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Fragilisé par le vieillissement de la population, le régime des retraites devrait rester déficitaire durant les 10 prochaines années. Les Sages de la rue Cambon estiment en effet que les dépenses de retraite représentent encore une part élevée du PIB (14,7%) et qu’il sera difficile de réduire ce trou de 13 milliards d’euros. C’est pourquoi, afin de résorber les carences et renforcer son équité, la Cour des comptes rappelle dans une note publiée ce jeudi 21 octobre, la nécessité de réformer les retraites.
Cette étude fait partie "d’un ensemble de travaux menés sur plusieurs grandes politiques publiques, qui identifient à la fois les principaux défis auxquels seront confrontés les décideurs publics au cours des prochaines années, et les leviers susceptibles de les relever", précise l’institution. Une manière pour les magistrats financiers de s’inviter dans le débat présidentiel.
Retraite : un éventail de mesures insuffisant
Sous-indexation des pensions, durcissement des conditions pour l’obtention d’une retraite à taux plein, départ anticipé… S’il existe déjà un éventail de mesures pour atteindre cet objectif d’équilibre, selon la Cour des comptes, "la maîtrise des dépenses de retraite passe par un recul des âges de départ à la retraite ou une baisse du niveau relatif des pensions. Les mesures devront prendre en compte les considérations d’équité entre générations et au sein de chaque génération, tout en visant à simplifier les règles et à les harmoniser entre les régimes".
Le relèvement du taux de cotisations n’est, lui, pas retenu, car la France a déjà l’un des taux de prélèvement obligatoire le plus élevé d’Europe.
Quel serait l’impact de ces mesures ?
Réforme des retraites : reculer l’âge de départ pour économiser gros rapidement
Relever l’âge de départ à la retraite permet d’économiser d’importantes sommes rapidement, mais engendre aussi des dépenses. Le recul de l’âge départ de 60 à 62 ans en 2010 a certes permis une économie d’environ 15 milliards d’euros en 2017, mais a aussi occasionné 3 milliards de dépenses sociales supplémentaires (chômage ou invalidité), rapporte Capital.
Autre point à prendre en compte, cette mesure s’accompagne généralement d’ajustements pour les professions considérées comme "pénibles". C’est pourquoi la Cour des comptes qu’il convient de cibler ces dispositifs "de manière plus étroite, tant dans le secteur privé que dans la fonction publique".
Qu’en serait-il si la baisse du niveau des pensions était retenue ?
Réforme des retraites : les assurés aux carrières courtes pénalisés ?
En optant pour la baisse du niveau relatif des pensions, il faudrait porter une attention particulière sur les retraités les plus modestes. Car dans quelques années, le niveau de vie des retraités ne sera plus supérieur à celui des actifs. Or, les réformes instaurées défavorisent majoritairement les assurés à bas salaires ou les retraités les plus modestes. Les assurés aux carrières courtes pourraient ainsi être les plus pénalisés.
Les Sages assurent enfin qu’il y aura "une concertation approfondie pour en faire comprendre les objectifs et un calendrier de mise en œuvre suffisamment étalé pour en faciliter l’acceptation et permettre les adaptations nécessaires dans les entreprises".