mêmes. C’est pourquoi Capital, en collaboration avec le cabinet spécialisé Optimaretraite, a réalisé différentes simulations via des cas réels de personnes parties à la retraite avec le taux plein. En voici deux.
Retraite complémentaire de 361 euros par mois : un manque à gagner de 21,60 par an
Dans le premier exemple, le retraité touche une pension de 1 224 euros par mois, dont 863 euros de retraite de base et 361 euros de retraite complémentaire.
Avec une revalorisation identique à l’inflation au 1er novembre, il aurait perçu 5 euros supplémentaires par mois. Or, avec une revalorisation restreinte à 0,9%, le gain ne sera que de 3,2 euros, soit un manque à gagner de 1,8 euro par mois et 21,60 euros par an. Certes, la somme peut paraître dérisoire ; mais sur le long terme, elle peut très vite devenir importante. Un retraité de 70 ans décédant à 90 ans aura, en totalité, perdu 432 euros sur l’ensemble de sa retraite.
Qu’en est-il pour un retraité percevant une pension Agirc-Arrco de plus de 2 500 euros par mois ?
Pension Agirc-Arrco de 2 620 euros par mois : une perte de 157,2 euros par an
Un retraité percevant une pension Agirc-Arrco de 2 620 euros par mois devrait gagner 36,7 euros de plus dès le 1er novembre, si la revalorisation est identique à l’inflation. Soit, 440,4 euros supplémentaires par an.
Avec une hausse de 1,2%, le gain sera de 31,4 euros par mois, soit 376,8 euros par an.
En revanche, avec une sous-revalorisation à 0,9%, le gain sera seulement de 23,6 euros par mois, soit 283,2 euros par an.
Manque à gagner par rapport à l’inflation : 13,1 euros par mois, soit 157,2 euros par an et 3 144 euros sur une période de 20 ans.