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Depuis samedi dernier, le Premier ministre, Manuel Valls, est au cœur d’une polémique sur son aller-retour express Poitiers-Berlin en jet-privé pour assister à la finale de la Ligue des champions où jouait son équipe de cœur, le FC Barcelone.
Après moult excuses plus ou moins spécieuses de la part des socialistes, et de Manuel Valls assurant qu’il s’agissait d’un voyage professionnel pour rencontrer Michel Platini – alors que ses enfants étaient à bord du jet et qu’aucune trace de ladite réunion n’a pu être confirmée – ce dernier a tenté de mettre fin à la polémique.
En déplacement à la Réunion, et au bout de cinq jours d’atermoiements, le Premier ministre a déclaré s’engager à rembourser une partie des frais et que "si c’était à refaire, (il) ne le refer(ait) pas."
La Suède, parangonne de vertu
Un mea culpa qui arrive bien tard et qui ne se serait pas passé de la sorte dans d’autres pays européens, plus rigoristes.
Parmi ces pays appliquant avec zèle la transparence, la Suède fait figure de parangonne. Ainsi, en 1995, la numéro 2 du gouvernement avait dû démissionner dans l’affaire dite "Toblerone" , du nom de la célèbre marque suisse de chocolat. Officiellement vice-ministre d’Etat, Mona Sahlin, avait utilisé sa carte bancaire de fonction pour 5 000 euros de dépenses personnelles, dont deux barres de ces fameux chocolats Toblerone.
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En octobre 2006, une autre affaire agite le pays : Cecilia Stegö Chilo, ministre de la Culture, est obligée de démissionner pour ne pas avoir payé sa redevance audiovisuelle depuis seize ans et ne pas avoir déclaré au fisc les nourrices de ses enfants. Quelques jours avant cette affaire, Maria Borelius, ministre du Commerce, avait elle aussi dû démissionner pour les mêmes raisons.
"Même s'il ne s'agissait que de quelques couronnes…"
Il faut dire qu’en Suède, tout est minutieusement contrôlé : " frais de réception, déplacements, communications téléphoniques (...), les données personnelles, comme les factures les plus modestes, sont accessibles à tous", comme l’explique Le Figaro. Plus généralement, les pays scandinaves, où le protestantisme imprègne largement les consciences, sont intraitables concernant l’usage des deniers publics. Pas de pompes – les bureaux sont souvent des meubles Ikea – ni de grandes cérémonies fastueuses
"Un scandale sexuel, cela pourrait passer, résumait au Figaro Hans Sundström, avocat spécialisé. Mais pas un scandale impliquant de l'argent public, même s'il ne s'agissait que de quelques couronnes (la monnaie suédoise)…"
Dans un autre pays protestant, l’Allemagne, un membre du gouvernement avait dû également démissionner pour une histoire qui aurait fait les gros titres en France pour une journée seulement. Le ministre de la défense allemand, Karl-Theodor zu Guttenberg, a en effet remis sa démission en mars 2011, accusé d’avoir plagié sa thèse de droit public.
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